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Paris, France
Ce blog est celui de la conversation libre. Autour des arts, des livres, de la télévision ou de tout autre sujet de culture mais aussi - n'est-ce pas culturel ? - de la politique. C'est dire, simplement, que sur ce blog on parlera de tout. Je le nourrirai au rythme de mon inspiration, de mes rencontres, de mes visites, de mes lectures, de mes poussées d'admiration ou de colère aussi. Que chacun, ici, intervienne. Que l'on discute les uns avec les autres.. Voilà l'ambition de ce blog. Un mot encore sur le titre. "Mon oeil", c'est ce que je vois, mais c'est aussi, vieille expression, une façon de dire que l'on n'est pas dupe et que l'esprit critique reste le maître contre par exemple le "politiquement correct" et contre les idées reçues, de droite comme de gauche. ************************************************************************************* Pour les amateurs d'art, je signale cet autre blog, plus spécialisé sur l'art et les artistes, les expositions, les formes d'expression d'ici et d'ailleurs, d'hier et d'aujourd'hui: http://monoeilsurlart.blog4ever.com/blog/index-350977.html

lundi 26 octobre 2009

Europe 1, version week-end : Radio-Taulards

Simple note d’écoute amusée de la radio ce week-end. Samedi, Jacques Pradel fait la part belle à Roland Agret. Rappel : Condamné en 1970 à 15 années de réclusion pour meurtre, ce dernier a fait 6 ans de prison avant d’être libéré par grâce présidentielle pour raison médicale, à la suite d’une longue grêve de la faim. Roland Agret s’est ensuite coupé deux phalanges, les a envoyées au Garde des Sceaux, a avalé des fourchettes pour obtenir un procès en révision au terme duquel il a été acquitté en 1985. En 2005, Agret s’est tiré une balle dans le pied pour protester contre le refus de la Commission d'indemnisation de la cour d'Appel de l'indemniser pour ses années passées en prison, puisqu’ acquitté il était innocent. Roland Agret a été désigné par Reporters sans Frontières, membre d’honneur de l’organisation depuis le 21 avril 2008. Il collabore depuis sa création en septembre 2008 à l'hebdomadaire « Siné Hebdo » dans lequel il tient une rubrique judiciaire.

Dimanche, c’est Pierre-Louis Basse qui nous annonce, enflammé et geignard, comme d’hab, « un homme précieux », un philosophe, Bernard Stiegler. Ne connaissant pas ce penseur, je me suis précipité sur l’encyclopédie Wikipedia pour savoir qui était ce phare de l’Humanité, cet allumeur magnifique des réverbères d’Europe 1. J’apprends que ce Bernard Stiegler est actuellement directeur du département du développement culturel au Centre Georges-Pompidou, où il dirige également l'Institut de recherche et d'innovation (IRI), créé à son initiative en avril 2006. Je lis que préalablement, forgé aux leçons de Jacques Derrida, Sigmund Freud, Martin Heidegger, Edmund Husserl, Gilbert Simondon, André Leroi-Gourhan, il a été directeur de recherche au Collège international de philosophie, professeur et directeur de l'unité de recherche qu'il a fondée en 1993 « Connaissances, organisations et systèmes techniques » à l'Université de technologie de Compiègne (UTC), directeur général adjoint de l'Institut national de l'audiovisuel (INA) puis directeur de l'Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam) jusqu'en fin 2005. Je constate qu’il a écrit 25 livres chez les meilleurs éditeurs de Flammarion à Galilée.
Et je note, in fine, selon Wikipedia toujours, que Bernard Stiegler a révélé en 2003, dans son livre « Passer à l'acte », qu'il a séjourné cinq années en prison d’abord à Saint-Michel de Toulouse, puis au centre de détention de Muret, entre 1978 et 1983, pour des attaques à main armée. Ainsi, au fil du week-end Europe 1 s’est-il fait le porte-voix des prisons française en chantant la promotion des reconversions réussies. C’était une coïncidence, c’était nouveau et je l’ai remarqué.

jeudi 22 octobre 2009

Le congrès noir de la Sorbonne en 1956

J'ai beaucoup apprécié le film documentaire de Bob Swaim, " Lumières noires", diffusé sur France 2 jeudi soir tard. Ce documentaire est consacré à un événement que je ne me rappelais pas ou dont je n'ai pas eu connaissance: le "Congrès des écrivains et artistes noirs" qui avait réuni à la Sorbonne en septembre 1956 les intellectuels noirs de nombreux pays, soutenus par des écrivains et artistes du monde entier, et militant pour l'émancipation des cultures africaines. Ce film a justement remis en lumière l'importance historique de ce moment fondateur. Il a éclairé la personnalité d'Alioune Diop, le père de "Présence Africaine" et l'initiateur du congrès. Il a permis d'entendre dans la bouche d'Aimé Césaire, à la tribune du congrès, cette phrase mémorable: "Laissez entrer les peuples noirs sur la grande scène de l'Histoire" ( Au passage, elle n'est pas si éloignée, cette phrase , de celle de Sarkozy regrettant à Dakar en juillet 2007: " Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire." Et qu'on a tellement reprochée à Sarkozy... - alors que le rédacteur cultivé de son discours devait sûrement avoir en tête celle de Césaire... Passons ). On y a vu Léopold Sedar Senghor, Édouard Glissant, Paulin Joachim, Miles Davis, Baldwyn, Frantz Fanon etc... C'était, en noir et blanc, l'époque fragile où le marxisme et surtout le soviétisme ne pesaient pas encore - comme très vite et très lourd quelques années plus tard et pour trop longtemps - sur le continent noir. C'était à la veille du retour de De Gaulle aux affaires en France et des indépendances sur le Continent africain..

Dix ans plus tard, en avril 1966, Alioune Diop organisera avec Léopold Sédar Senghor le premier Festival mondial des Arts nègres en 1966 à Dakar. André Malraux ouvrant le Festival avait salué ainsi Senghor: "Pour la première fois , un chef d'État prend entre ses mains périssables le destin d'un continent..." J'ai écouté ce discours non loin de Thiès, sur la route vers Dakar, dans ma 4L grise. Quel pas fabuleux avait franchi l'Histoire ! Et quelle reconnaissance mondiale cela signait enfin pour la civilisation africaine et celle de ses rejetons amèricains ( celle de ces victimes survivantes et combien vivantes de l'esclavage ). Et quel appel à une considération justifiée pour une culture multi-séculaire, profonde, fourmillante de diversité, et pour des arts enfin lus dans leur juste et universelle valeur.

lundi 19 octobre 2009

36 ème FIAC: L'État va acheter pour 400 000 €



La 36 ème Foire Internationale d'art contemporain va se tenir à Paris du 20 au 25 octobre. 210 exposants, 198 galeries d'art moderne d'art contemporain et 6 galeries de design (secteur que la FIAC avait intégré pour la première fois en 2004), venues de 21 pays, dont 75 pour la France. 4200 artistes seront ainsi projetés sur le devant de la scène artistique.

