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Paris, France
Ce blog est celui de la conversation libre. Autour des arts, des livres, de la télévision ou de tout autre sujet de culture mais aussi - n'est-ce pas culturel ? - de la politique. C'est dire, simplement, que sur ce blog on parlera de tout. Je le nourrirai au rythme de mon inspiration, de mes rencontres, de mes visites, de mes lectures, de mes poussées d'admiration ou de colère aussi. Que chacun, ici, intervienne. Que l'on discute les uns avec les autres.. Voilà l'ambition de ce blog. Un mot encore sur le titre. "Mon oeil", c'est ce que je vois, mais c'est aussi, vieille expression, une façon de dire que l'on n'est pas dupe et que l'esprit critique reste le maître contre par exemple le "politiquement correct" et contre les idées reçues, de droite comme de gauche. ************************************************************************************* Pour les amateurs d'art, je signale cet autre blog, plus spécialisé sur l'art et les artistes, les expositions, les formes d'expression d'ici et d'ailleurs, d'hier et d'aujourd'hui: http://monoeilsurlart.blog4ever.com/blog/index-350977.html

mardi 6 décembre 2011

Un record du monde pour une toile de Nicolas de Staël

Une huile sur toile de Nicolas de Staël, "Nu couché" (1954), a été vendue aux enchères 7.033.400 euros (avec frais), le 6 décembre 2011, à Paris, par Artcurial. L'acheteur est un Américain auquel s'étaient opposés cinq enchérisseurs dont deux Français et un Britannique. Il s'agit pour ce peintre d'un nouveau record du monde. L'estimation de départ la plus élevée était de 3,5 millions d'euros, Le précédent record pour Nicolas de Staël était de 2,4 millions d'euros pour "Agrigente" (1954), lors d'une vente à Paris en mai 2011.
"Ce "Nu couché" est un des trophées de l'histoire de la peinture. Les nus sont très rares dans l'oeuvre de Nicolas de Staël qui était à ce moment-là dans la force de son art", a déclaré Maître Francis Briest, co-président d'Artcurial.
Ce record est semble-t-il aussi celui du prix obtenu pour un tableau en France en 2011.

( Voir ce sur blog l'article: http://monoeil75.blogspot.com/2011/11/nicolas-de-stael-vivant.html








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vendredi 2 décembre 2011

Artprice: toutes les cotes du Marché de l'art

Vous voulez connaître la cote d'un artiste ? Facile. Un site particulièrement performant offre sur le marché international de l'art tous les résultats de ventes aux enchères. C'est là, dans les ventes, que se forme et s'établit la cote des artistes. Ceux d'hier comme ceux d'aujourd'hui.









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dimanche 13 novembre 2011

Garry Fabian Miller: les lumières de la réalité







La première surprise avec le travail de Garry Fabian Miller, c’est qu’on se trouve d’emblée en terre de connaissance… Disons-le autrement : devant ses œuvres, on est tout sauf déstabilisé parce qu’on croit être en terrain connu. Tiens, voilà Joseph Albers avec ses carrés de couleur sur fond carré de couleur ; voilà Dan Flavin avec ses néons rangés ; voilà Mark Rothko avec ses peintures mythiques où se juxtaposent délicatement deux monochromes… On y est presque… Sauf que ce n’est pas du tout cela.






Et d’abord, Garry Fabian Miller n’est pas un peintre. Ses tableaux ne sont ni des toiles, ni des ready-made, fussent-ils luminescents. Ses œuvres sont des photographies.
Des photographies réalisées sans appareil de photo, qui réussissent à capter directement sur le papier sensible (Cibachrome, Ilfochrome) les rayons lumineux filtrés par des plaques de verre, des liquides, comme des huiles de nuances et de densités différentes.





Le résultat est stupéfiant. Les images, comme celles que présente jusqu’au 6 décembre la « galerie Gimpel & Müller », rue Guénégaud à Paris, pour l’exposition « Rayons de couleurs », ont une extraordinaire puissance de feu. Une intensité inouïe. Elles appartiennent en effet à plusieurs ordres de la création artistique. Elles sont totalement abstraites et géométriques, elles vibrent d’une intensité qui nimbe leurs contours d’une sorte d’aura. Et dans le même temps, elles réalisent totalement une captation fidèle et intransigeante du réel, ce sont « les couleurs du temps ». Garry Fabian Miller retient ainsi dans son art les deux bouts opposés de la chaîne, l’esprit et la matière, ce qui peut être une définition de la métaphysique.



Né à Bristol en 1957, il est le fils d’un photographe. Il a vécu son enfance entre les bacs de révélateur et les bacs d’hyposulfite. Les mystères de cet art magique, la photographie, l’ont nourri dès le berceau. Il est revenu, lui, à la source de ce qu’est photographier: textuellement, écrire la lumière. Comme l’avaient fait, les ancêtres de la Camera oscura, le pionnier William Henry Fox Talbot, le surréaliste Man Ray avec ses « Rayogrammes », des photogrammes qui s’attachaient aux ombres… Il appris, peut-être, de peintres comme Malevitch, Klein, Fontana, Ad Reinhardt, Kelly, Soulages, Geneviève Asse, Atsuko Tanaka, ou même le jeune Jacob Kassay… , d’artistes comme Judd, Flavin, Turrel… qui chacun a voulu séduire le diable pour récupérer sinon le feu, du moins la lumière. Garry Fabian Miller est un homme de réflexion qui vit à la campagne fait de longues promenades dans la campagne britannique sa gymnastique quotidienne. Ses œuvres paisibles sont toutes inspirées de cette fréquentation de la nature.



"Les rigueurs de cette géométrie nous en disent plus que tous les flous artistiques" écrit de ce travail si particulier le grand écrivain et amateur de photographie, Michel Tournier, Prix Goncourt. Et Laurent Greilsamer, biographe de Nicolas de Staël, ancien directeur-adjoint du Monde qui a préfacé de catalogue de l ‘exposition : « Cela tient du tour de force et le trouble naît, précisément, du tremblé de vie qui surgit aux marges des constructions géométriques acérées de Fabian Miller. Tremblement unique pour des œuvres uniques. Nous-nous demandions à quoi pouvait bien rêver notre ami dans sa chambre noire. Oui, à quoi rêve-t-il sinon à cette étrange nuit étoilée qui nous gouverne ? » Que dire de plus convaincant ? Rien. Mais, il faut aller voir en toute urgence ces extraordinaires œuvres d’art. JB









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lundi 7 novembre 2011

Temps (très) forts à Drouot-Montaigne...


C’est la fête pour les yeux à Drouot-Montaigne. Du 4 au 9 novembre, les commissaires-priseurs de Drouot exposent dans leur salle de prestige les plus belles pièces des ventes à venir. Il faut y courir. C’est un des pèlerinages annuels des collectionneurs et amateurs d’art.

Pour apprécier en avant-première et comme en consultant un programme, la richesse de cette manifestation, il suffit de parcourir les 22 pages que lui consacre le numéro 38 de « La Gazette Drouot » qui offre en bonus sa couverture à un magnifique tableau de Cranach l’Ancien, « La Nymphe de la source » qui sera mis en vente à Drouot-Richelieu, le 7 novembre, par la Société Audap-Mirahaud. L’œuvre, superbe, est estimée de 3 à 4 millions d’€.

Dans les pages de « La Gazette », Pierre Soulages (« Composition » de 1946, chez Lombrail-Teucquam) voisine avec Francis Picabia (« Masque ouvert » de 1931, chez Binoche-Giquello) ; Foujita (« Le Marché aux puces, dimanche » chez Cornette de Saint-Cyr) avec un « Mercure » ( dit de Bavay, IIème siècle, chez Pierre Bergé et Associés) ; une paire de vases en porcelaine de Chine, - estimée de 3 à 400 000€-, ou une commode de Cressent –estimée de 350 à 500 000€ - chez PIASA, trouvent place à côté d’un bureau plat estampillé Montigny –estimé 1 million d’€- chez Europ Auction. Il y a aussi bien enetendu des œuvres contemporaines. De Andy Warhol, Yayoï Kusama, Bernard Buffet…

L’exercice des « Coups de cœur », révélé par « La Gazette » permet à dix personnalités du monde de l’art de choisir l’œuvre qui lui plait le plus intimement parmi celles que les maisons de vente ont retenues. Voici leur palmarès: Fabrice Hergott , directeur du Musée d’art moderne de la Ville de Paris, a élu un tableau d’Elaine Sturtevant rendant hommage à Martial Raysse (Matthias-Baron-Ribeye et associés) ; Jean-Paul Cluzel, président de la Réunion des musées nationaux et du Grand-Palais, une statue de dignitaire égyptien de la Vème dynastie (Pierre Bergé et Associés) ; Pierre Lellouche, secrétaire d’état chargé du commerce extérieur, un tabouret de camp pliant byzantin du Vème siècle (Marc-Artur Kohn) ; Patrick Poivre d’Arvor, une sculpture de Rodin, « Jeunesse triomphante » (Millon et Associés) ; Christophe Girard, adjoint « Culture » du maire de Paris, un tableau de Corot (Beaussant-Lefèvre) ; Stéphane Bern, un manuscrit d’Hortense de Beauharnais ( Jean-Marc Delvaux) ; Sandra Mulliez, fondatrice de SAM Art project, une toile d’Utrillo (Beaussant-Lefèvre) ; Pierre-Jean Chalençon, collectionneur napoléonien, un autoportrait de Sacha Guitry (Ader-Nordmann) ; Christian Le Squer, chef étoilé du Pavillon Ledoyen, une sculpture de Yannis Gaïtis (Matthias-Baron-Ribeye et associés) . Cette version du « portrait chinois » en dit sur chacun plus qu’on ne le pense. Et si vous y jouiez vous-même ?

