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Paris, France
Ce blog est celui de la conversation libre. Autour des arts, des livres, de la télévision ou de tout autre sujet de culture mais aussi - n'est-ce pas culturel ? - de la politique. C'est dire, simplement, que sur ce blog on parlera de tout. Je le nourrirai au rythme de mon inspiration, de mes rencontres, de mes visites, de mes lectures, de mes poussées d'admiration ou de colère aussi. Que chacun, ici, intervienne. Que l'on discute les uns avec les autres.. Voilà l'ambition de ce blog. Un mot encore sur le titre. "Mon oeil", c'est ce que je vois, mais c'est aussi, vieille expression, une façon de dire que l'on n'est pas dupe et que l'esprit critique reste le maître contre par exemple le "politiquement correct" et contre les idées reçues, de droite comme de gauche. ************************************************************************************* Pour les amateurs d'art, je signale cet autre blog, plus spécialisé sur l'art et les artistes, les expositions, les formes d'expression d'ici et d'ailleurs, d'hier et d'aujourd'hui: http://monoeilsurlart.blog4ever.com/blog/index-350977.html

mardi 30 mars 2010

Langue français: les vains combats de M. Joyandet

Langue française: les vains combats de M. Joyandet



Je lis qu'au secrétariat d'Etat à la Francophonie, l'éminent Secrétaire d'État Alain Joyandet ( sans doute revenu en "jet" privé d'une mission urgente ) a décerné le 30 mars des prix à cinq valeureux combattants chargés de la mission sacrée de bouter l'anglicisme hors de France. Jouant petit bras le secrétariat d'État avait décidé de ne s'attaquer dans un premier temps qu'à cinq de ces mots honnis par nos gouvernants ( mais qui n'affolent nullement les linguistes gardiens d'une langue française qui en a vu d'autres . ) Ces cinq anglicismes couramment utilisés étaient: buzz, chat, tuning, newsletter et talk. Le concours ayant été lancé et les réponses rassemblées un jury a été désigné pour trancher.


Figuraient dans ce jury considérable Mme Henriette Martinez, députée des Hautes-Alpes, Présidente déléguée de la section française de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie; M. Louis Duvernois, Sénateur des Français de l'étranger, Président de l'ADIFLOR ( Association pour la Diffusion Internationale Francophone de Livres, Ouvrages et Revues ) ;le compositeur et chanteur MC Solaar; Mme Marie-Christine Saragosse, directrice générale de TV5 Monde ( la télévision francophone diffusée partout dans le monde et le 2ème réseau mondial de télévision ( après MTV et devant pour talk...CNN ); la chanteuse Sapho.

Et voici le résultat. Ont été retenus les termes suivants: «bolidage» ( pour tuning ) ; «é-blabla» ou "tchatche" ( pour chat ); " ramdam" ( pour buzz ), "infolettre" ( pour newsletter ), "débat" ( pour talk ).... Remercions d'abord le jury de nous avoir épargné: "autodéco », « automotif », « autostyle », « persauto », « persoptimisation » ou « revoiturage » pour tuning; "claverbiage », « convel" - abréviation de conversation électronique -« cybercommérage », « papotage », « toilogue ». pour chat; "actuphène", "bruip", "cancan", "écho", "échoweb", "foin", "ibang", "potins" ou "réseaunance » pour buzz; " niouzlettre », « plinfo »,« inforiel », « jourriel » ou « journiel » pour newsletter et "causerie", "parlage", "parlotte", "discut'", "échapar", "débadidé", "débatel", "débafusion" pout talk.... Ouf, nous l'avons tout de même échappé belle!!!

Ministres et jurés devraient parfois s'informer auprès de spécialistes de la langue. Il y en a dans toutes les universités françaises ( et même dans les Universities anglo-saxonnes. Oui, oui. ). Ces spécialistes, on les nomme linguistes, leur expliqueraient -parce qu'ils ont étudié la question- qu'une langue ne se forme pas par décret ou par ratiocination ( voir le désastre de l'espéranto ou du volapük ), mais par le génie propre à chaque peuple et sa capacité de travailler un matériau qui lui est donné par la tradition, la mémoire, la langue de ses parents et de son groupe ou bien son art d'absorber, de digérer, d'assimiler des mots venus d'ailleurs et fabriqués par d'autres création du génie linguistique. Tout peuple fait ainsi. C'est à dire que le français s'exporte aussi et fait de belles conquêtes et de beaux bébés ici ou là dans le monde entier. ( Je ne parle pas de la langue française elle même, c'est une toute autre question), mais de la germination dans d'autres langues de mots venus du français. C'est d'abord et avant tout une question d'influence culturelle, économique, politique... Autant dire que Bouygue, Areva, l'Oréal, LVMH.... font plus pour la langue française et sa vitalité que M. Joyandet.

Un jour viendra, sans doute proche, ou nous adapterons à notre manière des mots venus du chinois comme nous l'avons fait ( et continuons de le faire ) des mots venus de l'arabe ( mais souvent d'ailleurs avant Charles Martel ) , du persan ou du turc comme couffin, jupe et jaquette, alcôve, matelas, divan, sofa, coton, magasin, sirop, sorbet, artichaut, carafe, matraque, assassin, fardeau, récif, nacre, ambre et talc, goudron, benzène, benjoin, gazelle, genette, gerboise, girafe, fennec, civette, luth, guitare (lui-même venu du grec), amiral.... Bien avant les invasions arabes nous avions eu celle des Francs des Germains qui... nous ont donné... le nom de notre pays et pas mal de vocabulaire bien de chez nous aujourd'hui comme: des noms de couleur ( bleu, blanc, gris, brun, blond, fauve... ), des noms de produits de la terre ( aulne, hêtre, haie, blé, gazon, framboise, groseille... ), des noms d'animaux ( martre, renard, chouette, mésange, écrevisse, hareng... ). Parmi ces mots d'origine germanique ancienne, on trouve en outre à la fois des termes belliqueux, comme guerre ou flèche ou des verbes comme blesser et haïr, et des mots pacifiques comme trêve, aubaine ou les verbes épargner et guérir.... assure Henriette Walter.