Deux innovations: Au Grand Palais, grâce à l'initiative d'un groupe de 10 galeries internationales parmi les meilleures au monde sera présenté un choixd'oeuvres modernes majeures, A la Cour Carrée , avec le soutien du groupe Galeries Lafayette, partenaire officiel de la FIAC 2009, un nouveau secteur rassemblera 14 galeries internationales remarquables pour la qualité de leur programmation prospective. Ces 14 galeries : Balice Hertling (Paris), Catherine Bastide (Bruxelles), Lucile Corty (Paris), Ellen de Bruijne (Amsterdam), Dependance (Bruxelles), Vilma Gold (Londres), Herald Street (Londres), Hotel (Londres), Iris Kadel (Karlsruhe), Karma International (Zürich), Monitor (Rome), Motive Gallery (Amsterdam), Nogueras-Blanchard (Barcelone), Schleicher&Lange (Paris) ont été sélectionnées par un jury composé de Christine Macel (Centre Pompidou - Paris), Hans-Ulrich Obrist (Serpentine Galllery - Londres) et Marc-Olivier Wahler (Palais de Tokyo - Paris). Le 21 octobre, un nouveau prix, "le prix Lafayette". sera attribué à l'un des artistes présentés dans ce cadre. Une oeuvre sera acquise par le groupe Galeries Lafayette, et une dotation sera offerte pour une production nouvelle, dans une grande institution parisienne.

Pour la première fois, le Centre national des arts plastiques dispose d'un stand à la Cour Carrée du Louvre du 20 au 25 octobre 2009. Au programme : rencontres, informations aux professionnels, actualités du CNAP (soutien à la création, acquisitions, etc.) La commission du Centre national des arts plastiques (CNAP), chargée des acquisitions d'oeuvres contemporaines pour le compte de l'État se réunit, les 20 et 21 octobre 2009 lors de la 36ème édition de la FIAC. À cette occasion, le CNAP consacre un budget de 400 000 euros à l'achat d'oeuvres qui enrichiront le fonds national d'art contemporain dont il assure la garde et la gestion pour le compte de l'État. Cette initiative confirme le soutien accordé par le Ministère de la Culture et de la Communication et le CNAP au marché de l'art en France.

Le Prix Marcel Duchamp, créé par l'ADIAF avec l'appui du Centre Pompidou sera accueilli à la Cour Carrée. Les projets des quatre artistes pre-séectionnés pour le Prix Marcel Duchamp 2009 : Saâdane Afif, Damien Deroubaix, Nicolas Moulin, Philippe Perrot y seront présentés. L'annonce du lauréat sera faite à la Cour Carrée le samedi 24 octobre a` 11h.

La Fondation d’entreprise Ricard renouvelle pour la quatrième année consécutive son partenariat avec le programme YCI (Young Curators International). Le programme YCI invite cette année Vincenzo de Bellis & Bruna Roccasalva, Johannes Fricke Waldthausen, Christina Linden, Sarah Robayo Sheridan et Zhang Yaxuan (Beijing) à visiter la FIAC et à rencontrer artistes et professionnels de la scène artistique parisienne.

Parmi les expositions personnelles, on citera notamment Tony Cragg chez Buchmann, George Condo chez Simon Lee, Rachel Whiteread chez Luhring Augustine, Cindy Sherman chez Skarstedt, Balla chez Toninelli, Peter Blake chez Claude Bernard, Erwin Blumenfeld chez Minotaure, Gérard Deschamps chez Martine et Thibault de la Châtre, James Welling chez Nelson Freeman, John Armleder chez Catherine Issert. Parmi les présentations thématiques, on peut notamment citer le panorama de l'art italien au XXème siècle, du futurisme à Boetti, en passant par de Chirico, Fontana ou Manzoni chez Tornabuoni, l'exposition autour du thème des Machines (Picabia, Tinguely, Takis...) présenté par Nathalie Seroussi, les points de vue sur l'art historique du XXe siècle brésilien chez Gabinete de Arte Raquel Arnaud, ou espagnol chez Oriol et Guillermo de Osma, l'expressionnisme allemand chez Henze & Ketterer, ou encore les one man show différents présentés chaque jour par Michel Rein de
Jimmie Durham à Saadane Afif.

A noter, enfin, la présentation de pièces exceptionnelles de Pierre Soulages chez Applicat-Prazan et chez Karsten Greve, Jacques Villeglé et Raymond Hains chez Vallois, Krisztov Wodiszko chez Gabrielle Maubrie, Robert Longo chez Hans Mayer, Sarkis chez Jean Brolly, Eric Dietman chez Catherine Papillon.

À signaler, l'excellent numéro Fiac 2009 du Magazine "Beaux-Arts" qui vient de paraître.


IMAGE: Rottenberg Mika, SQ2, 2009
graphite, acrylic, color pencil on paper
Mika Rottenberg

La presse versus Sarkozy, selon Lefebvre

C'est évident que les médias cherchent tous à déstabiliser la droite... La gauche pour sa part le fait assez bien elle même... Ce qui est évident c'est le penchant général des journalistes à penser à gauche. Si la propriété des journaux est le plus souvent le fait de personnalités de droite ( Lagardère, Dassault, Pinault, Arnault, Bolloré,etc ... ) en revanche les journalistes sont très généralement à gauche. Et plus ils sont jeunes et plus ils sont à la base, plus ils le sont, comme si les Ecoles de Journalisme ne fabriquaient que du gauchisme... ( comme l'école de la Magistrature ) . Même au Figaro où subsistent quelques éditorialistes de droite la plupart des journalistes écrivent à gauche. Ne parlons pas du Monde, de Libé, de l'Obs, de l'Express, de 20 minutes, . :mrgreen: Qui me citerait un journal faisant la part belle à la droite? C'est d'ailleurs un des drames de la démocratie en France. Tout le monde est tellement habitué à entendre un discours de gauche, un massage de gauche sur tous les sujets que la moindre pointe critique venant de droite est perçue comme un agression. Et si Frédéric Lefèbvre suscite l'énervement de toute la presse, c'est bien parce qu'il n' y a pas de presse de droite pour relayer son propos.

vendredi 16 octobre 2009

Jean Sarkozy et l'impôt d'hypocrisie

Dans l'"Affaire" Jean Sarkozy, le premier défaut de communication de l'intéressé ou de son entourage a été de ne pas marteler dès le début des rumeurs que le poste auquel il prétendait était bénévole... Eh oui, bénévole. Gratuite. Pas rémunérée. D'emblée les Français ont à l'inverse été enveloppés par le discours hostile véhiculé autour des milliards d'euros des sociétés installées dans le vaste domaine de l'EPAD. Et, glissement facile et prévisible, les mêmes Français en ont conclu que le jeune Sarkozy allait, en présidant l'EPAD, et avec la complicité de son père, se remplir les poches d'or. Ce qui n'est ni le cas ni la question. Nicolas Sarkozy a été bien inspiré dans son interview ce vendredi matin dans le Figaro de rappeler que la présidence de l'EPAD était bénévole. ( Il est vrai qu'en matière de com., il n'a pas besoin de conseillers. ) Je suis persuadé que l'aspect fric de cette affaire est au coeur de la position envieuse et râleuse des Français. C'est pourtant bien davantage une affaire de pouvoir. Jean Sarkozy, élu par le suffrage universel conseiller général des Hauts de Seine, peut à bon droit postuler à la présidence de l'EPAD. Comme les quelques 80 autres conseillers généraux. L'élection du président sera un choix démocratique... Qu'y gagnera -t- il ? Un peu plus de pouvoir. Dans l'émission de Franz-Olivier Giesbert " Vous aurez le dernier mot" sur France 2 ce soir, Jacques-Alain Miller, psychanalyste célèbre, a dit son opinion. En gros, d'abord, que devant une telle levée de boucliers de la droite, de la gauche, du centre, du pays entier, du monde entier appelés en témoins de moralité par les adversaires de Jean Sarkozy, il avait lui, plutôt envie de le soutenir. Il a expliqué aussi combien pouvoir et famille étaient toujours et partout intimement liés. Avant de souligner intelligemment, que contrairement à toutes nos traditions, nos moeurs politiques et sociales,"Nicolas Sarkozy refusait, lui, de payer l'impôt de l'hypocrisie que réclame le pays". Est-ce vraiment une faute ?

lundi 12 octobre 2009

Pierre Soulages: Fiat Lux !



