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Paris, France
Ce blog est celui de la conversation libre. Autour des arts, des livres, de la télévision ou de tout autre sujet de culture mais aussi - n'est-ce pas culturel ? - de la politique. C'est dire, simplement, que sur ce blog on parlera de tout. Je le nourrirai au rythme de mon inspiration, de mes rencontres, de mes visites, de mes lectures, de mes poussées d'admiration ou de colère aussi. Que chacun, ici, intervienne. Que l'on discute les uns avec les autres.. Voilà l'ambition de ce blog. Un mot encore sur le titre. "Mon oeil", c'est ce que je vois, mais c'est aussi, vieille expression, une façon de dire que l'on n'est pas dupe et que l'esprit critique reste le maître contre par exemple le "politiquement correct" et contre les idées reçues, de droite comme de gauche. ************************************************************************************* Pour les amateurs d'art, je signale cet autre blog, plus spécialisé sur l'art et les artistes, les expositions, les formes d'expression d'ici et d'ailleurs, d'hier et d'aujourd'hui: http://monoeilsurlart.blog4ever.com/blog/index-350977.html

samedi 7 mars 2009

Guillon, Naulleau, Martyrs autodésignés...

Il a suffi d'une remarque de bon sens ( à mon avis ) du président de la République concernant les propos " humoristiques" et déplacés prononcés par Stéphane Guillon sur France-Inter à l'encontre de Dominique Strauss-Kahn et de Martine Aubry ( qui ne sont pas UMP ) pour déclencher les contre-feux de toute la tribu "humoristique" francophone. Qu'avait dit de si terrible Nicolas Sarkozy ? Tout simplement que, sur France Inter, ces propos étaient "inadmissibles".
Faut-il rappeler que France-Inter est financée par la redevance - par l'impôt- parce que considérée comme "de service public". Et qu'à ce titre, son comportement ne devrait pas blesser les citoyens ou les conduire à rejeter cette radio. Or France-Inter produit quotidiennement un billet d'"humour" de Stéphane Guillon qui est tout sauf délicat ( bon! potache, puis troufion, on en a entendu d'autres... ). Sauf que son moteur principal est la dérision envers les hommes/femmes politiques ou les "people". Et surtout, il fait peu de cas d'une règle établie dans les médias de qualité qui bannit les attaques sur le physique et la vie privée. Cette règle, c'est bien un minimum, devrait aussi être celle du poste national. Mais nos bons apôtres, au lieu de faire amende honorable se jettent tête baissée sous le parapluie protecteur du bon peuple en lançant ces mots définitifs: "On veut nous censurer ! On veut nous virer !". Rien de mieux pour agiter le bocal ( à grenouilles du bénitier cathodique ) et pour s'annexer les bonnes volontés du "Tout est permis" et du "Il est interdit d'interdire" ( qui avaient du sens en 1968. Mais en 2008 ??? ). Les médias, qui ne sont jamais en peine pour trouver un sujet qui fait mouche, qui attire les mouches, se jettent à leur tour sur les Guillon et autres compères pour leur offrir des colonnes ou des écrans de compassion. Canal plus, Paris-Match en tête... On y voit un Guillon ragaillardi mais toujours chafouin, se présenter comme un "Vengeur Masqué" (sic) combattant les méchants, les fourbes, les puissants... De son talent, dont il ne peut être juge, bien sûr, il ne doute pas. Et pourtant c'est là que le bat blesse. Guillon n'est pas drôle, il est vachard. Il est revanchard, taquin à énormes paluches, venimeux dans le crapôteux.
Dans la foulée un autre mal-aimé se fait une place au soleil. Et se bronze. De la statue il a déjà la grosse tête: c'est le sieur Naulleau qui se voit lui aussi en "Zorro" (je cite). Mis en lumière par Laurent Ruquier dans son émission "On n'est pas couché" lorsqu'il fallut remplacer un Michel Polac fatigué, Éric Naulleau est devenu une sorte de vedette, éclipsant même son acolyte talentueux Éric Zemmour. Qui est ce Naulleau? Un éditeur déficitaire et de petit renom, mais qui a une gueule ( tant pis si je m'y mets moi aussi à l'attaque du physique! Mais ce physique, il le cultive, en fait un étendard ) une gueule de l'emploi. Regard sinistre à souhait, barbe de socialo pré-1982, chemises piochés dans les surplus de l'Allemagne de l'Est, Naulleau conçoit la critique littéraire comme un jeu de quilles ou plutôt un jeu de massacre. Il flingue à tout va. Ce ne serait pas grave, si ses arguments étaient de qualité. Car seule la qualité, la pertinence d'une remarque fondée sur une lecture intelligente et ouverte peuvent enrichir la critique. Or Naulleau fait dans le péremptoire, le définitif. Ce tranche-montagne dit d'un livre " C'est nul " ou bien "Je n'ai pas aimé" ou bien "Ce n'est pas bien écrit"... Ce soir, il reproche à Nadine Trintignant de proposer un livre qu'il aurait refusé d'éditer ( qui pourrait bien lui demander un tel sévice ) et récemment il trouvait "consternant" le livre jubilatoire et talentueux de Charles Dantzig, "Encyclopédie capricieuse du tout et du rien", un livre de listes sautillant et, lui, pétri d'un humour au petits oignons par un esprit alerte et observateur, publié par Grasset. Dantzig nourri d'une culture à rendre jaloux, voyageur intercontinental à l'aise dans ses Weston, a l'oeil et le talent d'un moraliste bien contemporain. Il sait dénicher les détails qui foudroient et il arrache, sans douleur, le sourire ou le rire. Il est prisé par des critiques qui ont écrit de vrais livres et ont du succès comme Neuhoff ou Beigbeder... ( ça peut énerver les malheureux concurrents ) et son dernier pavé se vend comme des croissants chauds. Mieux, il est lu et ses lecteurs en redemandent... Autant dire que l'avis destructeur de Naulleau ne vaut pas un pet de fourmi. Il y a plus de plaisir et de bonheur de lecture dans une page de Dantzig que dans toute la production écrite et orale de ce rabat-joie, aigri et usant.

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