Alors les anglicismes comme des ennemis héréditaires ! vraiment faut pas charrier.... Si l'on continuait ce combat stupide et vain, bientôt on nous interdirait de manger un bifteck ou un sandwich arrosé de ketchup vêtu d'une redingote et d'un blue-jean en nous promenant, le week-end, accompagné d'une nurse en pull-over aux cheveux auburn sur un boulingrin près d'un terrain de football ? Faudrait-il que je sorte mon revolver ? Que je vole un scooter ? Ou que je prenne un charter avec mon cocker pour fuir au far-west ? Mais ce seraient des méthodes de gangster !!!

JB

Merci à la grande linguiste Henriette Walter, « L'intégration des mots venus d'ailleurs », Alsic, Vol. 8, n° 1 | 2005, [En ligne], mis en ligne le 15 novembre 2005. URL : http://alsic.revues.org/index324.html. J'ai emprunté à son étude la plupart des exemples que j'ai cités

vendredi 26 mars 2010

Louvre: Le ciel Giotto de Cy Twombly.




Louvre : Le ciel Giotto de Cy Twombly

Le Louvre, qui fut le palais de Louis XIV, vient de s’offrir un luxe inouï : un plafond peint par l’artiste américain Cy Twombly. Ce plafond est celui de la Salle des Bronzes antiques, un salon tout en longueur, construit sous Louis XVIII, dans l’aile Lescot, nommée aussi aile Sully, d’une superficie de 400 m2. Il est situé au premier étage, à côté du salon Henri II, orné d’un plafond peint par Georges Braque en 1953.

Cy Twombly, âgé de 82 ans, y a travaillé dès 2006, lorsque la commande lui a été passée par le Louvre où quelques années plus tôt, en 1996, lui avait été décerné reçu le Prix « Praemium Imperiale », sorte de Prix Nobel de l’Art. Cy Twombly a offert sa création au Louvre. Sa réalisation qui a coûté 1,2 million d’euros, a été financée par le mécénat de Janet Wolfson de Botton en mémoire de son mari, le financier Gilbert de Botton, et avec le soutien du galeriste américain Larry Gagosian.

D’emblée, Cy Twombly a conçu l’ensemble : un vaste espace central bleu avec en bordure des cercles de couleurs différentes, rappel des boucliers grecs exposés dans la salle et des cartouches rectangulaires portant en lettres capitales grecques les nom de sept sculpteurs actifs au Vème et IVème siècles avant Jésus-Christ : Céphisodote, Lysippe, Myron, Phidias, Polyclète, Praxitèle, Scopas. La première esquisse de ce plafond, « The Ceiling », mesure 111,9 cm sur 48,2 cm.

Cy Twombly raconte avoir tracé cette maquette, en Virginie, en se servant d’une bouteille ou d’un verre pour dessiner les cercles. La peinture du plafond, à l’huile et à la cire pour assurer sa matité, a été réalisée sur onze lès, dans un atelier loué par le musée national à Montreuil. Elle a ensuite été marouflée. Cy Twombly a contrôlé sur place ou de loin chaque étape de la réalisation, bien sûr. Il est revenu à Paris, le 23 mars, pour son inauguration, comme en catimini, quittant presque à regret son petit hôtel parisien de la rive gauche où il s’abrite avec fidélité depuis toujours à chacune de ses (trop) rares visites dans la capitale française.

Dans sa discrétion, Cy Twombly n’a pas accordé d’interview explicative, sauf quelques mots lâchés à Philippe Dagen du Monde et à Valérie Duponchelle du Figaro. Il est vrai qu’il avait dérogé à son silence légendaire pour parler longuement avec la commissaire, Marie-Laure Bernadac, conservateur général, chargée de mission pour l’art contemporain au Louvre. Le texte de l’interview - passionnant -figure in extenso dans le catalogue, édité à l’occasion de l’installation du plafond, dirigé par Marie-Laure Bernadac et coédité par le « Musée du Louvre éditions » et les « Éditions du Regard ».

L’évidence de ce plafond, le choc initial, est sa couleur dominante: le bleu. Un bleu qui n’est pas celui d’Yves Klein qui s’était accaparé, voilà plus de cinquante ans, le ciel comme territoire, ni exactement le bleu fréquent de Matisse ou un bleu d’estampe japonaise qui parfois se nuance de pourpre. « Ce bleu n'est pas le bleu du ciel, ni celui de la mer, ni celui de la Grèce. J’ai d’abord recherché le bleu de la peinture. Un bleu simple et plein, entre le bleu de cobalt et le lapis-lazuli, le bleu de Giotto » dit Cy Twombly. Une quarantaine de cercles, entiers ou s’éclipsant un peu, de couleur beige, ocrée, presque blanche, bleue sombre… forment à la périphérie du vaste rectangle comme un collier de perles magiques. Et comme des plaques d’identité, les cartouches blancs siglés en lettres bâton de l’alphabet grec, vaguement tremblées, des sept patronymes révérés viennent compléter le dispositif du ciel twomblyien du Salon des Bronzes.

Ce n’est pas Cy Twombly qui donnera les détails de la signification de cette œuvre magistrale et pérenne. Tant mieux. Chacun, nourri de sa propre culture et de sa propre sensibilité, peut activer son discours personnel, intime, secret, et lui donner libre cours. Toute l’œuvre de Cy Twombly est ainsi. Ouverte. Et c’est ce qui en fait l’une des plus puissantes de l’époque et de l’histoire de l’art.