Peintre du Noir ? Non ! Magicien de la Lumière ! La grande exposition Pierre Soulages s'ouvre, ce 12 octobre, au Centre Beaubourg. Cet artiste, 90 ans, est le plus grand et le plus célèbre des artistes français. Il figure parmi les 10 ou 15 noms de nos deux siècles ( XXème, XIX ème ) qui compteront à jamais dans l'histoire mondiale de l'art. C'est l'exposition incontournable, celle qu'il faut aller voir, toutes affaires cessantes. Elle démontre mieux que tous les discours que cette oeuvre est rigoureuse, cohérente, tendue dans un idéal absolu de peinture...

J''ai interviewé longuement à plusieurs reprises Pierre Soulages notamment en 1988/1989. L'artiste a analysé pour moi et pour les lecteurs du Point son travail magistral et raconté son parcours: j'ai alors écrit un long article sur lui enrichi de ses formules et de ses explications. Ici, j'ai repris mes notes de l'époque et, supprimant les questions posées, rédigé le texte qui suit.

Pierre Soulages s'explique:

« Je suis né à Rodez dans l’Aveyron le 24 décembre 1919. La rue où nous vivions, la rue Combarel, est très particulière. D’un côté, elle est bordée par des bâtiments qui sont un condensé de la société : le Palais de Justice, une banque, l’hôpital, la prison, la gendarmerie, une école de filles, un asile d’aliénés, des haras, une chapelle : Notre-Dame de la Pitié, la caserne, un café. Et, de l’autre côté, des artisans : un ébéniste, un imprimeur, un marchand de vin, un bourrelier, un bottier, un relieur, un garage, un forgeron, un marchand de fer, un tailleur… Je revois toujours ce tailleur, M. Salvagnac, assis sur sa table, qui me fascinait quand je le voyais couper le tissus avec ses grands ciseaux… Pour compléter ce panorama ruthénois et aveyronnais, il y avait aussi dans ma famille ce grand oncle de ma mère, Père-abbé de l’Abbaye de Bonnecombe, dont le père était un propriétaire terrien qui s’occupait des bois et forêts de Bonnecombe.


Personnellement, je me sentais davantage attiré par les marginaux qui échappaient à cet univers calibré, ordonné et formaté. Comme ce « peillarot », mi-chiffonnier, mi-braconnier, qu’on appelait Lou Grel ( Le Grillon ), avec qui j’allais pêcher au bord de l’Aveyron.. « La truite, me disait-il, quand elle voit une proie qui lui échappe, elle ne peut pas lui résister » J’ai beaucoup appris de lui. Comment pêcher à la sauterelle. Comment piéger des grives ou des lapins. Est-ce cette fréquentation qui m’a rendu libertaire ? Peut-être. En tout cas, je n’ai jamais eu envie de m’intégrer à un groupe.

J’aimais les Causses, où j’accompagnais souvent un archéologue que j’aidais à fouiller le sol. C’est ainsi, d’ailleurs, que mon nom est inscrit au musée Fenaille de Rodez, pour la découverte de quelques pointes de flèches paléolithiques… L’architecture ensevelie, ce qui sort de terre doit faire imaginer ce que la terre dérobe à notre regard. « J’aimais les déserts, les roches égarées… » comme l’a écrit Agrippa d’Aubigné. J’aimais le noir des arbres l’hiver. J’étais attentif à leur forme. Un peuplier ne pousse pas comme un chêne. C’est de son essence qu’il s’agit. Mais sa personnalité en découle. Ses tropismes, les vents dominants et tous les accidents de la nature le transforment. Pour un être sensible, un arbre est une vraie richesse. On est devant lui presque comme devant une sculpture abstraite.

Les choix que j’ai faits dans le Rouergue ont été décisifs. Le Rouergue est le lieu qui m’a permis d’avoir des élans auxquels j’ai profondément adhéré. Mais mon vrai pays natal, c’est la peinture. J’ai toujours peint. Et j’ai d’abord beaucoup regardé. Tout petit, sur le mur d’une maison voisine, une tache qui avait vaguement la forme d’un coq m’impressionnait. J’y découvrais toutes sortes de figures. A 5 ou 6 ans, je devais avoir la rougeole ou une autre maladie d’enfant, et comme je gardais la chambre, pour m’occuper, je passais mon temps un pinceau à la main. Un jour, une amie de ma sœur, me voyant faire des taches noires sur une feuille de papier blanc, me demande : « Que fais-tu là ? » Je lui réponds : « Un paysage de neige ». Elle éclate de rire…Mais c’est vrai que je cherchais à rendre le blanc du papier plus blanc par contraste avec le noir. Plus tard, la réflexion que j’ai pu avoir quand j’avais 16 ans en examinant un lavis de Rembrandt ou un autre de Claude Lorrain a été mon vrai pays natal.

Cet intérêt pour la peinture, le dessin, l’art a été la constante de mon adolescence. Une fois mon bac en poche, il me fallait encore arracher l’autorisation de peindre…Mon père est mort quand je n’avais pas 5 ans. Mais j’avais deux mères, ma mère et ma grande sœur, de quinze ans mon aînée et qui est devenue professeur de philosophie à Rodez. Elles me l’ont accordée… à condition que je devienne professeur de dessin. C’est vrai qu’à l’époque, dans la province des années 30, la condition d’artiste n’est pas très bien considérée.


Débarqué à Paris, je me suis donc d’abord inscrit à l’atelier de René Jaudon pour préparer le professorat de dessin. J’arrive chez lui, rue de la Tombe-Issoire, derrière Montparnasse, où je tombe nez à nez avec un modèle vivant dont il faut faire trois croquis. C’est la première fois de ma vie que je me trouve devant une femme nue…et rousse. Je n’en ai jamais représenté sur le papier bien entendu. Alors, je me mets à dessiner et pendant les cinq minutes de pause du modèle, je regarde autour de moi ce qu’ont fait les autres. C’est clair, je suis fichu : de quoi vais-je avoir l’air ? Je réalise quand même mes trois croquis demandés. J’appréhende avec angoisse le lendemain, journée de correction. Maladroit, je me trompe de métro et j’arrive en retard au cours. L’amphi est plein. Jaudon s’adresse à moi : « Vous êtes nouveau, dit-il. Je vais donc recommencer la correction pour vous. » Alors je m’aperçois que tous les dessins sont suspendus à une corde à linge. Le mien est à l’extrême gauche. Et il dit : « Je vous ai mis vingt sur vingt parce que vous avez réalisé un dessin qui fournirait suffisamment d’indications à un sculpteur. Mais c’est aussi un dessin de peintre. Vous avez su traduire le fauve de la chevelure. » Un autre jour, alors que je devais dessiner (pendant 8 heures) un antique, Jaudon s’est mis derrière moi. « Ne fais pas attention à moi » me dit-il tout en examinant ma façon de travailler. Et puis il ajoute : « Toi, toutes les audaces te seront permises ! A la fin du cours, il m’appelle et me donne ce conseil : « Le professorat de dessin, ce n’est pas ta vocation. Tu dois te présenter au concours de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts. » C’est ce que j’ai fait et j’ai été admis. Mais quand j’ai vu ce qu’on y faisait, j’ai aussitôt repris le train pour Rodez.