Jacques Bouzerand

Collection "Fabius Frères" : une des ventes du siècle

Cette vente sera une des plus prestigieuses du siècle assurément. Pour l’événement, la galerie Charpentier se trouve réquisitionnée par deux des principaux intervenants du marché de l’art à Paris : Sotheby’s et PIASA, conjoints pour l’occasion. Rue du Faubourg Saint-Honoré, la galerie Charpentier a été la plus célèbre des salles de ventes de la Belle époque du marché de l’art en France avant la guerre. L’espace a été rendu à sa vocation ses dernières années et elle accueille des ventes de haute volée. C’est là que du 13 au 17 octobre seront tout d’abord exposés les 385 lots de la collection « Fabius Frères » avant leur dispersion, depuis les mêmes lieux, dix jours plus tard, les 26 et 27 octobre.


Que de magnifiques tableaux, sculptures, mobiliers, vases, lampes… y seront déployés avant d’être proposés aux collectionneurs internationaux et aux plus grands musées ! Un catalogue de plus de 400 pages excellemment enrichi de notices en donne un aperçu alléchant. Ces chefs-d’œuvre somptueux proviennent du fonds constitué par les Frères Fabius, qui ont déjà marqué l’histoire de l’art en donnant aux plus grandes institutions l’occasion d ‘acquérir des pièces maitresses comme « La Madeleine pénitente » de Georges de La Tour ( on l’appelle aussi « La Madeleine Fabius «), acquise par André Fabius en 1936 et cédée en 1964 à la National Gallery of Arts de Washington ; le « Napoléon III » de Jean-Baptiste Carpeaux qui est au Metropolitan Museum de New-York ou, du même ciseau, le « Le prince impérial et son chien Nero » que l’on peut admirer au musée d’Orsay à Paris.


Flash back. En 1882, à dix-huit ans à peine, Élie Fabius ouvre au 3, rue de Provence, une boutique d’antiquités en lieu et place du magasin de mode que ses parents venus de l’Est de la France avaient installé dans ce quartier bouillonnant. Il est passionné par la saga napoléonienne et se spécialise dans les souvenirs de l’Empire. Très vite, dans le Paris de la Troisième République, il se fait un renom et parmi ses habitués figurent les princes du sang Louis et Victor ; les grands noms de la noblesse ou de haute bourgeoisie comme les Marmottan ou le baron Gourgaud. Sur sa lancée brillante, Élie Fabius est, en 1927, un des principaux acquéreurs de la vente aux enchères de la succession de l’impératrice Eugénie. Sa clientèle s’est étoffée. Elle est internationale. Européenne, américaine surtout. La guerre, l’occupation, l’aryanisation mettront un terme à cette aventure. Élie meurt en 1942. Mais plusieurs de ses fils ont déjà suivi les pas de leur père. L’aîné, Emmanuel, en devenant expert et marchand en autographes et manuscrits. Les trois plus jeunes, Fernand, Pierre et André en créant en 1937 leur propre commerce d’antiquités, 152, boulevard Haussmann, sous l’enseigne « Fabius Frères ». Leur domaine est celui des œuvres de Carpeaux et de Barye, les extraordinaires sculpteurs du XIX ème siècle ; des maîtres anciens de la peinture ; des mobiliers du XVIIIème siècle…


Après la guerre, après maintes actions familiales dans la Résistance intérieure, le « magasin » ( comme ils disent dans la famille pour parler de la galerie d’art) des « Frères Fabius » revient en pointe sur la marché des œuvres d’art. L’un des deux fils d’André (1908 -1984), François, né en 1944, champion de France de concours hippique en 1962, membre de l'équipe de France d'équitation de 1962 à 1972, vedette de l’équipe de France de concours complet lors jeux olympiques d’été de Munich en 1972, entre dans l’entreprise dans les années 70. Il s’affirme comme un des spécialistes mondiaux les plus réputés de la sculpture du XIXème siècle. Frappé par un cancer, il disparait en août 2006. Son frère Laurent, son cadet de deux ans, a emprunté un autre parcours que nul n’ignore : la politique. Mais, ce fervent amateur d’art, auteur l’an dernier d’un livre sur l’art, ''Le Cabinet des douze'', reste fidèle aux passions de ses aïeux. Actionnaire de la galerie où travaillait son oncle, son père, son frère, il devient, en 2008, actionnaire de la belle maison de vente PIASA avec plusieurs de ses amis les plus proches: Claude Berda, Christian Blanckaert, Michel Cicurel, Jérôme Clément, Jean-Michel Darrois, Charles-Henri Fiilippi, Jean de Kervasdoué, Marc Ladreit de Lacharrière, Patrick Ponsolle, Serge Weinberg, Louis Schweitzer, Lionel Zinsou et Orla Noonan. Rassemblés, ils reprenant 60 % du capital de PIASA cédés par Artémis, la société de François Pinault qui l'avait rachetée des années auparavant. Jérôme Clément, l'ancien patron d'Arte, est le président du conseil d'administration de PIASA. Ainsi, se poursuit la saga artistique de la famille Fabius.


L'aventure continue ailleurs que sur le boulevard Haussmann où le « magasin » n’est plus qu’un souvenir. Mais demeure jusque là la collection amassée au fil des temps. La famille a décidé de s’en défaire et de la proposer aux amateurs du beau. Les plus exigeants y trouveront de quoi nourrir leurs ambitions d’acheteurs.


Du côté de chez Carpeaux, émerge le superbe ensemble de marbres, « Jeune fille à la coquille » et « Pêcheur à la coquille » ( de 1873 ), sur socles en chêne estimé de 800 000 à 1 200 000 € et le groupe « Daphnis et Chloé » ( de 1874 ) en marbre blanc, estimé de 1 000 000 à 1 500 000 €. Passionnant aussi l’esquisse en plâtre de « La Danse », le groupe monumental dont l’original a décoré la façade de l’Opéra de Paris ( estimé de 80 000 à 120 000 €)… ( estimé de 80 000 à 120 000 €)… ( estimé de 80 000 à 120 000 €)…





Du côté de chez Barye, c’est une ménagerie, sculptée par cet autre Michel-Ange, comme le suggérait Théophile Gautier. Elle est peuplée de taureaux, éléphants, lions, tigres, jaguars, loups, ocelots… dans des tailles très variées et des estimations selon les objets allant de 4 000 à 30 000 €. Un « Thésée combattant le Minotaure » de 1843, est estimé de 200 000 à 300 000 €.


Il y a aussi une profusion de tableaux et de dessins de Carpeaux, de Barye, de Hubert Robert, Claude Gillot, Meissonier, Princeteau, Carolus Duran, Chéret, Henri Cros… Un tableau de Jean Béraud, « À la salle Graffard » de 1884, évoquant des personnages de la Commune et Louise Michel est estimé de 350 000 à 500 000 €…


Parmi les meubles les plus intéressants on peut admirer une commode attribuée à André-Charles Boulle. En placage de bois de violette et de palissandre, bronzes dorés d’époque Louis XIV, datée 1710, elle est estimée de 300 000 à 500 000 €. Une bibliothèque Napoléon III, en bois noirci, signée Diehl, est estimée entre 100 000 et 120 000 €. Un bureau plat à caissons en acajou d’époque Louis XVI, attribué à Riesener est estimé entrée 60 000 et 90 000 €. Un secrétaire à abattants, en marqueterie de fleurs et placage d’ébène et de bois noirci d’époque Louis XVI, estampillé Claude Topino, est estimé de 80 000 à 120 000 €. Un bureau à cylindre en acajou moiré d’époque Empire, estampillé Jacob est estimé de 60 000 à 80 000 €.






Et encore des objets incroyables comme cette paire de vases Médicis en porcelaine de Sèvres ( l’un est daté de 1811) peints et signés par Jean-François Robert. Napoléon Ier les avait offerts à son frère Jérôme, roi de Westphalie, le 13 février 1812. Ils sont estimés de 500 000 à 800 000 €… On ne saurait oublier, plus proches de notre époque, les flacons ou vases de verres de Maurice Marinot ( 1882-1960) – estimés quelques milliers d’euro chacun - qu’ affectionnait particulièrement François Fabius.



JB.


Le catalogue contient une préface de Armelle F. Fabius



VOIR: http://www.sothebys.com/fr/auctions/2011/collection-fabius-pf1124/overview.html








RÉSULTATS :



Pour les 400 lots, un total de é 9,6 millions d'euros a été obtenu (frais compris),



Records: Jean-Baptiste Carpeaux (936.750 euros avec frais pour "Jeune fille et Pêcheur à la coquille"), Antoine-Louis Barye (756.750 euros pour "Eléphant"), Claude Gillot (150.750 euros pour le dessin "Célébration en l'honneur du dieu Pan") et Théodore Deck (36.750 euros pour un grand vase).



Par enchère au téléphone, le Metropolitan Museum de New York a emporté à 983.150 euros (avec frais) une paire de vases Médicis en porcelaine de Sèvres, l'un daté 1811, peints et signés par Jean-François Robert. Cette paire avait été commandée par l'Empereur Napoléon Ier et livrée à son frère Jérôme. L'estimation haute était de 800.000 euros.


"Le résultat atteint par cette collection légendaire a été à la hauteur des attentes et pulvérise les précédents records pour des ventes de sculptures du XIXe siècle organisées jusqu'alors principalement à New York ou à Londres", a souligné Guillaume Cerutti, Président de Sotheby's France.


Les principales enchères provenaient de France, d'Europe mais également du Moyen-Orient, des Etats-Unis et d'Asie.

Yayoi Kusama au centre Pompidou : entre le Néant et l’Éternité







« Entrez dans ma folie j’entrerai dans la vôtre » Avec Yayoi Kusama, pas besoin de se forcer. Son univers fascine, envoûte. On y perd ses repères et un brin sa conscience.
Yayoi Kusama est née en 1929 au Japon, à Matsumoto, préfecture de Nagano. À dix ans elle peint à l’aquarelle, à l’huile ou dessine au pastel des motifs qui sont des pois de couleurs. Mais ce pois, ce point, ce « dot » (en anglo-américain), bref, ces cercles de couleur ne sont pas disposés au hasard. Leur configuration, leur inscription en réseaux créent des motifs extraordinaires, dont l’aspect répétitif et obsessionnel frappe d’emblée.