Dès ses premières œuvres, Cy Twombly a privilégié ainsi le non-dit et le suggéré glissé. Le presque rien qui explose dans le ressenti. Il n’a jamais forcé la main à quiconque, ni à lui même. Sa peinture est une œuvre de liberté. On le perçoit dès les années 45-46. Il est encore sous l’influence pédagogique et artistique de Pierre Daura, peintre espagnol ou plutôt Catalan, réfugié à Lexington ( Virginie ) ( avant de revenir vivre en Europe, à Saint-Cyr Lapopie dans le Lot où s’installe aussi André Breton ), dont il suit les cours de 1942 à 1946 et qui lui a fait découvrir les nouveaux chemins de la peinture en Europe. Mais Cy Twombly fait siens ses gestes créatifs et fait miel des accidents de crayon ou de pinceaux, des imprévus, du non fini. Les traces des moments transparaissent jusqu’à la surface sans être niés, sans être explicités. Mais ils participent au spectacle. Comme une mémoire. Comme dans la musique, le souvenir de la note précédente qui continue à colorer la suivante. Une rumeur enveloppante. Une harmonie qui se constitue.

À dire vrai, Cy Twombly crée comme un poète. La musique de sa peinture requiert l’attention comme la musique des mots des grands poètes et philosophes qu’il fréquente car il est des leurs. Homère, Platon, Virgile, Keats, Mallarmé… s’inscrivent, parfois en toutes lettres sur ses tableaux. Pas étonnant, comme il le révèle à Marie-Laure Bernadac qu’il se passionne actuellement pour les textes du Français Saint-John Perse et son « Anabase » de 1924, qui écrit : « À nos chevaux livrée la terre sans amande nous vaut ce ciel incorruptible. Et le soleil n’est point nommé, mais sa puissance est parmi nous et la mer au matin comme une présomption de l’esprit ». Cy Twombly précise qu’il va utiliser ce texte pour une grande peinture à laquelle il travaille. Ce sera un superbe poème.

JB








artprice






Villepin: c'est Patrick Sébastien !!!

Ce Patrick Sébastien est décidément très rigolo... Le voilà maintenant qui relance son mouvement politique, le DARD, grimé, sous le nom de "Villepin"... Le coquin..., On l'a vu hier à la télé. il exagère quand même, il s'était déjà fait passer pour l'écrivain Joseph Lubsky chez Ruquier en 2007. Et maintenant il a pris la peau et la tête de "Villepin".. Il l'imite très bien d'ailleurs: "J'ai décidé... " dit-il avec la grosse voix... On dirait vraiment Villepin.Et même le programme de"Villepin", on dirait le programme de Sébastien...

mercredi 24 mars 2010

"White Material" de Claire Denis: un ratage

Il ne faut jamais faire confiance aux critiques cinématographiques de Jacques Mandelbaum dans le Monde. Cet artisan de la critique avait assassiné La Rafle, excellent film grand public ( plus de 800 000 entrées déjà ) et très nécessaire sur un sujet qui doit être rappelé aux mémoires vacillantes. Hier, lisant son papier sur « White Material » de Claire Denis j’ai décidé d’aller le voir dès cet après midi. Quelle déception… Sur un très beau sujet ( oh mannes de « Out of Africa » !!! ) Claire Denis rate ce qui aurait pu être un bon film. Mais voilà : le récit est tellement effiloché, tellement émietté en séquences décousues que le film fond comme un esquimau exposé au soleil de midi. Les personnages sont le plus souvent filmés seuls dans leur parcours invraisemblable. Jamais on ne voit ensemble les quatre résidents blancs de la plantation de café noir qui auraient pourtant des choses à se dire. Chacun agit comme Jean Rochefort dans ses performances alimentaires : À sa guise… C’est à dire sans tenir compte du contexte que l’on à d’ailleurs du mal à comprendre dans les déferlements hétérogènes et mal définis de hordes de soldats « réguliers », de rebelles pourtant en uniformes, d’enfants-soldats armés jusqu’aux dents de lait… Dans ce monde en furie qui symbolise sans doute la revanche de l’homme noir sur la colonisation Isabelle Huppert est un vraie folle de Chaillot ou plutôt de la Muette… qui bosse comme Tarzan et Jeanne Hachette réunis dans un seul corps et qui s’adresse à ses ouvriers comme Marie-Chantal à son charcutier… Tarzan décati, Christophe Lambert, sans doute imbibé de whisky, - cliché oblige - traîne dans les parages en essayant pour se tirer des pattes de vendre la boutique au maire africain du village et en soutirant sa signature à son père qui parfaitement en dehors du coup, de tous les coups. Quant au fils de la famille, Nicolas Duvauchelle, il est parfaitement hors de ses pompes, parcourant pieds nus la savane arbustive, rasant sa blonde chevelure pour bien montrer que lui aussi est totalement fou. Ce qu’on avait pu découvrir à la vue des tatouages gigantesques et mystérieux tapissant son torse : de la bande dessinée aux chiffres romains du boulot pour un chartiste… Bref, un film bâclé en tout cas non fini , monté malgré le manque de scènes qui auraient mis du liant et du récit. Et c’est dommage car il y a aussi des images splendides de l’Afrique, des sentiments puissants que l’on perçoit malgré les trous dans la trame… J’ajouterai pour conclure que ce film révèle une vision terrible de l’Histoire et des relations entre les peuples noirs et le blancs égarés sur le continent africain qui, en comparaison, font des déclarations d’Éric Zemmour des poèmes tiers-mondistes dans un univers de Bisounours.

PS. Lisant de nombreuses critiques de ce films qui en font le meilleur film de la semaine, je me sens un peu isolé... Et surtout, je ne voudrais décourager quiconque. Allez donc voir "White material' si vous en aviez envie avant de lire mon opinion. Après tout, je n'ai peut être pas su voir ce que me proposait Claire Denis dont j'ai admiré bien d'autres films précédemment.