Mon séjour à Paris n’a pas été inutile : j’y ai été bouleversé par les expositions Cézanne et Picasso. La guerre s’annonçait. J’étais de la classe 39, mais j’ai fonctionné avec la classe 40. J’ai été appelé sous les drapeaux et quelque temps après démobilisé. Il me fallait travailler et gagner ma vie. Alors je suis allé m’installer comme vigneron à La Valsière, à quelques kilomètres de Montpellier. Le hasard a voulu que la propriété dont je m’occupais soit limitrophe de celle de Joseph Delteil, l’écrivain. Un jour on se retrouve au coin d’une vigne et on fait plus ample connaissance. Je lui confie que je vis avec de faux papiers pour échapper au STO. Je lui dis que je veux être peintre. Il vient à la maison et là il remarque un petit paysage d’arbres noir et blanc. Il s’exclame : « Le noir et le blanc ! Alors vous, vous prenez la peinture par les cornes, c’est-à-dire par la magie. » Quand on dit ça à un garçon de vingt ans, ça l’aide ! »


Dans cette expérience de vigneron, j’ai beaucoup appris. Je me suis aperçu de ce qu’était le vivant. J’ai vu comment croît une plante… J’ai constaté ces innombrables variantes qui font qu’une chose est ce qu’elle est. Il y a l’essence, le cépage, mais le cépage n’est rien sans la nature du sol : calcaire, argileux, composite. Le même cépage ne produit pas la même chose s’il n’y a pas le même climat, la même succession du soleil et des pluies…Des quantités de facteurs interviennent.

En 1946, jeunes mariés, nous nous installons, Colette et moi, à Courbevoie. Je présente des tableaux au Salon d’Automne et comme il se doit, je suis refusé. Alors j’entends des amis parler du salon des Surindépendants, Porte de Versailles. C’est le rendez-vous obligé de ceux qui innovent. J’y expose donc en 1947. Picabia, qui aura toujours été de toutes les avant-gardes, vient un jour visiter l’exposition. Il s’enthousiasme devant mes tableaux. Il me demande mon âge. : « 27 ans ». Alors il s’esclaffe et reprenant une formule que Pissarro lui avait servie jadis au bord de la Seine alors qu’il était « sur le motif ». « Avec l’âge que vous avez et avec ce que vous faites, vous n’allez pas tarder à avoir beaucoup d’ennemis. »


Je pensais : ce que je fais est sincère. Il est impossible que cela ne rencontre pas quelqu’un. J’étais tranquille. J’ai eu une autre chance : après la guerre, la peinture était une explosion de couleurs fraîches et joyeuses. Moi, fidèle aux couleurs de mon enfance, je peignais sombre. En 1947, j’utilisais du brou de noix, des couleurs pauvres, qui seront celle de l’Arte Povera dans les années 70. Alors, parmi les autres, on remarquait mes toiles.


J’ai deux ateliers, l’un à Paris dans le cinquième arrondissement, l’autre à Sète au bord de la Méditerranée. Et selon les années, l’un des ateliers domine l’autre. La grande différence est que dans le Midi, la lumière est très forte. Et j’aime ça. Cela me tonifie. Cela me donne envie de peindre. Ce n’est pas une question de qualité de lumière, mais de quantité. J’aime cette maison que nous avons aménagée, ma femme Colette et moi. Nous pouvons y vivre sans être coupés du monde, mais suffisamment isolés pour être avec ce que je fais et pas avec autre chose. Nous y passons les mois d’été, et y allons parfois l’hiver.

A Sète, la ligne d’horizon est vaste. On est loin de toutes les mesquineries. Il y a des vents que l’on sent venir de très loin. Un matin, tout était devenu ocre. J’ai cru que je voyais moins net, puis que c’était un accident survenu sur le port. Mais non, j’ai appris qu’il s’agissait de poussières venues du Sahara. Et ça m’a fait plaisir. Régulièrement, des sables arrivent comme cela de l’autre côté de la Méditerranée. On voit passer des oiseaux migrateurs, flamants roses, gris, canards sauvages… Cela me touche beaucoup. Il y a aussi quelques bruits, des aboiements de chiens, mais c’est du biodégradable, cela ne me gène pas. Le chat d’un voisin, « Voyou », vient parfois nous rendre visite. Il est chez lui. Ici, vous ne voyez que le cadre. Mais n’oubliez pas que je ne mets jamais de cadre autour de ma peinture… J’ai été parmi les premiers à ne pas même entourer mes tableaux d’un baguette. Je cachais les agrafes sous un ruban adhésif. Plus tard, j’ai planté les agrafes à l’arrière du châssis pour que seule la toile soit visible. Il ne faut pas trop s’appesantir sur les cadres.



J’ai un rapport difficile avec les mots, avec le langage. Quand je veux dire quelque chose je me rends compte de ce qui échappe et je suis amené à en rajouter. Je n’écris jamais. J’ai du mal à écrire mais je parle facilement. Mais je peux aussi être d’un mutisme total… Je lis plus facilement la poésie : au vrai je ne sais pas lire : je ne sais que relire. J’écoute parfois la radio. Pas la musique. La musique me capte, je ne l’aime pas comme bruit de fond. Je me tiens au courant de l’actualité. Les événements frappants me touchent, les faits divers je ne les regarde pas ou très peu ; la politique, de très loin. Mes voyages, c’est dans l’atelier que je les fais. Parfois mes toiles voyagent et parfois je les accompagne. Je suis, en réalité, malade de l’irréversibilité du temps. J’ai l’impression que je n’aurai jamais le temps d’accomplir tout ce que j’ai à faire. Trop de choses m’intéressent… un type qui me parle d’ordinateur, d’astronomie, des progrès de la technique etc. Malgré tout, il y a toujours un intérêt qui prend le dessus. Vous l’avez deviné : c’est la peinture.



Dans les périodes de travail, je vis très simplement. J’aime être seul dans une pièce avec pour unique compagnie le tableau en cours. Je mange et je dors quand et comme je peux. C’est toujours le premier pas qui me coûte. Un premier pas que parfois on ne fait pas. Il m’arrive d’attendre longtemps avant de commencer. Je n’ose pas. Je tourne autour de ma toile et je quitte l’atelier sans avoir rien fait. D’autres fois, j’ose quelque chose et il y a réponse. Un enchaînement entre ce qui se passe là et ce que je ressens devant ce qui se passe. Même lorsque c’est très exaltant, il ne faut pas perdre la tête. Il arrive que l’on ne sache pas s’arrêter et c’est la catastrophe. Il arrive aussi que l’on s’arrête sans savoir pourquoi et l’on s’aperçoit, plus tard, que le tableau est fait. La toile s’est faite en notre absence. Détaché de sa genèse, on est devant une chose étrangère qui vit sa propre vie. Il ne faut alors rien changer. Mais il n’y a pas de règle.