Cette imagerie de cercles colorés sera pour toujours la matrice de son travail artistique. Sa marque, née d’une vision hallucinée dans son enfance où les fleurettes rouges d’une nappe avaient envahi l’espace environnant. Yayoi Kusama, qui a d’abord étudié à l’école d’art de Kyoto, où elle a pris contact avec Dada et le surréalisme, a raconté cet épisode fondateur : « Toute la pièce, tout mon corps, tout l’univers en seront pleins ; moi-même je m’acheminerai vers l’auto-anéantissement, vers un retour, vers une réduction, dans l’absolu de l’espace et dans l’infini d’un temps éternel. (…) Je fus saisie de stupeur . Peindre était la seule façon de me garder en vie, ou à l’inverse était une fièvre qui m’acculait moi-même ». Cette pièce, grandeur nature, est reconstituée à l’entrée de l’excellente rétrospective Yayoi Kusama, au Centre Pompidou. Elle est la voie de passage à l’ouvre de cette artiste hors du commun.


La peinture, cette forme de peinture, est d’abord pour Yayoi Kusama la thérapie qui lui permet de sortir de ses propres angoisses. Elle va en faire un langage qu’elle associera à d’autres formes d’expression. En 1957, Yayoi Kusama va aux États-Unis. À New York, dans l’euphorie créatrice du moment, de l’Action painting et de toutes les expériences, elle rencontre Joseph Cornell qui assemble dans des boites des objets ; Frank Stella, qui crée des patterns, des motifs composés de bandes noires séparées par de fines bandes blanches et Donald Judd, un des fondateurs du minimalisme. Elle même montre ses peintures, ses « Infinity nets », blanc sur fond noir . Elle invente ses sculptures souples, molles, formes phalliques en tissu, ( « One thousand boats show » en 1963 ), où elle se met en scène. Elle fabrique des espaces dans lesquels des miroirs et des ampoules électriques de couleurs inventent des espaces fantastiques. Ces lieux (« Phalli’s Field » en 1965 ; « Peep show » en 1966 ), sont pourrait-on dire des lieux de perdition où à l’infini, l’artiste et son image se perdent en se reproduisant à l’infini dans les miroirs. Elle multiplie les manifestations où l’exhibition de sa nudité ( « Body Festival » ; « Anatomic Explosion » ; « Body Painting » ) entrent dans sa création à part entière. « Devenez un avec l’éternité. Oblitérez votre personnalité. Devenez une partie de votre environnement. Oublie-vous. L’autodestruction est la seule issue » écrit-elle sur l’affiche de sa performance « Self Obliteration » en 1968 à New-York.



Yayoi Kusama passe par l’Europe à la fin des années 60. Elle s’intègre au groupe Zéro fondé par Heinz Mack et Otto Piene ( auquel participent bien d’autres artistes comme Günther Uecker ou son beau-frère Yves Klein, mort en 1962) et expose dans les musées et galeries des Pays-Bas et d’Italie. Elle rentre au Japon en 1973. Après une tentative de suicide elle se décide à vivre désormais dans une institution psychiatrique où elle séjourne toujours, tout en continuant à travailler dans son atelier. Jour après jour, inlassablement, elle peint.



En 1986, elle disait : « Je suis arrivée à un moment où il faut que je crée un art pour le repos de mon âme, un art qui tiendra compte de ce que signifie la mort, de la beauté de ses couleurs et de ses espaces, de la tranquillité de ses pas, du « Néant » qui vient après elle."



Équipe:


Commissaire de l'Exposition au Centre Pompidou: Chantal Béret. Recherches: Annalisa Rimmaudo, Pierre-Henri Foulon. Architecte-Scénographe: Pascal Rodriguez. Chargée de production: Ludivine Rousseaux.

Textes de Yayoi Kusama in " Parcours et luttes de mon âme" extraits du catalogue de l'exposition au Musée des Beaux Arts de Calais en 1986, traduits par Fumi Yosano.

VOIR : http://www.dailymotion.com/video/xlover_yayoi-kusama-du-10-octobre-2011-au-9-janvier-2012_creation?start=10#from=embediframe








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La critique d’art (contemporaine) s’établit à Rennes

Sans la critique d'art, sans les critiques d'art, qui l'ont accompagné, nourri, explicité, valorisé... l'art contemporain serait comme un canard à une seule patte... Aussi faut-il se réjouir de l'accès désormais possible aux "papiers" et à la documentation des plus grands d'entre eux qui ont confié leur fonds aux Archives de la critique d'art...

Les Archives de la critique d’art s’implantent à Rennes dans la métropole régionale bretonne où de nouveaux locaux, (achetés par l’Université Rennes 2 avec la participation de la Drac Bretagne, de la Région Bretagne et de Rennes Métropole) seront inaugurés vendredi 18 novembre 2011.


Fondées en 1989 en collaboration avec l’association internationale des critiques d’art (AICA) et l’Université Rennes 2, les Archives de la critique d’art, association loi 1901, étaient d’abord installées à Châteaugiron. Avec cette nouvelle implantation et une surface de 600m2 allouée à la bibliothèque, aux bureaux, salles de consultation et de séminaires, espaces de convivialité et réserves, les Archives de la critique d’art deviennent un pôle incontournable de la réflexion et de la recherche en art contemporain.

Présidées par Jean-Marc Poinsot, professeur à l’Université Rennes 2, elles reçoivent le soutien du Ministère de la culture et de la communication (Drac Bretagne), de la Région Bretagne et de la Ville de Rennes.


La vocation des Archives de la critique d’art est de collecter, conserver et valoriser des documents et ouvrages accumulés par les critiques d’art au cours de leur carrière. Après plus de 20 ans d’existence, elles sont devenues de véritables et très passionnantes archives de l’art contemporain.

Aujourd’hui elles conservent 80 000 imprimés 40 000 photographies, 24 000 exemplaires de périodiques et plus de 500 ml de dossiers d’archives avec plus de 10 000 lettres d’artistes (Marcel Duchamp, Robert Rauschenberg, Claes Oldenburg, Daniel Spoerri, Jean Hélion, François Dufrêne...). Une importante bibliothèque spécialisée vient en appui des fonds pour enrichir les capacités de la recherche.

Au total, les collections représentent 1.4 km linéaire.
Ces archives offrent un panorama de l’activité critique des XXème et XXIème siècles, renfermant de véritables trésors comme l’édition originale du « Saut dans le vide » de Yves Klein (dans le «Journal du dimanche» du 27 novembre 1960).
Plusieurs outils documentaires sont accessibles en ligne, comme le catalogue de la bibliothèque qui donne accès à 55 000 notices bibliographiques. Les spécialistes viennent du monde entier pour consulter ces archives inédites. Les fonds d’archives de critiques d’art sont collectés grâce à la générosité des auteurs : archives de Michel Ragon sur l’art abstrait, l’architecture, de Frank Popper sur l’art cinétique et les nouvelles technologies, d’Otto Hahn sur le pop art, de Roberto Pontual sur l’art néo-concret, de Dany Bloch sur l’art vidéo, de Pierre Restany sur le nouveau réalisme, de François Pluchart sur l’art corporel...

Les auteurs ou leurs ayants droit versent leurs archives sous forme d’apport ou de don. La collecte des fonds d’écrits des critiques d’art s’effectue en relation étroite avec la section française de l’association internationale des critiques d’art (AICA, Paris) qui transmet aux Archives de la critique d’art les dossiers de candidature des critiques d’art à l’AICA.


Les Archives de la critique d’art développent des actions permettant de contribuer à la connaissance de l’activité critique. Elles s’appuient sur un partage du travail avec un réseau de partenaires, de professionnels de l’art contemporain et du livre mais aussi d’institutions culturelles et scientifiques telles que l’INHA (Institut national d’histoire de l’art) et diverses équipes de recherche (laboratoire Histoire et critique des arts, Université Rennes 2, Atelier doctoral international de la critique...). Elles organisent colloques, conférences et débats et participent à la réalisation d’expositions par le prêt de documents et de publications.




L’inauguration des Archives de la critique d’art sera l’occasion de lancer le nouveau « Fonds de dotation pour les archives de l'art contemporain et la critique d'art ». Son objectif est de pérenniser les activités des Archives de la critique d'art en constituant un capital produisant des ressources récurrentes. Les particuliers mais aussi les entreprises seront sollicités pour abonder ce fonds.

COORDONNÉES :
4 allée Marie Berhaut, bat B, RENNES
bus : ligne 2 et 8 depuis le centre-ville ou ligne 30 depuis Villejean, arrêt Mendès-France


CONTACT : Marie-Raphaëlle le Denmat, directrice,

tél. 33 (0)2 99 37 55 29

mr.ledenmat@archivesdelacritiquedart.org

site Web : www.archivesdelacritiquedart.org

Catherine Pégard au Château de Versailles

Journaliste, conseillère de Nicolas Sarkozy, Catherine Pégard a été nommée mercredi 31 août en Conseil des ministres à la présidence de l'établissement public du Château de Versailles, mais aussi du musée et du domaine national de Versailles. Elle succède à l'ex-ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon, frappé, à 65 ans, par la limite d'âge. Catherine Pégard est née le 5 août 1954 au Havre. Elle a 54 ans.