mardi 23 mars 2010

Zemmour et Guillon: balance inégale

Au royaume des indignés ils sont nombreux du côté des blogueurs de Libération pour ne citer qu'un territoire de gauche.... Ils s'indignent massivement de ce que l'on ait, ( et plus précisément Jean-Luc Hees, patron de France Inter ), critiqué les formulations outrancières de Guillon du ministre Besson, qualifié de traîre, rangé dans la panoplie nazie etc bref agoni des pires injures.... Guillon a simplement été tancé..., même pas grondé. Hees a dit qu'il avait exagéré... Tu parles d'une sanction... Mais tous ces bons apôtres qui hurlent au crime d'atteinte à la liberté d'expression perdent la langue, la plume et la vue sur le cas d'Eric Zemmour... Zemmour a, lui, été convoqué lundi par sa direction du Figaro pour un entretien préalable à son licenciement... Qu'a fait, qu'a dit Eric Zemmour de si extravagant, de si contraire à la morale, de si attentatoire à la vérité ??? Il a dit que " si les Arabes et les Noirs sont plus systématiquement contrôlés dans les rues par la Police, c'est parce que la plupart des délinquants sont noirs ou arabes "... Que n'a t-il pas lâché ? La Licra, le Cran, le Mrap, Averoes et Tutti Quanti attaquent. Ils demandent sa tête au CSA ( qui demande des compte à Canal + ), ils exigent des condamnation en justice et le magnifique Mougeotte opine du bonnet. Que Guillon assimile Besson à une sorte de nazi.... ça ne les chatouille pas un tout petit peu ces bons pasteurs de la Penseé étroitement surveillée ? Ca ne leur parait pas plus grave que la constation sociologique de Zemmour???

ArtParis+Guests : Le Printemps du marché de l'art...

La foire d’art contemporain ArtParis+Guests s’est terminée hier soir au Grand Palais. Elle a obtenu un franc succès tant du côté des visiteurs que du côté des marchands. C’est justice. Et c’est un bon signe de la vitalité du marché de l’art contemporain en France en 2010, malgré la crise, malgré la morosité du climat, ( et malgré sa faible amplitude sociologique )… Mais voilà encore plus frappant: cette foire, aujourd’hui dans sa 12ème édition, s’était déjà acquis une belle notoriété derrière la FIAC, or elle a su si bien se redonner des couleurs et un “style” qu’on a l’impression d’avoir affaire à une nouveauté. ArtParis+Guests avait cette année quelque chose de la FIAC d’il y a quinze ou vingt ans. Quelque chose de léger, d’enlevé, de sympathique… Bravo aux animateurs de l’exposition, Lorenzo Rudolf, Henri Jobbé-Duval, Caroline Clough-Lacoste.

Le renouveau d’ ArtParis+Guests repose pour beaucoup sur un concept apporté avec lui par Lorenzo Rudolf, venu offrir sa touche créative ( expérimentée à Art Basel, Art Basel Miami… ) au staff entrepreneurial constitué par Henri Jobbé-Duval ( ex-patron de la FIAC ) et Caroline Clough-Lacoste. Directeur stratégique et commissaire général de l’exposition, Lorenzo Rudolf, explique : « L’art n’agit jamais isolément des espaces culturels qui le constituent et l’alimentent. Le marché de l’art se différencie par la pluralité de ses acteurs et par leur interactivité. Le travail de nombre d’artistes se nourrit aussi de leur appartenance à tel ou tel champ créatif. Rappelons-nous la proposition architecturale de Philippe Rahm pour La Force de l’Art en 2009. De même, le marché de l’art doit rivaliser aujourd’hui d’inventivité, pour s’adapter à ces différentes typologies d’œuvres. »


Le dossier de presse explique : « Loin de se résumer à une seule succession de stands, cette nouvelle édition se différencie à travers plusieurs projets artistiques, spécialement conçus et
réalisés en rapport direct et très exclusif avec ses galeries participantes – elles sont 114 au total. En imaginant des mariages, des connexions, des surprises, ArtParis+ Guests associe les exposants qui le souhaitent à d’autres partenaires du marché de l’art ou d’autres acteurs de leur choix, provenant d’univers connexes : architecture, littérature, médias, cinéma, design, musique, gastronomie, etc.

« Grâce à ces invités spécifiques, institutionnels, et/ou privés, ArtParis+Guests ouvre les frontières de la création pour traduire les transversalités du milieu culturel, ainsi que celles du commerce de l’art mondialisé. » Tout une stratégie : Le salon a ainsi créé « 7 plateformes géographiques et culturelles sur lesquelles un continent et trois pays sont représentés : l’Afrique, la Finlande, l’Indonésie et l’Ukraine. Mais aussi Paris, capitale internationale de l’art avec ses galeries du Marais sur la plateforme Utopia/Dystopia et celles de la Rive Gauche qui recréent un « Appartement de collectionneur », ainsi que de jeunes galeries européennes spécialement regroupées dans un « cabinet de curiosités » d’un genre nouveau, intitulé Visions.

A cette stratégie ont contribué 46 nouveaux exposants, et 30 galeries associées à des « Guests » 17 pays/régions étaient représentés : Afrique Noire (plateforme), Allemagne (4), Autriche (1 galerie), Belgique (5), Chine (3), Etats-Unis (1), Finlande (8), France (77), Hongrie (1), Inde (1), Indonésie (plateforme), Italie (6), Luxembourg (3), Maroc (1), Monaco (1), Suisse (2), Ukraine (plateforme). Et bien sûr, les 7 plateformes.

Du coup, le salon incite à la curiosité de chacun et renouvelle à tout moment la créativité du spectateur lui-même qui participe à la fête. Car ArtParis + Guest est plus une fête qu’une foire. On y respire plus l’art que l’argent. Mais c’est aussi une foire qui, de surcroît, a commercialement très bien fonctionné.

En ce qui me concerne, j’ai bien aimé le travail de peinture lumineux de Norbert Bisky ( chez Daniel Templon ) ; les photos de Claude Closky, « To die » (chez Laurent Godin ) ; les toiles de Didier Chamizo ( chez AD de Béziers ), Wladyslaw Lopuszniak ( à la galerie Arnoux ), de Jonone ( chez Alexis Lartigue ), le show d’Aurèle ( chez Nathalie Gaillard ), les œuvres Jeanne Susplugas ( chez Vannessa Suchar ), de Veli-Matti Rannikko et d’H.C. Berg ( à la galerie Forsblom ), Laurent Impeduglia, ( à la galerie Bongoût ) de Gérard Rancinan ( chez Albert (Bob) Benamou )…. J’en passe beaucoup et d’excellentissimes.