La grande leçon c’est qu’il n’existe que des cas d’espèce. Mes toiles, je les laisse vieillir quelques semaines, et celles que je trouve ratées, je les brûle. J’ai toujours un lot de toiles en question pour savoir si elles tiendront . Quelque fois je les regarde comme si un autre les avait faites.

Quand je ressens une insatisfaction d’être, la seule solution est de faire quelque chose. N’importe quoi, un croquis. Le plus souvent, quand je pars de quelque chose que je sais avoir envie de faire, la peinture est toujours plus forte et m’emmène ailleurs. La réalité de ce qu’on fait est toujours beaucoup plus riche que la fiction. La réalité de la peinture, la manière dont un peinture joue, une transparence qui s’organise, un reflet qui se produit, cela transporte dans des lieux où vous ne pensiez jamais aller. Cela nous submerge. Nous l’organisons. Je pars sur une envie, sur un désir, et ce qui se passe alors entre la peinture et moi m’amène ailleurs. A un peintre qui me disait : « Lorsque je commence, mon tableau est déjà fait dans ma tête, comme une photo. Je n’ai plus qu’à l’exécuter », j’avais répondu ; « L’exécution est en effet capitale … ». Ce jour là j’ai perdu un ami…

Je ne procède pas par décision intellectuelle. Mes choix ne sont pas des choix raisonnés. C’est une suite de réactions au concret de la peinture en train de se faire. Ce qui est peint ne se réfère pas à un spectacle particulier. Ce n’est pas un « équivalent plastique » . Ce qui compte, ce sont les formes, les proportions, les dimensions, les couleurs, la matière, l’espace qui se crée. Tout cela ensemble.

Un jour Nina Krouchtcheva, l’épouse de Kroutchev, devant un de mes tableaux, à Moscou, lors d’une exposition d’artistes français, s’était déclarée impressionnée. Son accompagnateur lui avait, hélas, demandé ce qu’elle voyait. Après quelques hésitations, elle avait répondu ; « Peut-être des poutres… ». C’était s’embarquer sur une mauvaise voie. Pour moi, la peinture n’est pas une représentation, ni même un langage ou un message. Le message, une fois passé, on peut le déchirer. Ce n’est pas un message. C’est beaucoup plus. C’est un objet qui nous appelle à nous engager nous-même.

Je ne veux rien « dire ». Une oeuvre d’art c’est trois choses : celui qui la fait, l’objet qu’elle est, celui qui la regarde. Elle n’est pas signe, elle est chose. Sur elle, les sens viennent se faire et se défaire. Appelez ça méditation, ce que vous voulez. Je peins d’abord pour moi. Mais une peinture n’est vivante que si elle est vue par d’autres. Et si d’autres, la regardant, s’y investissent.
En 1979, j’étais en train de rater une toile. Je m’acharnais sur un truc qui m’échappait sans cesse. J’étais là depuis des heures à peindre avec du noir. Et, bien que persuadé de faire quelque chose de nul, sans intérêt, je continuais. Quelque chose pourtant me retenait et me dirigeait, et cela m’intriguait. Et puis je suis allé dormir. Une heure après, je me réveille et en regardant ce que j’avais fait, j’ai trouvé que c’était intéressant, nouveau sûrement. Colette qui vient m’apporter mon déjeuner me demande si j’ai travaillé, si je suis content... Je lui réponds : Bof ! Elle va voir et revient enthousiaste. Deux jours après, c’est un jeune peintre qui vient me montrer son travail. Voyant ma toile, il me dit : « C’est épatant ». Puis d’autres sont venus, des conservateurs de Beaubourg, Françoise Cachin… Et on m’a proposé une rétrospective… Ce qui m’a passionné c’est de constater que je n’avais pas travaillé avec de la peinture noire mais avec la lumière. Sur la toile peinte, la lumière jouait selon les aplats, les coups de brosse et leurs stries qui dynamisaient la surface. Les réactions de ceux qui autour de moi ensuite, ont vu cette nouvelle conception de ma peinture m’ont encouragé. Et j’ai poursuivi dans cette voie. Pour moi, une nouvelle période avait commencé.

En dehors de mes travaux scolaires, je n’ai jamais exposé que des peintures abstraites. Mais ma formation de l’œil est tout à fait classique. Elle est nourrie d’études et de curiosités pour les techniques employées tout au long de l’histoire de la peinture. Je me suis intéressé aux techniques en fonction de l’art qu’elles produisent : ainsi certains pinceaux, par exemple, sont adaptés à la préciosité. Ce n’est pas ce que je cherchais. L’art est un perpétuel changement, en évolution, avec des mystères. On est toujours le produit d’une culture, d’une société, et d’un hasard qu’est l’individu, et qu’il faut absolument préserver.

Je ne crois pas qu’il y ait progrès. Il y a une perpétuelle évolution des oeuvres avec les hommes qui les font. Penser qu’à un moment on a atteint la forme parfaite me paraît relever d’un rêve de vieillard. C’est ce que l’art contemporain a compris. Depuis qu’on a découvert toutes les formes d’art dans le monde, l’art est en perpétuel changement, en évolution, avec des ruptures. De là à rechercher la rupture comme certains la fidélité…C’est un faux problème. « On est toujours guetté et par l’ordre et par le désordre » disait Valéry.

Il y a eu d’énormes progrès pour les pigments grâce à l’industrie automobile, c’est à dire grâce à la chimie financée par l’industrie automobile. Il y a maintenant des pigments extraordinaires. Mais il y a en revanche des techniques, des tours de main qui se perdent. Il ne faut pas trop pleurer là-dessus. Des tas de métiers ont été abandonnés, parce que les hommes ont toujours ressenti le besoin de créer. Et il y a toujours eu de l’art : Lascaux, Altamira… Mais ça n’a pas toujours été les mêmes formes d’art. Je suis fasciné par les origines et tous les moments d’origine, même dans la peinture, qui nous renvoient à nos propres origines.


Quand on m’interroge sur la valeur marchande de mes œuvres, je réponds que ce n’est pas mon affaire. Et je prends un exemple : Si je prends cette allumette et si je dis : elle vaut 2 millions de francs, si je suis seul, on dira : il est fou. Mais si plusieurs personnes la veulent à 2 millions, elle vaut 2 millions. Et si quelqu’un la paie 3 millions, on peut dire qu’elle vaut 3 millions. C’est la loi de l’offre et de la demande. Cela dit ce n’est évidemment pas le prix qui fonde la valeur de la peinture.