Quel a été son parcours ?
Jeune lycéenne, elle fait ses premiers pas dans le journalisme sous la houlette de Roger Campion, rédacteur en chef de la presse Havraise. Après des études d'Histoire et de Sciences politiques, Catherine Pégard a débuté sa carrière de journaliste, en 1977, au quotidien J'informe, lancé par Joseph Fontanet et qui eut une durée de vie des plus brèves. De 1978 à 1982, elle collabore au service politique du Quotidien de Paris dirigé par Philippe Tesson.
En 1982, elle entre au Point, comme journaliste au service politique, dirigé alors par André Chambraud, où elle couvre plus particulièrement le secteur de la droite parlementaire. Lorsque Denis Jeambar devient rédacteur-en-chef du service politique, elle devient rédactrice-en-chef adjointe, puis rédactrice-en-chef après le départ du Point de Denis Jeambar pour Europe1. Dans Le Point, Catherine Pégard publie notamment chaque semaine un « Bloc-notes politique » nourri dans les coulisses de la politique. En outre elle débat de l’actualité politique sur Radio Classique avec Jean-Marc Lech. À partir d'octobre 2004, Catherine Pégard coanime également l'émission Les Femmes et les Patrons d'abord sur Paris Première au côté d'Alexandra Golovanoff.
« Ses papiers, informés, maîtrisés, l'ont hissée au rang des journalistes qui comptent et qui contribuent, à leur place, à la formation du jugement des citoyens » écrit d'elle dans son blog son confrère le journaliste Jean-Michel Aphatie.
Quittant Le Point, Catherine Pégard est nommée conseillère du Président dès les premiers jours de l'installation de Nicolas Sarkozy. La nomination comme conseillère du président d'une journaliste d'un grand média, rédactrice en chef du Point, suscite une controverse. Interrogé sur la question des relations entre la presse et la politique en France, le journaliste de l'International Herald Tribune, John Vinocur, répondait dans une interview par Renaud Revel de l'Express (31 mai 2007) « Je pense que l'on exagère ces liens de connivence qui existent en vérité dans toutes les démocraties du globe. Les journalistes sont devenus les boucs émissaires d'une société en désaccord avec ses élites. »
Conseillère du Président de la République sans étiquette depuis mai 2007, Catherine Pégard prend à la mi-mars 2008 la tête du nouveau « pôle politique » créé à la Présidence, intégrant le carré des plus proches collaborateurs du Président. Elle y a été secondée par Jérôme Peyrat, le conseiller chargé des relations avec le Parlement. Le conseiller à l'Outre-Mer, Olivier Biancarelli a ensuite renforcé les effectifs de cette cellule, et y a pris un rôle prépondérant.
Catherine Pégard est chargée par la suite des dossiers culturels à l'Élysée.
L'annonce, à la fin du mois d'août 2011, de son nom pour succéder à Jean-Jacques Aillagon, atteint la limite d'âge, à la tête du château de Versailles provoque l'émoi de certains historiens et conservateurs fustigeant son absence de qualification pour la fonction. Cette nomination est officialisée lors du conseil des ministres du 31 août 2011, pour une prise de fonction le 1er octobre.

Cette nomination, bien entendu, a soulevé quelques vagues dans les milieux qui s'estiment bien mieux pourvus en qualités que le nommés aux postes de leur ambition. Il en a toujours été ainsi dans notte République. Quand Olivier chevrillon a été nommé Directeur des Musées de france, Christine Albanel, directrice de Versailles.... à chaque fois les bonnes âmes et les plumes acérées sont sorties du bois.

PS. Ayant contribué à l'essentiel de la page de Wikipedia consacrée à Catherine Pégard, je n'ai aucun scrupule à en reprendre ici le texte...

« ENTREE LIBRE » tous les jours avec Laurent Goumarre sur France 5

A partir du 26 septembre à 20h, du lundi au vendredi, France 5 va consacrer vingt minutes quotidiennes à l’actualité de la culture. C’est une excellente nouvelle car ce programme sera celui d’ « un regard différent, décomplexé et engagé » comme l’annonce le service de presse de la chaine n° 5 ( qui est par les temps qui courent, la plus inventive, avec Canal Plus )

Ce nouveau magazine sera piloté par une personnalité nouvelle à la télévision : Laurent Goumarre. Laurent Goumarre est producteur à « France Culture » depuis 1999. Il y mène « Studio danse », « Le Chantier », « Minuit/Dix » et « Le RenDez-Vous », « journal en direct sur le fil de l’actualité culturelle » ( qui entre dans sa quatrième saison).

Depuis septembre 2010, Laurent Goumarre est adjoint à la programmation de la Biennale de la danse de Lyon (après avoir été conseiller artistique du festival Montpellier danse de 1999 à 2007). Il est aussi, depuis 2008 , directeur artistique des « TJCC Le Festival » (Très jeunes créateurs contemporains), pour le théâtre de Gennevilliers.
Quant à la presse écrite, qu’il pratique également, Laurent Goumarre est rédacteur en chef des pages culture du magazine « Têtu », il collabore à la rubrique danse d’ « Art Press » et aux journaux « Elle », « Offshore », « Danser »…

Il est aussi auteur et coauteur des ouvrages critiques « Pratiques contemporaines » (Ed. Dis Voir, 1999), « La Ribot » (Ed. du CND, 2004), « Rambert en temps réel » (Ed. Les Solitaires Intempestifs, 2005).
Laurent Goumarre a par ailleurs réalisé la série DVD « Paroles de chorégraphes » pour le Centre Pompidou et exposé, en tant que photographe, dans les galeries Alain Gutharc (Paris, 2010) et Vasistas (Montpellier, 2009). Autant dire que rien de ce qu’est la culture contemporaine n’échappe à cet œil neuf pour le petit écran.


Son idée, pour cette émission, est que la culture n’est pas repliée sur elle-même, qu’elle raconte notre société tous les jours et tout autour de nous. En France et à l’étranger, du patrimoine qui est une richesse aux innovations qui sont l’avenir. Ce sera une histoire d’hommes et de femmes, d’engagements physiques, d’ expériences et d’ émotions qu’il s’agit de partager. L’émission ouverte sur le théâtre, les arts plastiques, la BD, la musique, la littérature, le design, l’architecture, les jeux vidéo, l’opéra, la danse, les cultures urbaines, le cinéma, les séries télé, la mode, la scène, les expositions, les festivals, le Web... – c’est à dire sur tout ce qui est création et expression - offrira des clés de lecture, des enquêtes, de confrontations, des polémiques, des portraits… Dans un esprit d’ouverture totale et non élitiste, de liberté assumée et généreuse.


Laurent Goumarre, présentateur, s’en explique :

« Le choix éditorial, ce n’est pas d’“élire” un livre,un disque, une exposition, mais de cherche à comprendre et à montrer ce que dit tel livre, telle expo de notre société… »


"J’aborde cette nouvelle aventure avec excitation : c’est ma première expérience télé. Je mesure l’enjeu d’une telle programmation à dimension culturelle dans une tranche horaire particulièrement stratégique. Etre un visage, mais aussi un corps à l’écran, celui de toute une équipe, alors que jusqu’à présent je « ne donnais que de la voix », n’est pas la chose la plus aisée, j’avoue. »
« D’un magazine quotidien, doit être un miroir, « réfléchir » l’actualité culturelle sur un ton à la fois informé et totalement décomplexé. Autrement dit, il doit envisager la culture en lien direct avec la société, ce qui évite le nombrilisme de l’entre-soi critique, la posture de prescription de l’expert, assimilée (pas forcément à tort) par le publicà un discours de promotion version copié-collé desdossiers de presse. Nous ferons des choix que expliquerons, commenterons , sans avoir à passer nécessairement par la case « critique », afinde ne pas être simplement un agenda, ce qui estsouvent le cas quand il s’agit de traiter la matière culturelle. Le fait d’être un magazine quotidien supposera des rendez-vous dans l’émission sans hiérarchie entre supposées haute/basse/contrecultures, avec un ton totalement décomplexé, celui du décryptage, de l’intelligence amusée… voire complètement décalée. Je pense notamment à une rubrique quotidienne qui consistera à comprendre les « consommations » culturelles des Français — et le terme « consommation » n’est pas forcément un gros mot — en leur donnant la parole. »
« Le ton sera informatif mais pas dupe, décalé parfois… parce que la culture, ce n’est pas grave, ça arrive à tout le monde ! Aussi, tant au niveau des sujets que des invités, « Entrée libre » ne doit se priver de rien ni de personne. Nous ne devonsrien nous refuser : traiter sans hiérarchie ni second degré ce qui relève des cultures populaires, mainstream, évoquer sans complexe ni désinvolture des postures moins repérées. Enfin, pouvoir étendre sa curiosité, depuis le patrimoine jusqu’aux propositions les plus surprenantes, les plus émergentes.

"Nous nous impliquerons à 100% dans les choix éditoriaux, avec l’équipe, en particulier à Nicolas Martin et Dorothée Dumas,les deux rédacteurs en chef. L’émission doit refléter l’énergie non pas d’une équipe d’experts culturels, mais de ce que les « objets-sujets-événements- matières » culturels disent de la société. Le choix éditorial, ce n’est pas « élire » un livre, un disque, une exposition, mais chercher à comprendre et à montrer ce que dit tel livre, telle expo, etc. de notre société : de quoi est-il le symptôme ? Dès lors, avec le spectateur, , nous irons bien au-delà de savoir seulement s’il est bon, ou nul, etc. Le discours critique n’est en effet pas la seule façon d’envisager la culture. Loin de là.
« Entrée libre » cela veut dire que la porte est ouverte à tous les téléspectateurs, quels qu’ils soient."




A partir du 26 septembre


Du lundi au vendredi à 20.00
Magazine
Durée 20’ Présentation Laurent Goumarre
Rédacteurs en chef Nicolas Martin et Dorothée Dumas
Réalisation David Montagne
Production France Télévisions / Tangaro Production
Directeur de l’unité Magazines
Thierry Chiabrero
Adjointe du directeur de l’unité Magazines,
en charge de la culture, art de vivre et découvertes
Patricia Corphie
Conseiller de programmes
Philippe Broussaud
Directrice de la Communication externe
de France 5 et des Actions éducatives
Laurence Cadenat
Responsable du service de presse
de France 5 et des Actions éducatives
Frédérique Lemaire-Benmayor
Contact presse
Anne-Sophie Bruttmann
Tél. : 01 56 22 92 53 / 06 32 69 86 21
anne-sophie.bruttmann@francetv.fr


Rédigé avec les informations de France 5

Nicolas de Staël, vivant.