En marge de la foire, l'intérêt des Français pour l'art contemporain a fait l’objet d’un sondage dot les résultats ont été publiés par Le Journal des Arts, Les Échos et Orange.fr . Le sondage avait été commandé par ArtParis+Guest à l'Institut BVA. L’étude a porté sur un millier de personnes. Qu’y apprend-on ? D’abord que le public est plus curieux d’art contemporain qu’on ne le soupçonne. 51 % des sondés s’affirment « curieux », et même « enthousiastes » (11 %), vis-à-vis de l'art contemporain. Hélas, 40 % ne franchissent jamais les portes d’un quelconque musée, près de 70 % n’entrent jamais dans une galerie d'art. Quant aux magazines d'art , aux émission de radio ou de télévision sur l'art près de la moitié s’en fichent comme de Colin-Tampon…. De là à acquérir une œuvre d’art contemporain il y a encore un pas que ne franchissent ( selon leur déclaration ) que 20 % d'entre eux. L'acheteur-type est le cadre de 50-64 ans à revenus élevés et vivant en région parisienne…. C’est dire… Les autres 80 % ne se voient pas un seul instant acheter une œuvre d’art contemporain… L’action pédagogique de foires comme ArtParis+Guest ou la FIAC est, on le comprend, nécessaire, si l’on veut que les Français en plus grand nombre s’approprient les joies sensibles et intellectuelles, les plaisirs du cœur et de la tête qu’apporte avec lui l’art contemporain dans toute sa diversité. C’est une leçon qu’on bien comprise avant nous les Allemands, les Belges, les Suisses etc. qui font de l’art contemporain une des matières d’étude à l’école.

JB

lundi 22 mars 2010

A quoi sert le Front National ???

A quoi sert le Front National ?? Mais bien sûr, à donner des sièges au PS... Dans toutes les triangulaires c'est le PS - et lui seul- qui a bénéficié de la présence du FN... Si le gouvernement était vraiment aussi à droite, aussi rigoriste, que le certifie la Gauche à bouche en cul de poule, le FN n'aurait pas besoin d'exister... C'est la mollesse, le boboïsme de l'UMP, sa soumission aux lois du politiquement correct qui, oui, donne de l'air au FN... Mitterrand qui était tout sauf un con, l'avait parfaitement compris... Il fallait d' abord faire naître à l'extrême droite un parti gobe-mouches et gobe-gogos pour vitrifier let fixer la droite "musclée". Et Mitterrand a aidé par ses discours genre gauche bobo à faire passer le FN de 2 à 15 %... Ensuite il fallait laisser la droite se dépatouiller dans le marais merdique qu'on lui laissait entre le FN, l'abominable FN, et le radicalisme aux petits pois de Servan-Schreiber... Chapeau l'artiste, Chapeau Tonton... Aujourd'hui la Gauche moins maligne que F. Mitterrand ne l'était, fait quand même autant qu'elle le peut grimper le FN en s'appuyant sur les faiblesses de la droite classique. Quand la gauche dit : Sarko favorise le racisme, se comporte comme Vichy, expulse à tour de bras les immigrés sans papiers; tue la Justice en voulant supprimer le juge d'instruction; ... les gens qui sont eux aussi rien moins que stupides, voient bien que c'est tout faux. Que le gouvernement de Sarko mouline des mots mais ne fait pas grand chose. Sinon des commissions ( voir la burqa,; voir la réforme de la Justice après Outreau= nada ). Ah ça des commissions on en fabrique. A quoi servent elles? A noyer le poisson... Et comme les Français en ont un peu plus que marre de l'immigration sauvage, des juges d'instruction-de-parti-pris; des magistrats qui libèrent les délinquants etc etc... ils se disent que Sarko et ses amis sont un peu trop nunuches et moumous pour s'occuper vraiment des vrais problèmes... Alors ils vont vers le Front National qui met ses couilles en avant... et se fait fort de régler tout ça d'un coup de cuillère à pot... Ce qui est pure fantasmagorie.. N'empêche, c''est pain bénit pour Martine Aubry et Laurent Fabius qui jouent les effarouchés devant le montée d'un Front National... qu'aurait libéré Sarkoz

dimanche 21 mars 2010

François Sentein, (1920-2010), témoin d'un époque furieuse

Alors qu’il ne lui manquait que quelques jours pour atteindre son 90ème anniversaire, François Sentein est mort à Paris au début du mois de mars. Son prénom de baptême était Félix, il lui avait préféré François. La vie de cet écrivain est une illustration de cette jeunesse intellectuelle âgée de 20 ans à l’aube de la Seconde guerre mondiale qui certes ne répond pas à l’appel du général de Gaulle et de la Résistance mais se faufile à travers les mailles du filet de la guerre pour vivre de sa plume et de son esprit sans « collaborer » avec les Nazis. Par formation familiale et sociologique il fait confiance à Pétain au moins un temps. Il s’efforce surtout d’en réchapper… Son témoignage écrit de quatre livres peint une fresque ébouriffante de cette période extravagante qui vit tant de têtes tourner et tomber.

Né le 20 avril 1920 dans le Languedoc de l'entre deux guerres dans une famille patricienne de Montpellier, il avait été élevé dans une famille monarchiste. Apprenant à lire et à écrire à domicile, il n’est allé à l'école qu'à neuf ans avant de poursuivre ses études dans un collège de jésuites, d'où il sera exclu pour indiscipline. À 14 ou 15 ans, il se passionne déjà pour la politique et il est impressionné par Charles Maurras, le dirigeant de l'Action française.