Je vais reprendre une formule :« Ne me demandez pas pourquoi une chose qui apparaît si simple m’a demandé tant de travail. Je vais vous le dire quand même : c’est justement parce qu’elle est simple. » La simplicité n’est souvent qu’apparence. Il faut savoir regarder. Voyez le harpon de l’Esquimau et son extrême acuité. On y lit tout, y compris la viscosité de la peau de phoque. Un boomerang, c’est un simple morceau de bois. Mais son étude par un aérodynamicien demande trois pages de calculs. Moi, je me sens toujours du côté de l’Australien et de l’Esquimau…

« Sait-on ce que c’est qu’écrire ? » demandait déjà Mallarmé. Je ne dépeins pas, je peins. Je ne représente pas, je présente. Les sociologues, les historiens regardent la peinture dans la mesure où elle dépeint. Il peut y avoir de ça dans la peinture, en tout cas pas dans la mienne . Pour faire ce que j’avais envie de faire, j’ai dû inventer des outils nouveaux. Quand je suis arrivé à Paris, j’ai trouvé des pinceaux pour artiste de forme bombée, usée, ou de touche carrée. Ca n’allait pas. L’artiste ne doit pas subir les outils que lui offre le commerce. Je suis donc allé chez le marchand de couleurs pour bâtiment. Il ne faut pas se laisser « esclavagiser » par l’outil. Je voulais produire des formes qui agiraient sur ma sensibilité dans le sens que j’espérais. J’ai utilisé des outils que j’ai fabriqués. J’en ai détourné certains de leur fonction, tels que les racloirs de tanneurs, des couteaux d’apiculteurs pour désoperculer les rayons de miel… J’ai utilisé des couteaux de peintre en bâtiment et du cuir de semelle pour étendre la couleur et ainsi produire des formes moins déterminées, plus variées. J’ai utilisé toutes sortes d’idées. Comme de passer sur un tableau noir un bâton de craie à plat et de dessiner dans ce rectangle avec mon doigt mouillé. Tout jeune je trouvais plus de saveur à ce trait un peu rugueux inscrit par l’enveloppe de bois qui dépasse un tout petit peu la mine cassée d’un crayon.

« Peinture ». Je n’ai jamais appelé mes toiles autrement. Ou « Brou de noix » ou « Peinture sur papier »… avec la date et les dimensions. J’ai décidé aussi de mes formats. Ceux qui sont fournis par le commerce ne sont pas toujours bons. Pourquoi les accepter ? J’aime les toiles un peu plus grandes que moi. Je mesure 1,90m. Je préfère les rectangles de rapport irrationnels, c’est à dire où la grande longueur divisée par la petite ne peut pas tomber juste… Avec les formats plus petits, on ne s’accorde pas de la même manière. Je travaille donc sur des toiles qui répondent à ces critères simples. A mes débuts j’avais refusé que l’on photographie mes toiles. Quand on voit une photo, on ne connaît pas la dimension de la toile, on en a pas la sensation. Même en imagination il manque l’échelle. On n’a pas la sensation qu’on aurait devant un tableau de 3 mètres. Matisse, pour rendre l’intensité sensorielle d’un bleu augmentait la dimension du mur bleu.



La démarche de l’artiste est tout à fait différente de celle de l’artisan. L’artisan va vers un objet qu’il connaît d’avance par des chemins explorés par d’autres et par lui même et dont il connaît le but. L’artiste va vers un objet qu’il ne connaît pas par des chemins qu’il découvre parfois en faisant route. Je ne procède pas par refus, mais par élection passionnée. L’académisme de soi-même est aussi terrible que l’autre. Quand on fait ce qu’on sait faire, quel intérêt ? On se répète. Que ma peinture apporte à quelques uns quelque chose qui leur apparaît essentiel. C’est ce que je demande. S’ils sont nombreux, tant mieux.


Ma peinture n’est pas abstraite. Devant l’art abstrait géométrique, je me sens appauvri. La vie est plus riche. Ma peinture en oublie d’autres, mais pas pour les contredire. Ce que je n’aime pas, je n’en parle pas.
Chez moi, le noir n’est pas un refus. C’est le contraire. Un goût, un amour total de cette couleur et des possibilités qu’elle recèle. J’aime son caractère extrême. Mais mes peintures que l’on dit noires sont en réalité, grâce à la lumière, la négation du monochrome. Je les ai faites pour ce qu’elles me proposaient, ce sur quoi je n’avais pas encore ouvert les yeux. Mais j’ai utilisé aussi d’autres couleurs : bleu, jaune, ocre, vert, rouge… Parmi mes premières peintures exposées, il en était au brou de noix. Cette matière a une qualité à la fois de transparence et d’opacité. Elle produit un noir profond et chaud que j’aime. Quelque chose qui me rappelle les traces de goudron sur les verrières de la gare de Lyon qui m’avaient impressionné alors que je débarquais à Paris. Et puis, né le 24 décembre, je suis Capricorne, comme Matisse ou Cézanne. Et il me semble que la couleur du Capricorne est le noir… »


Interview recueillie par Jacques Bouzerand

Illustrations:
1) Carton d'invitation à l'exposition
2) Pierre Soulages
Peinture 324 x 181 cm, 14 mars
1999
Polyptyque (4 éléments de 81 x 181
cm, superposés)
Acrylique/toile
Collection particulière
Archives Pierre Soulages, Paris
(photo Jean-Louis Losi)
© Adagp, Paris 2009

A signaler aussi:
* Exposition Dialogue autour de Soulages la FIAC ( 22/25 oct.) GalerieApplicat-Prazan.
* Exposition: Soulages, le temps du papier du 31 octobre au 3 janvier 2010 Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg.
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artprice






samedi 10 octobre 2009

Le temps des punaises de prie-dieu

Cela ne suffisait sans doute pas! Non. En matière de saloperie, tout est toujours possible! Voilà que l'on extrait - à charge - contre Frédéric Mitterrand une lettre qu'il avait écrite depuis la Villa Medicis, quand il la dirigeait à Rome. À un juge instruisant, à La Réunion, une terrible affaire de viol sous la contrainte d'une jeune fille de seize ans par trois jeunes gens, il avait adressé un texte manuscrit pour se porter garant de moralité de la famille de ces garçons et proposer d'intervenir pour faciliter leur réinsertion. Il ne s'agissait pas de nier leur culpabilité ou d'essayer de les absoudre. Non, mais de leur apporter son concours. Aider des jeunes gens qui ont commis une énorme connerie, coupables certes mais pas des serial killers.. c'est plutôt sympathique et humain. C'est sûrement plus difficile de se porter garant dans de telles conditions que de faire le sourd ou le mort. Ces garçons ne sont pas des fils de bobos parisiens ou de people mais les enfants - deux frères -de la maquilleuse ( rentrée à La Réunion ) qui s'occupait de lui à France2... Frédéric Mitterrand est le parrain de l'un des deux. Leur mère, dans sa détresse lui a, peut-on imaginer, demandé cette lettre suggérée par son avocat. Il aurait pu se défiler, laisser tomber... Il a fait front. . Et voilà que sur les blogs la France des bien-pensants se déchaîne. Elle transforme une action généreuse en vilenie. On s'acharne sur Frédéric Mitterrand. Au lieu d'être salué pour son courage, il est fustigé. On y ajoute les pires amalgames.On répète les plus basses calomnies. On réclame sa démission. Franchement... toutes ces bonnes gens dont certains vont sans doute tranquillement à la messe le dimanche et qui se comportent comme des punaises de prie-dieu en le blâmant, ça fait gerber... Ce sont les mêmes qui l'accusent sans le moindre commencement de preuve de pédophilie... Alors qu'il en a affirmé sa détestation. Qui bavent et fulminent... Crapauds de bénitiers laïques... Odieux français qui ne méritent pas de majuscule. Ce sont les mêmes qui sous Vichy envoyaient aux commissariats des lettres anonymes pour dénoncer les Juifs qui se cachaient sous des noms d'emprunt et qui, oui, de ce fait, contrevenaient à la Loi du Maréchal. Les mêmes qui quelques années plus tard dénonçaient de jeunes femmes qui avaient eu des relations avec des Allemands et applaudissaient quand on les tondait sur les parvis des mairies. Ce sont les bien-pensant qu'honnissait Bernanos. C'est la France racornie, rongée par la jalousie, repliée dans une telle médiocrité qu'elle ne peut envisager la générosité d'un personnage médiatique comme le Ministre de la culture et de la communication. Au carrefour où il se trouve convergent vers lui toutes les haines recuites: à droite, on lui fait payer d'être un Mitterrand, le neveu du Président de la République de 1981 qui énervait tant la bourgeoisie d'argent et de privilèges; à gauche on lui fait le procès d'être devenu - avec ce nom en plus - un ministre de Nicolas Sarkozy. A l'extrême droite, tout fait ventre pour l'agonir d'injures. Tous les cagots lui font reproche - à voix haute ou en secret - de son homosexualité, de ses voyages en Thaïlande, de son soutien à Polanski, de sa lettre au juge... Tout est mis à son débit. L'honneur du Président de la République qui ne s'est pas démenti est de soutenir Frédéric Mitterrand dans cette passe si difficile, quels que soient les risques qu'il prend ainsi auprès de ses électeurs ( dont beaucoup participent à la curée ) . Le gouvernement s'est lui aussi montré solidaire et à l'UMP il n' y a guère eu de voix discordante. Cette attitude, disons le, plutôt noble en politique est assez rare pour qu'on la remarque. Et au fond peut être que l'image du courage qu'elle véhicule aidera à réhabiliter le politique dans la cité. Écoeurés par la chasse à l'homme, certains - on peut lire sur certains blogs - commencent à se dire qu'ils ont d'abord été égarés par les donneurs de leçon et comprennent qu'ils sont tombés dans un piège. Ainsi sur le blog du quotidien 20 minutes, parmi bien d'autres du même genre, cette phrase "éditée" à 3 heures le 11 octobre: " Les chacals du Front national et socialos n' ont pas fini de s' acharner. Ce Frédéric m' est devenu très sympathique en quelques jours. Quand les cons se mettent en tir croisé sur quelqu' un c' est bien la preuve qu' il doit être bien et qu' il représente un danger." C'est un signe important. Suffisant ?