Karin Müller codirige la galerie Gimpel & Müller à Paris. Une galerie d'art contemporain qui fait la part belle à l'art abstrait des années de l'après deuxième guerre mondiale, à l’abstraction géométrique, à l’abstraction lyrique et au cinétisme.

Karin Müller qui vient d'écrire "Les Fulgurances de Nicolas de Staël" est déjà l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés à des artistes dont Malraux, Guitry, Elsa Triolet et Louis Aragon.

Je cède ici la place à Laurent Greilsamer qui a lu et préfacé le livre de Karin Müller.. . Qui serait mieux placé que Laurent Greilsamer, auteur du best-seller, "Le Prince foudroyé" consacré à Nicolas de Staël, pour évoquer ce nouveau livre dont la parution est prévue pour la fin du mois de novembre ?



"Dans cette biographie à la première personne de Nicolas de Staël, Karin Müller parvient à nous plonger dans la vie passionnante d’un des artistes les plus intransigeants du XXe siècle. Une centaine de pages suffit pour faire revivre ce peintre à la destinée tragique, de sa naissance en Russie à son exil en Pologne, en Belgique, au Maroc puis en France. Incompris par son entourage, Nicolas de Staël est cependant reconnu par ses pairs et se lie d’amitié avec Kandinsky, René Char ou encore Georges Braque. Mais ni cette reconnaissance ni l’aisance financière ne l’empêcheront de se jeter dans le vide à l’âge de 41 ans. Par petites touches, Karin Müller relate les rencontres, les questionnements et les nombreuses tragédies qui émaillèrent la vie de celui que Sonia Delaunay qualifait de « peintre inobjectif ».

« Ce texte mérite d’être passé au gueuloir. C’est son énergie qui retient l’attention, sa dynamique. Il est tendu comme un fil et nous résume une vie. Un destin. On ne résume pas une vie me direz-vous ? Encore moins celle de Nicolas de Staël, ce prince foudroyé et foudroyant qui nous a laissé le somptueux cadeau de quelque mille tableaux. On ne résume pas une passion ? Karin Müller y parvient cependant ! »




INFORMATION
Le lancement du livre "Les Fulgurances de Nicolas de Staël" aura lieu le 29 novembre à la galerie Gimpel & Müller, rue Guénégaud, à Paris.
François Marthouret en lira quelques extraits et Madeleine Malraux jouera quelques petits pièces de Prokofiev et Stravinsky..
Notez la date...

La page facebook des Fulgurances est maintenant accessible à tout le monde :

Les Fulgurances de Nicolas de Staël | Facebook

vendredi 28 octobre 2011

La Gazette Drouot, le "Viagra" du collectionneur...

Retour d’un voyage en pays lointain, comme en grande Carabagne, me voici de nouveau à Paris, où je retrouve, comme tous les vendredis l’hebdomadaire La Gazette Drouot. Quand on revient d’ailleurs ou d’autrefois, on pèse au trébuchet du plaisir l’avantage de tenir dans ses mains chaque semaine ce condensé de millions de chasses au trésor. L’hebdo des ventes aux enchères vous fait pénétrer dans toutes les salles de vente de France et de Navarre. Comme par un coup de baguette magique. Et les images sont si nettes, si belles, si parlantes, si bien reproduites qu’elles font d’emblée surgir au cerveau l’original. Et indiquent ses coordonnées. Ce peut être une aiguière en argent de Louis II Samson, (Fraysse & Associés ) ; le portrait d’Arman par Andy Warhol (Yann Le Mouel) ;une série de vase de Daum et de Gallé (Lempertz) ; une bouteille de Petrus (Gros & Delettrez) ; une paire de cloisonnés chinois Qianlong (Christie’s) ; une édition originale avec autographe de Cendrars/Sonia Delaunay ( Sotheby’s) ; une marine de Claude-Joseph Vernet ( Turquin) ; une composition de Joan Mitchell (Cornette de Saint-Cyr)… Bref, sur 238 pages, ce simple numéro du 28 novembre 2011, sans forcer, cool, réussit à exciter l’une après l’autre, toutes les papilles cérébrales…


Je lis ces temps-ci avec passion le formidable livre de René Gimpel : « Journal d ‘un collectionneur » ( 750 pages ) que viennent de republier en l’enrichissant les éditions Hermann. Ce grand marchand qui raconte ici ses années 1914 – 1939, était si familier des grands qu’il appelle Fragonard, Frago… mais pour voir des tableaux de maîtres, pour acheter et pour vendre il fallait se déplacer. Les catalogues, en blanc et noir, mal fagotés ne donnaient qu’une pauvre impression de la réalité. Aujourd’hui les catalogues des grandes maisons : Piasa, Sotheby ‘s, Aguttes, Cornette de Saint-Cyr, Artcurial, Bergé, Christie’s, Camard, Beaussant-Lefèvre…., dans le désordre, sont des livres d’art. Précis et impeccables. La Gazette Drouot est dans cette lignée. Un bonheur. Un incitatif au plaisir dans la durée. Bref, la Gazette Drouot est le « Viagra » du collectionneur…

mardi 9 août 2011

Verket à Avesta (Suède): Une aciérie pour l’art contemporain.







À Avesta, au Nord Ouest de Stockholm, en Suède, il y une énorme aciérie construite dans les années 1850 et aujourd’hui éteinte. Cette usine morte avec ses tours-cheminées pourrait être un des château-fort d’un Empire industriel de BD imaginé par un Philippe Druillet.

C’est dans ce lieu magique qu’est installé sur cinq ou six étages un fabuleux musée vivant d’art contemporain. On y circule parfois en pleine lumière, parfois dans une pénombre propice à l’imagination.

Et c’est très revigorant, au gré de salles immenses de vivre les expériences proposées à un public vraiment intéressé. Les artistes qui exposent dans ce Wonderland ont pour nom : Roy Andersson, Hanna Beling, Nygårds Karin Bengtsson, Helena Blomqvist, Eric Dyer, Michael Ellburg, Kaj Engström, Pontus Ersbacken, Gabriella Göransson, Henry Grahn Hermunen , Jörg Jeschke, Sara Lundberg, Anders Stimmer, Stina Wirsén, Ulrika Minami Wärmling.

Il y a aussi un Français, Nicolas Cesbron, dont les installations de sculptures, de branches métallique porte le titre explicite de « The Post-Industrial Jungle ».

On remarque l’installation de verre de Kjell Engman « White Wife in the Gloom of the Blast Furnace » ; les couloirs sans fin de Sonja Nilsson. J’ai été particulièrement séduit par l’exposition des photos de Helena Blomqvist qui nous invite à partager les photos de familles étranges où les petits lapins dansent avec les petites filles ; où les renards écoutent gentiment les contes de fées…

Une rencontre très agréable sur le chemin des lacs ou d’Uppsala. Au cœur d’une Suède si calme, si apparemment tranquille, et dont les interrogations sont les nôtres.
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TRADUCTION PAR GOOGLE:


Verket i Avesta (Sverige): Ett stålverk för samtida konst.


I Avesta, nordväst om Stockholm, finns ett enormt stålverk byggdes på 1850-talet och nu utdöda. Anläggningen liv med dess torn, kunde skorstenar vara en av slottet av en industriell imperium av serier som skapats av en Druillet Philippe.

Det är i denna magiska plats som är installerad på fem eller sex våningar ett fantastiskt levande museum för samtida konst. Det går ibland i fullt dagsljus, ibland i ett mörkt främjar fantasin.

Och det är väldigt uppfriskande, vid val av stora hallar livets erfarenheter till en föreslagen allmänheten verkligen intresserad. De konstnärer som ställer ut i denna Underlandet heter: Roy Andersson, Hanna Beling, Nygård Karin Bengtsson, Helena Blomqvist, Eric Dyer, Michael Ellburg, Kaj Engström, Pontus Ersbacken, Gabriella Göransson, Henry Grahn Hermunen, Jörg Jeschke, Sara Lundberg, Anders Stimmer, Stina Wirsén, Ulrika Minami Wärmling.

Det finns också en fransk, Nicolas Cesbron vars installationer av skulpturer har metall grenar den uttryckliga titeln "The Post-Industrial Jungle".

Observera att installationen av glas av Kjell Engman "Vita frun i dunklet av masugnen" den ändlösa korridorer Sonja Nilsson. Jag var särskilt lockad av utställningen med foton av Helena Blomqvist som inbjuder oss att dela foton av konstiga familj där kaninerna dansar med tjejerna, där rävar lyssna vänligt sagor ...

En mycket trevlig möter på väg till sjöar eller Uppsala. I hjärtat av Sverige så lugn, så till synes lugn, och vars frågor är våra.
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mardi 12 juillet 2011

Simon Wildsmith expose à Cahors




Sur le catalogue de l'exposition:


Avec son pigeonnier pointu couvert d’ardoises, la grande maison, enserrée dans un réseau vivace de glycines, est campée au cœur du village de Savanac, près de Cahors. Elle a vue sur les méandres du Lot qu’elle domine. L’artiste aux ancêtres anglais, écossais et basques, Simon Wildsmith, y a élu domicile voilà 15 ans. Patiemment, il a repris les étages de la vieille demeure pour leur donner, en vastes espaces blancs et en courbes harmonieuses, le chic discret d’une architecture contemporaine respectueuse des structures et de l’ancienne charpente.