Élève ensuite du lycée de Montpellier, il est reçu au baccalauréat de philosophie en 1937. À la rentrée suivante, il part pour Paris, prépare son entrée en khâgne au lycée Condorcet sur les conseils de Pierre Boutang. Il passe un certificat de licence de psychologie. En septembre 1938, par curiosité de ce qui se passe dans cette Allemagne voisine dont on parle tellement, il se rend à Nuremberg puis à Munich et assiste éberlué aux parades nazies, apercevant dans les rues, à deux pas de lui Hitler et Goebbels. Alors qu'il prépare son troisième certificat de licence en octobre 1939, il devient professeur de cinquième (français, latin, histoire) à l'Enclos Saint-François à Montpellier ( obtenant ce poste par l’entremise de Maurice Clavel, normalien, nommé professeur de philosophie à Nîmes). Insatisfait, en décembre 1939, il repart pour Paris où il va chercher du travail dans un journal. Il entre au mensuel ''Combat'', où il rencontre Thierry Maulnier, Maurice Blanchot...

En avril 1940, François Sentein après un séjour d’une semaine à Montpellier, il revient à Paris où il travaille à l'éphémère ''La Liberté'', rue du Croissant, amis seulement jusqu'à la fin de mai. Il revient alors dans le midi, va à Marseille, à Lyon, à Vichy... Puis il remonte à Paris en septembre 1941. Il écrit alors pour divers périodiques ''Idées'' (rubrique du théâtre); ''France, revue de l'État nouveau''; ''Les Cahiers français''... Mais surtout, au fil des jours, il écrit son journal, ses ''Minutes'' qu’il a commencées à Collioure en 1938 et qui seront publiées alors qu'il a déjà 80 ans au "Promeneur", maison d'édition dirigée par le subtil et raffiné Patrick Mauriès.

En octobre 1941, François Sentein devient chef de chantier, chargé de l'enseignement général, dans un des nouveaux Chantiers de la jeunesse française lancés par le maréchal Pétain. En 1945, lors de la Libération, il est démis de ses fonction de responsable pédagogique par une commission d'épuration. Il devient professeur dans l'enseignement privé. et arrondit ses fins de mois grâce à des piges et des travaux dans l'édition. Il devient ainsi le « nègre » de l'actrice Cécile Sorel qu'il aide à écrire ses mémoires. En 1954-55, il est, après Jacques Laurent, rédacteur en chef de la revue ''La Parisienne'' où écrivent les Hussards : de Roger Nimier à François Nourrissier. Dans les années 1960, François Sentein publie dans le journal ''L'Aurore'' une chronique quotidienne consacrée aux prénoms. Dans les années 1970-1980, il est professeur de lettres au lycée sports-études de Font-Romeu où il continue de pratiquer athlétisme, ski de piste et ski de fond


Ce récit d’une vie qui semble malgré tout bien peu affriolante ne dit rien de ce que fut la vie intellectuelle de François Sentein. Dans le Paris de l'avant-guerre, de la guerre, de l'occupation puis de la Libération, il rencontre en effet beaucoup des célébrités de la littérature : Jean Cocteau, Jean Genet, Henri de Montherlant, Roland Laudenbach, Claude Roy, Maurice Clavel, Kléber Haedens, Ramon Fernandez, Claudine Chonez, Thierry Maulnier, Maurice Blanchot, Marcel Jouhandeau, Maurice Sachs, François Monod, Jean Wahl, Drieu La Rochelle, Jacques Laurent (alors Laurent Cély et plus tard Cécil Saint-Laurent), Jean Boullet, Jean-Paul Sartre, Jean Hugo, l'éditeur Robert Denoël... Non seulement il rencontre ces célébrités mais souvent il travaille avec elles, pour elles. Notamment avec Jean Cocteau et Jean Genet qu’il aide à présenter ses manuscrits… Ce témoin précieux disparu, que d’ombres resteront à jamais sur le paysage de cette France du clair-obscur qui a eu le malheur d’être étouffée et salie par les relents pestilentiels du conflit mondial et les haines épouvantables forgées dans les cervelles de quelques dictateurs fous.

JB

== Les Œuvres de François Sentein ==
* ''L'Assassin et son bourreau : Jean Genet et l'affaire Pilorge'', Éditions de la Différence|, ISBN|2-7291-1242-1
* ''Lettres au petit Franz'' (1943-1944), avec Jean Genet et Claire Degans, [Gallimard, ISBN|2-07-075778-1
* ''Minutes d'un libertin, 1938-1941'', Gallimard |Le Promeneur, ISBN|2-07-075984-9
* ''Nouvelles minutes d'un libertin, 1942-1943'', Gallimard|Le Promeneur, ISBN|2-07-075751-X
* ''Minutes d'un libéré, 1944'' Gallimard|Le Promeneur, ISBN|2-07-076540-7
* ''Minutes d'une autre année, 1945'' Gallimard|Le Promeneur, ISBN|2-07-076621-7
* Les Prénoms, Collectif sous la direction de François Sentein, Éditions Horay- 1959

dimanche 14 mars 2010

"La Rafle", de Roselyne Bosch: un film nécessaire

« La Rafle » de Roselyne Bosch est un grand film. Un beau film courageux. On en sort bouleversé et l'on se pose l'inlassable question de la participation de l'État français, de ses chefs et de ses forces de police à cette saloperie immémoriale. Comment un Darquier, un Bousquet, un Vallat, un Laval, un Pétain… ont-ils pu se laisser aller à commettre une telle ignominie ? Comment ont-ils pu céder aux injonctions des nazis ou devancer même parfois leurs desideratas ? Le film de Roselyne Bosch, qui n'est pas manichéen, montre aussi comment de Français, des « Aryens », de bons catholiques ou des Français lambda, ont pu aussi soustraire au massacre subséquent à cette entreprise affreuse des 16 et 17 juillet 42 quelque 10 000 juifs. Cela aussi il fallait le dire, le montrer.