Post scriptum: La bonne nouvelle ce lundi c'est un sondage. Pour 67% des Français sondés par BVA pour la Matinale de Canal +, Frédéric Mitterrand ne doit pas démissionner de son poste de ministre de la Culture et de la Communication. C'est clair. Et c'est, tout de même, rassurant.

vendredi 9 octobre 2009

La gauche mise à nu par Mitterrand

Toute une partie de la gauche vient de se mettre à poil grâce à l'Affaire Mitterrand. Formidable révélateur ! Il a suffi que Marine Le Pen - à l'Extrême droite- c'est-à-dire à l'extrême opposé ( en principe ) des principes de la gauche, ( ah! mannes de Roger Salengro! ) frappe à bras raccourcis et en dessous de la ceinture, sur le Ministre de la Culture pour qu'une partie de la gauche se révèle. Au PS, les Hamon, les Montebourg, mais aussi les Valls, les Huchon et quelques autres glorieux de banlieues roses, dopés par l'odeur de sang et mis en rage depuis des mois par l'entrée du neveu de François dans l'orbite de Nicolas Sarkozy, ont ainsi perdu toute raison et attaqué comme des chiens enragés Frédéric Mitterrand. Ce qui ne s'était jamais vu en France, Frédéric Mitterrand a dû venir s'expliquer à la télévision sur ses pratiques sexuelles. Comme Clinton l'avait du faire pour ses privautés avec Monica Lewinsky, harcelé - lui- par les conservateurs. Frédéric Mitterrand est donc venu confirmer sur TF1 ce que tout lecteur de son beau livre courageux, émouvant et profond " La mauvaie vie " savait déjà. Que, oui, il avait eu des relations tarifées en Thaïlande avec des garçons, de jeunes hommes ( majeurs et consentants ). " Une erreur sans doute, un crime non, une faute même pas, a -il dit. Il ne faut pas confondre homosexualité et pédophilie, ou alors on serait revenu véritablement à l’âge de pierre". Il ne s'agit, a t-il ajouté "en aucun cas d'une apologie du tourisme sexuel qui est une honte" et qu'il "condamne absolument" , comme il condamne a fortiori et explicitement " la pédophilie". Que dire de plus ? Qu'en 2009, dans notre civilisation qui se veut de la liberté individuelle, il est aberrant d'attaquer un homme sur ses attirances sexuelles dans la mesure où"il ne fait de mal à personne", c'est à dire s'il ne franchit pas les limites de la loi. Mais on voit bien à cette occasion que l'arme de la calomnie -à droite souvent, à gauche clairement ici - est une arme toujours vivace. Quand elle se nourrit de l'appréciation sur les bonnes ou les mauvaises moeurs elle en encore plus redoutable. Rappelez vous Vichy. Comme l'a fait magistralement dans ses deux livres "1940-1945 Années érotique" chez Albin Michel, hyper-documentés Patrick Buisson. Alors qu'au gouvernement du Maréchal, Abel Bonnard " dit Gestapette" , Jacques Benoist-Méchin et autres chamarrés et médaillés ... continuaient de pratiquer - à l'abri de leur pouvoir -les amours particulières, les lois devenaient très sévères contre l'homosexualité, "crime contre la race"... Et combien d'homosexuels qui n'avaient pas de francisque, ont été incarcérés, condamnés, envoyés dans des camps de concentration, épinglés d'une étoile rose. " Faites ce que je dis que je fais, pas ce que je fais en catimini". La loi devenait une arme contre les ennemis politiques. Idem, avec des risques moins terribles, dans les années 60, sous De Gaulle ( dont un misistre de la marine était surnommé "Pompelemousse" ! ) ... Accabler légalement un homosexuel, la loi ne le permet heureusement plus. Mais suggérer qu'il déborde la loi... c'est pain bénit pour les corbeaux de toutes plumes. Et les crapauds de tous bénitiers. C'est la voie qu'ont choisie quelques uns. C'est toujours aussi dégueulasse.

mardi 6 octobre 2009

Clearstream: Où sont passés les journalistes judiciaires ???