Artiste, né dans une famille d’artistes, il était environné, enfant, par les émulations joyeuses de la créativité, la profusion des livres et des images, l’influence des grands noms de la peinture… Logiquement, tout gamin, Simon Wildsmith se découvre des ailes pour la création artistique et se lance, dès l’adolescence, dans l’ apprentissage des arts. Il étudie la céramique, et toutes les techniques qui s’y rattachent dans une école renommée, « Croydon School of art and design ». A la suite de ses études, il expose ses créations, des pièces uniques, en Grande Bretagne, en France, aux Etats Unis et au Japon.

À la fin des années 80, Simon Wildsmith crée à Londres une entreprise tournée autour des arts de la table. Il cible ses créations vers ce marché en expansion du bel objet qui touche la jeunesse consumériste. Dès son premier salon, en 1990, le succès lui est acquis. Les grands magasins prestigieux - comme les célèbres Conran Shop (Londres, Paris), Bergdorf Goodman (New York) ou la Royal Academy of Arts ( Londres ) - commandent ses tasses, ses mugs, ses assiettes, ses vases, ses pièces de forme… sur lesquels il applique des dessins imprimés ou qu’il soumet aux subtilités du « lustro », le lustrage, une technique mise au point en 1518 à Gubbio, en Italie, par Giorgio Andreoli. Ces décorations à irisations – d’or, d’argent, de carmin…- sont obtenues sur des objets déjà vitrifiés sur lesquels sont appliquées des particules métalliques. Le public adore, suit, achète.

Loin de se laisser griser par les succès commerciaux, Simon, happé par des espaces plus vastes que les surfaces restreintes des poteries, accomplit sa révolution personnelle dans les années 2000. Comme tous les grands artistes de l’histoire de l’art, Picasso avec la lithographie, Warhol avec la sérigraphie…, il veut s’exprimer sur papier. Et, pourquoi pas, avec le procédé le plus moderne, celui de l’impression à jets pigmentaires.

Initié aux arcanes de la photographie numérique, de la palette graphique et aux infinies possibilités qu’elles offrent, il peut désormais donner le jour à toutes ses idées, exprimer ce qu’il a envie d’exprimer. En travaillant l’image grâce aux miracles de la technologie la plus affûtée, il révèle ses intuitions les plus intimes. Simon travaille d’abord sur son ordinateur qui est son crayon, son pinceau, sa palette « qui fait ce qu’on lui dit de faire ». « Un outil avec lequel il navigue au gré de sa volonté dans un espace virtuel, multicouche, infini. La seule limite est celle de l’imagination » reconnaît-il. Simon part d’un dessin, d’une photographie, d’une observation. Il récupère un détail, le travaille, le complète ou le dérègle et le retravaille. Règle les couleurs, les affine, les nuance. Parfois devant plusieurs travaux en chantier il dit « se laisser reposer par rapport à son œuvre pour pouvoir y revenir et trouver la solution à tel ou tel problème esthétique ou de sens ».

Dans le calme de sa maison lotoise, propice à la réflexion et à la création, Simon Wildsmith a installé son atelier et son Stradivarius d’impression où il tire, sur des papiers de plus d’un mètre de large, les images époustouflantes sorties de son imaginaire.

Simon Wildsmith ne fixe pas de limites à sa liberté. Figuratives, symboliques, abstraites, ses créations – toujours pleines de signification, d’humour ou de profondeur – cherchent à lutter contre les intoxications qui menacent ou pervertissent l’humanité. Il porte ses interrogations sur toutes les facettes de notre monde : l’argent, la consommation, la guerre, les religions, les nationalismes, le terrorisme, la fête, le repos des corps... « Je raconte des histoires. Je ne veux pas être cru, je souhaite simplement amener ceux qui regardent mes œuvres à découvrir les choses telles que je les raconte et je les invite à aller vers leurs propres conclusions. Je ne suis pas militant, je suis, disons, engagé, engagé dans la dénonciation des horreurs de notre planète, dans la dénonciation des langages de bois et de l’hypocrisie. »








artprice






mercredi 6 juillet 2011

Pour rendre hommage à Cy Twombly




Cy Twombly est sans doute l'artiste dont l'oeuvre m'a le plus profondément ému. Depuis 1992, j'ai tenté à de nombreuses reprises de l'interviewer, de le filmer... pour Le Point, pour la télévision. Il a toujours refusé de se prêter à ce jeu. L'adorable Maroussa Gravagnuolo qui avait exposé une de ses sculptures dans sa galerie Pièce Unique est intervenue souvent auprès de lui pour tenter de le convaincre de céder à mes instances. En vain. Elle a eu l'amabilité de me présenter à cet immense artiste dans les années 90 dans l'auditorium du Louvre lors d'une remise du prix Praemium Imperiale et j'ai eu la chance de bavarder avec lui. Il m'a même dédicacé gentiment un livre que je lui présentais. J'ai revu Cy Twombly au Centre Pompidou lors de l'exposition de son oeuvre graphique. Il m'a dit alors qu'il réfléchissait à l'idée de m'autoriser à le filmer. Peut être... Mais cela n'a hélas jamais abouti. Comme je le regrette. Et comme je suis touché par sa disparition.

JB.


Illustration: Lepanto

jeudi 30 juin 2011

À Beaubourg et alentour...









À Beaubourg et alentour, nous voici avec le printemps, en pleine efflorescence de l’art. Il suffit de se promener dans les rues pour découvrir, ici, là, accrochées aux cimaises des galeries ou dressées sur leurs petites pattes de sculptures, des œuvres d’artistes qu’on aime voir.

Au hasard des rues, voici, rue de Montmorency, un bel et rare accrochage d’un poète et artiste plasticien plein d’imagination et d'une drôlerie douce amère – un proche de Fluxus – Pierre Tilman. C’est à la galerie Métropolis, au 16 de la voie susnommée, ( même immeuble que la galerie de Jean Brolly ). Voir : (( http://www.galeriemetropolis.com ))

Pierre Tilman est né en 1944 à Salerne dans le Var, il a co-fondé la revue « Chorus », il a écrit des livres sur Jacques Monory, Peter Klasen, Erro et Robert Filliou, son ami.

Il est amoureux des mots et se les approprie. Il joue avec. Il les assemble et en tire des aphorismes. Avec des pièces de scrabble, sur ces bandes de plastique qui servent à marquer les classeurs, tout lui sert à poser et à peser les mots... Il dessine des fourmis en longue procession... Il crée de scènes improbables et touchantes, corrosives aussi, avec de petits personnages de plastique : soldats, indiens, lapins, crocodiles, torero… Et d’un tableau à l’autre, il intéresse, il allume l’esprit. Ailleurs, il a écrit des poèmes. En voici un, sans prétention, mais que j’aime bien :

« Les chiens anglais disent woof woof 

les chien français disent ouah ouah 

les chiens allemands wau wau 

et les chiens italiens baau baau 

mais je ne sais pas ce que disent les chiens chinois

peut-être qu’ils la ferment »




Plus loin, même rue, la galerie Schumm-Braunstein mise sur son exposition « Fil rouge ». Collages, dessins, gravures, peintures… Des noms très connus : Alain Clément, Claude Viallat, Jacques Villeglé, Gérard Titus-Carmel ( avec quatre belles gravures au carborundum de La bibliothèque d'Uricée )… (1) D’autres, moins célèbres qui ne déparent pas: Alvaro Cassinelli, Horacio Cassinelli, Jacquie Barral, Marie Falize, Richard Morice, Suo Yuan Wang, Florence Ohana, Eun-Kyung Kim Yun... Ils sont 18, à voir vraiment de près. ((http://www.galerie-schummbraunstein.com ))




Allons jusqu’au Centre Pompidou pour y découvrir deux accrochages récents au quatrième étage. Qu'il ne faut manquer sous aucun prétexte.

D’abord l’exposition « Brancusi, film, photographie ». Le sculpteur, l’immense artiste roumain, ( 1876-1957 ) a - le sait-on? - laissé aussi quelques 700 négatifs de photographies prises depuis 1920 et quelque 1600 épreuves. Beaucoup, la plupart même, ont fixé des sculptures de Brancusi et, voilà leur intérêt majeur, sont les témoins directs du regard qu’il leur portait. De 1923 à 1939, Brancusi a joué également avec la caméra. Certaines séquences rappellent l’environnement qui était le sien et montrent des sculptures. Les fans de Constantin Brancusi ( qui n’auront pas manqué de visiter ou de revister, en accès libre, l’atelier du maître de l'Impasse Ronsin, reconstitué en 1997, sur la Piazza Beaubourg) sont aux anges. ( Commissaires : Quentin Bajac, Clément Chéroux, Philippe-Alain Michaud ). Jusqu’au 21 septembre.



En face, sur le même plateau, le Cabinet d’art graphique présente ses acquisitions depuis 2006. Une centaine d’œuvres sur les 546 entrées dans les collections. On y trouve d’abord les « classiques » du début du XXème siècle : « La Vierge Marie » de Francis Picabia, le célèbre portrait "Un regard d'or de Nadja" ( par Nadja, Léona Delcourt en 1926) et des dessins de Raymond Queneau, Yves Tanguy, Victor Brauner, Paul Klee… Plus récents et extraordinaires, deux stupéfiants dessins d’Antonin Artaud ( réalisés à l’hôpital de Rodez ) et des œuvres sur papier de Riopelle, Léon Zack, Carl-Henning Pedersen, Asger Jorn, Christian Dotremont, Philip Guston. À signaler un tirage unique de Jackson Pollock. Côté art contemporain, c’est un feu d’artifice. Tricolore, avec Gilles Barbier, Jean-Charles Blais, Tatiana Trouvé, Alain Séchas, Michel Paysant, Jean-Luc Verna… International, avec Sean Scully, Callum Innes, Andreas Hofer, Tomasz Kowalski, Hubert Scheibl… À remarquer aussi les œuvres des trois artistes bénéficiaires depuis 2007 du Prix du dessin contemporain de la Fondation d’art contemporain Daniel et Florence Guerlain : Silvia Bächli, Sandra Vasquez de la Horra, Catharina van Eetveldel. Ce tour du propriétaire ( merci de nous inviter à y participer… ) offre une vision passionnante du travail sur papier des artistes les plus divers et montre leur travail de la façon la plus convaincante. Le dessin est le cri primal de l'artiste. ( Commissaires: Jonas Strorvse, Christin Briend )



JB


(1) Gérard Titus-Carmel . Traverses 1990-2010 – Expositions cet été à Avallon )

ILLUSTRATIONS ( de bas en haut ):

TITUS CARMEL La bibliothèque d'Urcée ( Carborundum IV )

Pierre TILMAN, Laisser aller (passer, pisser), Branchettes et brindilles, divers matériaux, 120 × 100 cm Courtesy galerie Métropolis

Tomasz KOWALSKI
Sans titre, 2010
© Centre Pompidou, MNAM-CCI/ Bertrand Prévost/ Dist.RMN-GP


NADJA
Un regard d'or de Nadja 1926
© Centre Pompidou, MNAM-CCI

HUBERT SCHEIBL
Minds and Mushrooms 2006 – 2008
© Centre Pompidou, MNAM-CCI

TITUS CARMEL La bibliothèque d'Urcée ( Carborundum IV )

Au Bel'Éphémère : Un festival d'images...