Aussi suis-je choqué, outré par la critique de Jacques Mandelbaum, dans le Monde. Il ose écrire: « Contrairement à ce que martèle la campagne en cours, La Rafle ne nous apprend rien de fondamental sur l'événement. Sa divulgation historique, sa commémoration publique, son enseignement à l'école, son évocation par de nombreuses oeuvres de l'esprit, qu'il s'agisse de littérature ou de cinéma, le prouvent. » écrit le journaliste je-sais-tout. Eh non M. Mandelbaum. Non, tout le monde ne sait pas ce qui s'est passé en France, à Paris, en juillet 42. Tout le monde n'a pas vu « Les guichet du Louvre » de Michel Mitrani, n'a pas entendu, le 16 juillet 1995, le nécessaire discours de Jacques Chirac sur les traces effacées du Vel d'Hiv… Et même ceux qui savent ce qui s'est passé peuvent voir avec respect, avec intérêt, avec compassion le film de Roselyne Bosch. Parmi des centaines de scènes, une de ses images, celle du Vel d'Hiv bourré comme aux plus belles heures de son histoire sportive de ces 13 000 malheureux raflés, hommes, femmes, enfants, vieillards, bien portants ou malades, promis à une mort décrétée, fixe pour toujours dans la mémoire cinématographique ce que fut l'abjection d'un état.

Mais M. Mandelbaum ne s'en tient pas à sa réflexion de nanti ( l'est on jamais assez ? ) de la culture historique. Selon lui, « ce film est médiocre sur le plan esthétique ». « La principale raison, explique t-il tient à son ambition spectaculaire, à l'impression qu'il veut donner "d'y être". Le pathos et le manque de recul ne sont pas seuls en cause. » Et si l'on n'était pas de l'avis de M. Mandelbaum ? Si on jugeait, a contrario, que la reconstitution est particulièrement réussie et efficace et que l'empathie tient d'abord au sujet du film et que ç'aurait été un crime de fabriquer un film froid ?

Un autre atrabilaire se révèle sous la plume d'un certain Didier Péron dans Libération. « La Rafle, écrit péremptoirement ce critique, du haut de son péron, du haut de sa tribune de papier journal et surtout de son clavier d'ordinateur, « La Rafle, n'est pas un bon film et il n'est pas la vérité ». Ah, bon… Mais pourquoi ferait-on confiance à ce M. Péron ? D'où parle, comme on disait dans la gauche de Vincennes et de Nanterre et des cabinets branchés de psychanalyse, ce M. Péron qui va jusqu'à reprocher à la réalisatrice et à son producteur« le fracas spectaculaire de la fresque avec figurants en nombre » comme si, d'abord, les raflés n'avaient pas eux-même fait nombre… Et voilà que le « critique de Libération » tire vers lui une citation savante de Walter Benjamin ( qui n'a pour justification que la pédanterie du critique ): «L'image vraie du passé passe en un éclair. On ne peut retenir le passé que dans une image qui surgit et s'évanouit pour toujours à l'instant même où elle s'offre à la connaissance». Et notre critique de poursuivre : « Or la démarche du film est inverse, nulle trace du présent de l'époque, mais le kitch habituel du film en costume français. Il faut tout montrer, tout rejouer, les mères qui hurlent, les enfants pataugeant dans la merde. »

C'est à dire que M. Péron reproche au film tout et son contraire : 1) D'abord l'absence de trace du présent de l'époque : A t-il raté le début du film qui montre via des images d'archive, Hitler au petit matin dans un Paris désormais sous sa botte ? Ou les images du même dictateur dans son refuge du Berghof ou son nid d'aigle de Berchtesgaden avec sa copine Eva Braun ? 2) Le trop d'images de la vie d'avant la rafle dans la communauté juive du petit Montmartre. Je crois que M. Péron n'a pas compris que La Rafle était avant tout un film de cinéma, c'est à dire une œuvre faite pour le public, pour le grand public. En lui apportant à la fois de l'information sur un sujet et une histoire, un récit avec des personnages de premier plan… Faisant son petit Bazin, ( ça c'est pour les initiés ) ou mieux son Bazin au petit pied, M. Péron lâche une phrase qui vaut son pesant de moutarde et que je reproduis pour le plaisir de la citation digne d'un bêtisier ; « L'image absente devient, par glissement sémantique et moral, une image manquante qu'il faut à tout prix créer de toutes pièces si l'on veut perpétuer le devoir de mémoire. »

Mais je crois avoir compris, in cauda venenum, la source majeure de l'irritation péronesque : le film, et ce n'est que justice, a bénéficié d'un soutien de l 'Éducation nationale ( ce qui n'enlève rien aux qualités du film pas plus que ça ne lui en ajoute ). Et cela a le don d'agacer l'irritable M. Péron: « On peut enfin s'étonner, écrit-il, de la capacité de mobilisation de troupes au sein de l'éducation nationale pour ce genre de grosses productions à lourds sujets. La Rafle a été montré en avant-première dans 27 salles à travers la France pour les professeurs, un document pédagogique a été envoyé à 11 000 collèges et lycées. Il est pour le moins troublant de trouver sur plusieurs sites liés à l'éducation nationale un texte de présentation vantant les mérites du film avec ce mantra autojustificatif qui émane directement de la production : «Tous les personnages du film ont existé, tous les événements ont bien eu lieu.» Apprendre à penser dans de telles conditions risque de devenir difficile. » Mais que veut dire M.Péron ? Comment peut-il nier la vertu pédagogique du film de Roselyne Bosch ? Et l'utilité de le montrer aux élèves des écoles pour les mettre en garde contre tous les totalitarismes et le racisme, mal absolu ? Nierait-il la véracité des évènements retracés dans le film ? Contesterait-il la réalité des situations vécues dans le Paris raflé de juillet 42 et figurées dans le film ? Une explication serait utile pour dédouaner ce journaliste d'un quotidien de gauche d'une sorte de révisionnisme abject.

J'ai vu ce film dans une salle comble. Son succès public est le meilleur démenti possible aux quelques critiques qui devraient soigner au plus tôt leurs aigreurs stomacales.... Et leurs parti-pris de dénigrement.


Post scriptum: André Bazin, 1914-1958, était un critique des Cahiers du cinéma, dont les analyses percutantes empruntaient parfois le cheminement d'un langage difficilement accessible au public populaire qu'il vénérait. Son oeuvre principale est "Qu'est-ce que le cinéma ? " (étude en 4 volumes) (1958-1963)
T. I, Ontologie et langage
T. II, Le cinéma et les autres arts
T. III, Cinéma et sociologie
T. IV, Une esthétique de la Réalité : le néo-réalisme.

vendredi 12 mars 2010

L'Europe et ses retraités dorés...