Où sont passés les journalistes judiciaires ? C'est la question que je ne cesse de me poser depuis le début du Procès Clearstream. Voilà un super procès avec des vedettes de premier plan: parmi les mis en examen, un ancien premier ministre, parmi les parties civiles, un Président de la République, des n° 1 d'entreprises etc... Or ce procès ne donne lieu dans les quotidiens qu'à des compte rendus réduits à la plus brève expression. A la télévision, les "grandes" chaînes ne font qu'évoquer en passant: quelques secondes quotidiennes. Sur les chaînes du câble, la chaîne d'information "i-télé" émerge du lot. Elisabeth Chaffard, rend compte quotidiennement et de façon intéressante des débats et du climat du prétoire. Dans les quotidiens, Le Figaro, avec Stéphane Durand-Souffland tient à mon avis la palme. Suivi du Monde. 20 minutes, sur son site, joue au Twitting, mais les messages sont trop peu assidus au long des audiences pour permettre d'en suivre le fil. Des images, des flashes, mais pas un récit,.. Au total, on voit bien qu'il est très loin le temps où Le Monde consacrait au procès Ben Barka, plusieurs pages serrées tous les jours, comme Le Figaro, l'Aurore; Combat, France-Soir, Paris-Presse...,; le temps où Frédéric Pottecher, comédien expert, retenait le souffle de ses auditeurs par ses narrations sur la première chaîne, puis sur Europe 1... C'était le temps où les chroniqueurs judiciaires bénéficiaient de l'espace qu'ils souhaitaient, parce que leurs papiers passionnaient les lecteurs. Mais ces papiers qui racontaient, à travers les procès, la trame de la vie, ont cessé d'intéresser... les rédacteurs en chef, happés qu'ils ont été par la foutaise du "journalisme d'investigation". Ils se sont tous crus investis d'une mission à la Carl Bernstein et Bob Woodward, les deux vedettes de l'Affaire du Watergate qui a dégommé Nixon. Le journalisme judiciaire a perdu du coup de sa surface et de son prestige.... C'est bien dommage. Wikipedia rappelle les heures de gloire de ces journalistes spécialisés choisis parmi les plus talentueux. Et aussi, conjointement, de l'Association de la Presse Judiciaire qui les fédérait. . Je reprends le texte de l'Encyclopédie Wikipedia sur cette association qui vit toujours et devrait être plus sollicitée: Celle-ci, explique Wikipedia, a été créée en 1887 par des journalistes au nombre desquels figuraient Alexandre Millerand, Raymond Poincaré, devenus plus tard ... présidents de la République. En ont fait partie Gaston Leroux, (1868-1927) le romancier père de Rouletabille, alors journaliste au quotidien Le Matin y a été admis en février 1894; José Moselli (1882-1941) , romancier d’aventures populaires publiées aux éditions Offenstadt, dans L’Intrépide, L’Épatant...Plus récemment: Géo London, Pierre Scize, Madeleine Jacob (Libération, puis L'Humanité), Francine Lazurick (L'Aurore), Jean Laborde, journaliste à France Soir puis à L'Aurore et écrivain; James de Coquet (Le Figaro) ; Georges Walter, Bertrand Poirot-Delpech, journaliste au "Monde et membre de l'Académie française. Plus récemment, Frédéric Pottecher en a été élu président en 1958, puis président d'honneur (1966); Jean-Marc Théolleyre (Le Monde) lui a succédé. Jean-Pierre Berthet (TF1) en a été élu président en 1989 avant d'en devenir président d'honneur [1]. Stéphane Durand-Souffland (Le Figaro) en est l'actuel président. Parmi les anciens responsables de l'association, on peut nommer Marie-Louise Oriol (AFP) , Charles Blanchard (France Soir) , Annette Kahn (L'Aurore, Le Quotidien de Paris, Le Point ), Daniel Schneidermann, Laurent Greilsamer, Bertrand Legendre... Gageons qu'il y a aujourd'hui encore beaucoup de journalistes qui sauraient passionner leurs lecteurs en racontant les procès. A condition que les journaux ( les rédacteurs en chef, d'abord ) leur donnent de l'espace en quantité suffisante pour pouvoir s'exprimer.

Xavier Bertrand versus Roselyne Bachelot: Fumant!

Le Ministre de la Santé, la volubile Roselyne Bachelot fait savoir à tous vents qu'elle envisage avec beaucoup d'entrain une nouvelle augmentation du prix tabac et des cigarettes, cette fois de 10 % par an... Un connaisseur, Xavier Bertrand, son ancien collègue du gouvernement, ancien Ministre de la Santé, aujourd'hui secrétaire général de l'UMP, n'est pas d'accord: Et il le dit. "Je pense que des mesures importantes ont déjà été prises comme l'interdiction de fumer dans les lieux publics depuis 2007" explique t-il sur LCI. "Dix pour cent par an pendant je ne sais plus combien d'années, c'est trop", ajoute-t-il. 'Il faut aussi bien comprendre que la question du prix n'est pas le meilleur élément pour permettre de diminuer le tabagisme". Bien dit, Monsieur le Secrétaire général... Bien envoyé dans les gencives de Roselyne Bachelot.... L'argument: si c'est plus cher, ils fumeront moins, est , on le constate, une pure et juteuse invention du ministère des Finances et de ses thuriféraires qui avancent masqués. Le tabac est beaucoup, beaucoup plus cher que naguère et ILS fument toujours autant ! ILS fument même plus quand on prend en compte les énormes quantités toujours croissantes de tabac de de cigarettes importées illégalement via les frontières poreuses. La différence de prix entre la France et Andorre par exemple est considérable. Le trafic de cigarettes est devenu plus lucratif que celui de la drogue la plus dure. A part les Ayatollahs de l'Antifume et les Niais personne ne croit en cette mesure d'augmentation des prix en France qui ne pèse que sur les malheureux fumeurs. En dehors de l'Enfer promis des Cancers et des scrofules, la fumée leur apporte un peu de plaisir. Vous avez dit "Plaisir" ? Mais ça ne va pas ??

lundi 5 octobre 2009

Votation, un nouveau gadget pour la gauche...

Votation quand tu nous tiens !!! Ca y est la gauche innove ! Rassurez-vous, il ne s'agit pour le moment que de l'introduction dans nos moeurs politiques d' une votation spécial Poste ( j' avais écrit Potes ; je me trompais à peine)... Devant les bureaux de Poste des militants postiers ( de gauche naturellemnt, Besancenotistes, Socialistes, Communistes... ) ont fait voter les potes, les amis, les camarades, les copains, les passants, les promeneurs etc. en leur demandant s'ils aimaient leur Poste ? Ils ont été 2.123.717 à participer à ce scrutin sauvage et ont dit, presque tous, qu'ils aimaient la Poste. Ben oui, ils l'aiment leur Poste ! Qui ne l'aime pas la Poste. Moi je l'aime la Poste. J'adore la Poste, je kiffe la Poste. Celle qui vous apporte le courrier et vous ouvre ses guichets. J'aime moins quand devant ces guichets elle vous offre en prime le temps de perdre patience, mais quand même. A ces Français consultés, on leur a fait dire surtout qu'ils étaient opposés à la privatisation de la Poste... Mais la question se pose-t-elle comme cela ? Il est question d'ouvrir le capital de la Poste pour répondre aux exigences de la Communauté européenne ( concurrence oblige ) et par dessus tout pour permettre la re-capitalisation de ce gouffre à finances dont le déficit est , pour l'heure, de l'ordre de six milliards d'euros... Faut-il toujours et toujours faire fonctionner la pompe à Phynances du Père Ubu, et conserver les vieilles machines rouillées quand de nouvelles solutions moins coûteuses existent? Avec les SMS et Internet, la démultiplication des téléphones,... les moyens de communication ont changé. Que la Poste doive être rénovée qui peut en douter ? Mais la question n'a pas été posée... Et puis, à bien examiner les résultats, on se dit que finalement sur 65 millions de Français appelés à se prononcer... 2 millions et quelques réponses, ce n'est pas beaucoup. Un Français sur 35... C'est maigrichon comme résultat. C'est même étique. Ca voudrait dire que 63 millions de Français demandent, exigent la Privatisation, c'est à dire beaucoup plus que ne le souhaite le gouvernement en matière d'ouverture. de capital.. C'est finalement un sacré coup de pouce pour François Fillon. Un blanc-seing! Pouvez y aller... Voie dégagée à gauche... Ouste.