Rue Saint-Martin, à Paris, au numéro 243, sur la place qui s’ouvre sur l’église Saint Nicolas des Champs, la plus vaste dit-on de Paris, se trouve un magnifique lieu d’exposition. Rénové voilà quelques mois, il présente au rez-de- chaussée une belle surface d’accueil. En sous-sol un prodigieux espace, immense. Dans ce territoire du nord du Marais, tout près de Beaubourg et du Centre Pompidou, de la rue de Montmorency, de la rue Chapon… où fleurissent comme jamais les lieux de l’art contemporain c’était l’endroit rêvé pour une nouvelle galerie.

Voilà qui est fait. Du moins pour quelques jours encore, puisque s’est installé là, jusqu'au 9 juillet,
« Bel’Éphémère », une exposition de « Bel’Art », Marchand d’art et Cercle des collectionneurs. Un concept imaginé par Judith Beller d’expositions temporaires d’un fonds de collections d’aujourd’hui.

D’Arman à Zaza K, c’est à dire d’artistes hyper confirmés, avant-postes du marché de l’art, à des artistes émergents une pléiade de peintres et de sculpteurs déploient des œuvres qui ont tout lieu de s’épanouir. En voici quelques unes, vues in situ, qui font plaisir à l’œil et à l’esprit. Voici mes rencontres :
Les étonnantes photos d’Emma Barthere ( appréciée de Paul Ardenne) ; les bronzes époustouflants – comme « Queue de cheval » - de Philippe Berry ( l’époux de Josiane Balasko ) ; les envoutants « Abécédaires » du jeune Tarek Benaoum, des calligraphies aux reflets d’or ; des « Polaroïds » mystérieux de Férial ; des nus de Claude Guillaumin ; des peintures du très en vogue Philippe Pasqua ; des toiles nostalgiques d’Alain Pontecorvo ; des sculptures fofolles de Mâkhi Xenakis ( qui a tout compris chez Louis Bourgeois ) ; des photos de Paul Morissey ( l’ami d’Andy Warhol ) ou de Jo Gaffney ; des silhouettes étonnantes d’Hélène Majera ; des photographies de Robert Farber, de Laurence Sackman, de Serge Jacques, d’Andrea Blanch, de Steve Hiett – tant d’univers ; des graphes/glyphes inspirés de Sun 7 ( né en 77 ) de « explosantes fixes » comme aurait pu dire Boulez ; des sculptures sensuelles dictées à Zaza par La Femme et l’alphabet hébreux… Bref, un festival d’images à voir de toute urgence. L’exp(l)osition et éphémère… JB


Référence : Bel’Art Judith Beller

www.belrp.com

lundi 20 juin 2011

On a retrouvé l'aïeul gallo-romain de Milou...





C'est une témoignage historique particulièrement émouvant et drôle que j'ai eu de plaisir de regarder dans une vitrine du Musée gallo-Romain de Périgueux ( conçu par Jean Nouvel pour abriter les vestiges de Vésone, l'antique Vesunna ) . Un simple tesson de poterie, un morceau brisé de coupe en terre. Sur ce tesson, comme le faisaient souvent nos ancêtres gallo-romains l'un d'eux, un enfant peut-être, a gravé une silhouette de chien. Et au dessus - il savait lire et écrire -, il a inscrit ces quatre lettres très distinctes V A V A... Ce qu'on entendait ( le V étant le graphème du U prononcé OU ) "Ou-a Ou-a"... N'est-ce pas la première bulle de bande dessinée de l'histoire, où le son est associé au dessin... Les aïeux de Milou déjà à Périgueux voilà deux millénaires. Formidable, non ?

France 2 : Quand Andromaque l'estomaque...

Parfaitement au coeur de sa mission culturelle, France 2, chaine de la télévision de service public avait eu, vendredi, l’excellente idée de programmer la diffusion en direct depuis le Théâtre antique d’Orange d’une représentation d’Andromaque, la pièce de Racine. Vers 22 h30 certes, mais à une heure tout de même où il y a du public devant le petit écran. Surtout un vendredi soir. La pièce, mise en scène par Muriel Mayette, administrateur de la Comédie Française était interprétée par des acteurs de grande qualité : Cécile Brune (Andromaque, veuve d'Hector,captive de Pyrrhus), Eric Ruf (Pyrrhus, fils d'Achille, roi d'Épire), Elsa Lepoivre (Cléone, confidente d'Hermione), Céline Samie (Céphise, confidente d'Andromaque), Léonie Simaga (Hermione, fille d'Hélène), Clément Hervieu-Léger (Oreste, fils d'Agamemnon), Stéphane Varupenne (Pylade, ami d'Oreste), Aurélien Recoing (Phoenix, gouverneur d'Achille, puis de Pyrrhus). Une musique d’ Arthur Besson accompagnait le spectacle. Toutes les garanties étaient ainsi données au public pour qu’il réponde, non pas massivement, mais décemment, à l’invitation de France 2.

Ceux qui connaissent "Andromaque", ceux qui ignorent la pièce, ceux que les mots « Comédie » ou « Française » eussent pu réveiller, ou bien Racine… , les lycéens en période d’examen qui auraient pu réviser à peu de frais un grand classique… cela aurait dû faire un beau paquet. Une belle audience… Oui, oui… Eh bien non : 300 000 téléspectateurs…

En face, selon le site http://www.toutelatele.com/article.php3?id_article=33325, « sur France 3, Vie privée vie publique, l’hebdo diffusait un best of.. Résultat : 1.1 million d’amateurs, soit 10.7% du public de 23h10 à 00h25.. Andromaque, hélas, n’a intéressé que moins de 300 000 Français, soit 2.1% de part d’audience entre 22h10 et 00h10. La chaîne publique s’est même fait devancer par la majorité de ses concurrentes sur la TNT et a fait presque jeu égal avec le film L’amour, c’est mieux à deux, diffusé en crypté sur Canal+, chaine payante.
Décourageant. Décourageant quant au niveau de l'appétit de culture des Français, quant à leur capacité à s'évader des sentiers battus.

Sur la pièce, ou plutôt sa mise en scène, je ne suis pas d'humeur à en dire ce que j'en ai pensé. Mes critiques, il y en a, resteront tapies dans mon "petto". Et si j'y reviens un jour je développerai.

Allez les courageux... Relisez vos classiques...

lundi 6 juin 2011

Picasso et Cie, France 5 et la Côte d"Azur...

J’aime beaucoup sur « France 5 » les émissions de Laurence Piquet. Cette jeune journaliste sympathique a trouvé le style qui convient pour entrainer le téléspectateur dans l’univers de l’art. Mine de rien, comme ça, sans chichis, elle nous fait partager son plaisir de rencontrer des œuvres d’art et des artistes, de nous amener sur un terrain hélas bien peu défriché par les autres chaines de télévision.



Ce 9 juin, Laurence Piquet nous invite à passer « Un soir avec… les peintres de la Côte d’Azur ». C’est de saison et c’est charmant. Charmeur et plaisant. Cette balade au soleil nous conduit d’abord à la modeste maison de Pierre Bonnard, au Cannet, « une maison de facteur à la retraite » comme disait un de ses confrères, où le peintre a fait exploser les couleurs en exprimant les paysages qui l’entourent. Halte paisible… La fête continue à Saint-Tropez avec Dany Lartigue, ( fils du grand photographe Jacques-Henri Lartigue ) qui a fréquenté les artistes que le Musée de l’Annonciade accroche à ses murs. Bonnard, Signac qui a vécu 20 années non loin de « Chez Sénéquier », Matisse qui y est venu en 1904 avant de partir pour Nice, puis Vence. Suivons...



C’est là, à Vence, que le maître de la ligne et des couleurs peint sa « Chapelle du Rosaire » avec son Saint-Dominique en pied et ses vitraux si lumineux. De là, détour par Saint-Paul de Vence où son amie Colette célèbre Chagall, son coq qui est le renouveau, son couple : l’amour et son bouc : l’artiste. La Fondation Maeght s’impose comme carrefour et lieu de mémoire : Léger, Picasso, Miro, Matisse… Aimé, le père et, bien présent, Adrien le fils Maeght. Et la « Colombe d’or », où tant de maîtres de l’art ont goûté aux plaisirs de la bonne chère voluptueuse et dont les murs témoignent de ces rencontres.