J'ai reçu ce document. Je ne résiste pas à la tentation de le publier.

Sujet : Retraites dorées ...lisez transmettez
Date :
De :
Organisation :
Pour :

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> > UN SCANDALE ! ! ! A SAVOIR AVANT LA « TONTE » DE 2010 Vous avez remarqué que nos politiques se battent comme des fous pour rentrer dans l'administration européenne
> > Et pourquoi ?
> > La retraite à 50 ans avec 9.000 euros par mois pour les fonctionnaires de l'UE a été approuvée !!!!
> >
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> > Cette année, 340 fonctionnaires partent à la retraite anticipée à 50 ans avec une pension de 9.000 Euros par mois.
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> > Oui, vous avez bien lu !!!
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> Afin d'aider l'intégration de nouveaux fonctionnaires des nouveaux états membres de l'UE (Pologne, Malte, pays de l'Est...), les fonctionnaires des anciens pays membres (Belgique, France, Allemagne..) recevront de l'Europe un pont d'or pour partir à la retraite.
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> > POURQUOI ET QUI PAIE CELA ?
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> > Vous et moi !
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> > Ils votent les lois sans contrôle et se font des cadeaux dorés avec nos impôts.
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> > Il faut divulguer ce message à tous les européens de votre entourage
> >
> > Les technocrates européens jouissent de véritables retraites de nababs...
> > > Même les parlementaires qui, pourtant, bénéficient de la "Rolls" des régimes spéciaux, ne reçoivent pas le tiers de ce qu'ils touchent... C'est dire !
> > Giovanni Buttarelli, qui occupe le poste de "contrôleur adjoint de la protection des données", aura acquis après seulement 1 an et 11 mois de service (en novembre 2010), une retraite de 1 515 € / mois. L'équivalent de ce que touche, en moyenne, un salarié français du secteur privé après une carrière complète (40 ans).
> > > Son collègue, Peter Hustinx, vient de voir son contrat de cinq ans renouvelé. Après 10 années, lui aura droit à près de 9 000 € de retraite / mois.
> > > C'est simple, plus personne ne leur demande des comptes et ils ont bien décidé d'en profiter.
> > C'est comme si, pour leur retraite, on leur avait fait un chèque en blanc.
> > > En plus, beaucoup d'autres technocrates profitent d'un tel privilège :
> > > 1. Roger Grass, greffier à la Cour de justice européenne, va toucher 12 500 € de retraite par mois.
> > > 2. Pernilla Lindh, juge au Tribunal de première instance, 12 900 € / mois.
> > > 3. Damaso Ruiz-Jarabo Colomer, avocat général, 14 000 € / mois.
> > > Consultez la liste :
> > > http://www.kdo-mailing.com/redirect.asp?numlien=1276&numnews=1356&numabonne=62286
> >>
> > > Pour eux, c'est le jackpot. En poste depuis le milieu des années 1990, ils sont assurés de valider une carrière complète et, donc, d'obtenir le maximum : 70 % du dernier salaire. Car, c'est à peine croyable... Non seulement leurs pensions crèvent les plafonds mais il leur suffit de 15 années et demie pour valider une carrière complète alors que pour vous, comme pour moi, il faut se tuer à la tâche pendant 40 ans et, bientôt, 41 ans.
> > > Face à la faillite de nos systèmes de retraite, les technocrates de Bruxelles recommandent l'allongement des carrières : 37,5 ans, 40 ans, 41 ans (en 2012), 42 ans (en 2020), etc.
> >
> Mais, pour eux, pas de problème, le taux plein c'est 15,5 ans...
> De qui se moque-t-on ?
> A l'origine, ces retraites de nababs étaient réservées aux membres de la Commission européenne puis, au fil des années, elles ont également été accordées à d'autres fonctionnaires.
> Maintenant, ils sont toute une armée à en profiter : juges, magistrats, greffiers, contrôleurs, médiateurs, etc.
> Mais le pire, dans cette affaire, c'est qu'ils ne cotisent même pas pour leur super retraite.
> Pas un centime d'euro, tout est à la charge du contribuable...
> Nous, nous cotisons plein pot toute notre vie et, au moindre retard de paiement, c'est la déferlante : rappels, amendes, pénalités de retard, etc.
> Aucune pitié. Eux, ils (se) sont carrément exonérés. On croit rêver !
> Rendez-vous compte, même les magistrats de la Cour des comptes européenne qui, pourtant, sont censés "/contrôler si les dépenses de l'Union européenne sont légales, faites au moindre coût et pour l'objectif auxquelles elles sont destinées.../ ", profitent du système et ne paient pas de cotisations.
> Et, que dire de tous ces technocrates qui ne manquent pas une occasion de jouer les "gendarmes de Bruxelles" et ne cessent de donner des leçons d'orthodoxie budgétaire alors qu'ils ont les deux mains, jusqu'aux coudes, dans le pot de confiture ?
> A l'heure où l'avenir de nos retraites est gravement compromis par la violence de la crise économique et la brutalité du choc démographique, les fonctionnaires européens bénéficient, à nos frais, de pensions de 12 500 à 14 000 € / mois, après seulement 15 ans de carrière et sans même cotiser...
> C'est une pure provocation !
> Mon objectif est d'alerter tous les citoyens des états membres de l'Union Européenne.
> Ensemble nous pouvons créer un véritable raz de marée.
> Il est hors de question que les technocrates européens continuent à jouir, à nos frais et en toute impunité, de telles retraites. Nous allons leur remettre les pieds sur terre.
> Sauvegarde Retraites a réalisé une étude précise et très documentée qui prouve par "A+B" l'ampleur du scandale. Elle a déjà été reprise par les médias.
> http://www.lepoint.fr/actualites-economie/2009-05-19/revelations-les-retraites-en-or-des-hauts-fonctionnaires-europeens/916/0/344867



Bzn voyons....