Nous voilà à Nice chez le couturier Sapone dont s’enticha Picasso auquel le maître coupeur fit de si rigolos pantalons écossais... Nous y voilà avec Verdet et Villers le photographe des moments joyeux. Puis Antibes et Vallauris où une frénésie potière s’empara de Picasso qui pouvait y créer chaque jour de 100 à 150 plats décorés, toujours différents, toujours au plus vif du génie… À Vallauris, « la Chapelle de la Guerre et de la Paix » rappelle que Picasso aimait à figurer le combat du Bien et du Mal, comme il l’a fait sur cette immense peinture qui couvre les murs, cette chapelle où veille l’éternelle colombe ( qui dessine sur un fond blanc où est évoqué sous un brouillard le visage de Françoise ), annonciatrice des journées ensoleillées et des joies familiales.





À Vallauris, on a fêté jadis les 80 ans de Picasso. C'était en 1961... Cocteau ( qui entre tous les critiques, tous les analystes, tous les conservateurs de musées est l’homme qui a le mieux compris le génie de Picasso ) était là et Francine Weisweiler. En voisins, en amis... À Santo Sospir, Cocteau était venu pour une semaine, il y est resté sept ans en hôte choyé. De la villa, il a tatoué tous les murs. Carole, la fille de Francine nous fait visiter. Cocteau revit : Apollon, les pêcheurs de Villefranche, les années 50 et Orphée 1, le poète, Orphée 2, le yacht de Francine…



Le temps a passé… Créateur d’aujourd’hui Bernar Venet, à Nice, a connu César, Ben, Arman… Il a fait du chemin avec eux, à côté d’eux avant de devenir à New York, au Muy le grand manitou des lignes droites, des arcs, des courbes, des lignes indéterminées… Celles qui trônent en ce moment à Versailles. Nous le suivons dans sa propriété, « Le Moulin des Serres », aux lignes épurées avant de sauter, d’un saut de puce, chez Ben sur les hauts de Nice. Là, c’est tout au contraire, selon Laurence Piquet , « le Bazar ». « Le « Baz Art ? , corrige Ben, Art je veux bien, mais pas Baz... » Et de se lancer dans un explication de l’art selon laquelle « Il n’y a pas d’art sans ego »… Dans le jardin exubérant , un tableau signé Ben annonce : « La Vie déborde »… Dans le film de Catherine Aventurier coécrit avec Nathalie Bourdon, sur une enquête d’Erwan Luce, la vie déborde aussi, la vie de l’art, pour notre bon plaisir…



jb








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vendredi 3 juin 2011

Larry Gagosian : "Le marché de l'art est globalisé".

Il faut souligner l'exploit et le saluer. Anne-Line Roccati, rédactrice en chef de "M", le remarquable supplément culturel, branché mode/air du temps ( et mensuel ), du quotidien Le Monde a obtenu pour ce périodique une des très rares interviews du plus puissant galeriste de la planète, l'américain Larry Gagosian. Ce dernier a ouvert voilà quelques mois ( lors de la FIAC 2010 ) avec une exposition Cy Twombly, une nouvelle galerie Paris, après New York, Londres, Rome, Athènes, Genève, Hong Kong...

L'interview, deux pages, est passionnante. En voici quelques extraits:

Une galerie à Paris.Larry Gagosian s'explique. " Avoir une galerie à Paris ne signifie pas simplement vouloir vendre des oeuvres d'art aux collectionneurs parisiens même si cela fait partie de nos priorités. Nous avons ici de très bons clients qui ont acquis des oevres importantes. (...) Paris est la ville où la culture muséale est la plus importante du monde. ( ... ) Désormais on peut avoir une exposition très intéressante à Genève et y vendre une oeuvre à un collectionneur de Berverly Hills ou de Nouvelle Zélande. "


Sur le choix des oeuvres: " Nos choix doivent être fondés sur ce qui nous intéresse, nous bouleverse, et non le politiquement correct ". ( ... ) " Quand j'évalue un nouvel artiste, je me demande d'abord si je l'achèterais pour le mettre chez moi. Parfois, je sais que le travail d'untel ou untel est populaire, qu'il pourrait me rapporter de l'argent, mais si je ne peux pas supporter de l'accrocher chez moi, de l'avoir sous les yeux tous les jours, je ne le prends pas".


Instinct ou culture : " D'abord, il y a l'instinct: il faut avoir le sens visuel, le sens esthétique. Si vous ne parvenez pas à distinguer presque immédiatement la qualité d'une oeuvre, si vous n'avez pas d'instinct un regard discriminant, impossible de faire le job. Par ailleurs, je pense que la culture est très importante. Elle ne vous aide pas forcément d'un point de vue pratique, mais sans cet outil, vous êtes démuni; il est difficile d'évaluer la nouveauté, l'invention. Sans aucune base en histoire de l'art, vous ne percevez pas la relation avec le passé, vous ne savez pas distinguer ce qui est innovant de ce qui est juste de la copie, juger de la nouveauté et de l'originalité d'un talent devient impossile". "Nouveau n'est pas suffisant. Il faut que ce soit nouveau et meilleur".


L'art et l'argent : " Je gagne de l'argent que je réinvestis dans les affaires. Il m'est absolument impossible de séparer l'art de l'argent. Pour moi, c'est une absurdité tout à fait hors de propos de dsitinguer les deux. C'est une seule et même chose".


Galeries Gagosian :

À Paris : 4 rue de Ponthieu, Elisabeth Peyton.
À New York: 522 W 21 st. Picasso.

dimanche 29 mai 2011

Le sexe au centre de l'art.





Illustration: MANET : L'Origine du Monde ( Musée d'Orsay, Paris )

Le corps de l'homme et celui de la femme constituent sans doute les premières images nées de l'art. Juste retour de politesse au fond...Le sexe y est toujours manifeste. Dans les cavernes préhistoriques, des grottes Chauvet à celles d'Altamira, à côté des bisons, des ours, des chevaux... les premiers artistes de l'humanité, voilà trente, quarante mille ans ont déjà figuré sur les parois des humains, leurs semblables, leurs frères. Courant, chassant, exposés, nus, sexe évident...Vénus de Willendorf, homme de Brno, Vénus de Brassempouy, de Lespugnes...Sculptés voilà de trente à trente cinq mille ans... La tradition ancestrale, sans doute génétiquement transmise , ne s'est jamais vraiment interrompue, sauf dans les civilisations où cette re-création sera considérée comme impie, blasphématoire, attentatoire à la divinité et interdite par la religion et ses représentants.

Ailleurs, en Occident notamment, lors de certaines périodes, parfois de longue durée, cette inspiration a été masquée par d'autres tentations. Elle s'est évanouie, ou tout au moins estompée. Ne subsistant qu'en filigrane. Ainsi, l'art abstrait, dans certaines de ses manifestations, peut être considéré comme une manière radicale de nier le corps ou de s'en éloigner au maximum. Quoique !!! Mais voilà que l'art d'aujourd'hui revient avec une force incroyable à cette représentation. Courbet, d'abord avec "L'origine du Monde" ( voir ci-dessus ), longtemps caché par Jacques Lacan, Bacon, Picasso, Matisse, Klossowski, Botero, Mapplethorpe, de Kooning, Paul MC Carthy, Ariane Lopez-Huici, Jeff Koons... Cent autres. Le corps dans tous ses états est devenu l'obsession centrale de l'artiste. Le sexe joue son jeu à la fois signe et d'appât.


Ce n'est pas un hasard si un des grands spécialistes de l'art contemporain, maître de conférence à l'université de Picardie Jules Verne d'Amiens, Paul Ardenne, a publié précisément aux éditions du Regard une somme importante, documentée et illustrée: " L'image corps, figures de l'humain dans l'art du XXème siècle " " Le traitement artistique du corps propre au 20 ème siècle se révèle concordant aux accidents symboliques majeurs alors enregistrés par l'histoire: 1-abandon quasi définitif de la conception du corpus d'essence divine; 2-croissance du matérialisme, qui élargit la voie aux théories de l'" homme-machine", base d'une relation plus technique qu'éthique au corps; 3-crise profonde, et sans doute irréversible, de l'humanisme, que précipitent les tragédies de l'histoire, à commencer par la Solution finale et la mise en place par les nazis d'une industrie de la mort planifiée. La représentation artistique du corps, pour l'essentiel, décalque cette évolution " écrit Paul Ardenne qui cite comme exemples le corps fragmenté du cubisme (années zéro ), le corps désertant le tableau des actionnistes ( années 60 ), le corps synthétique ou dématérialisé de l'âge virtuel de l'art ( année 90 ).

Il serait présomptueux de vouloir décrire et classifier toutes les ramifications du système artériel de la créativité inspirée par le corps dans sa gloire éphémère. Entre l'esthétique et l'érotique, entre le symbolique et le pornographique, entre le jubilatoire et la dérision...tout est possible.



Ce n'est d'ailleurs pas tout à fait nouveau. Voilà quelques années au Donjon de Vez, dans l'Oise, l'exposition " Le corps mis à nu ", a retracé à travers la sculpture le parcours de l'art corporel au siècle dernier, et encore très récent. Ossip Zadkine, le grand Russe, avec ses figures tragiques y cotoyait les nus plantureux et opulents de Maillol ou Laurens. Moore et ses rondeurs abstraites contrastaient avec les rudesses de César les drôleries de Niki de Saint Phalle et de sa Nana foulant à ses pieds un globe terrestre incrusté de verroterie. La "Princesse X " de Brancusi rappelait son ambiguité et Yves Klein avec sa Vénus Bleue trônait dans son Empire d'Azur.

On est loin au demeurant de la facture classique et sage d'un Henri Bouchard ( 1875-1970 ) très représentatif de ce qu'a pu être l'art figuratif de l'entre deux guerres et dont on connaît, sans toujours savoir qu'il en est le père, l'"Apollon de bronze" de 6,50 m. s'imposant sur la terrasse de Chaillot, face à la Tour Eiffel. Une sculpture de 1937. Visibles au musée Bouchard, rue de l'Yvette, dans le XVI ème arrondissement son bas relief Football et son "Coureur noir" s'inscrivent à la jonction de l'art et du sport. Comme les baigneurs, les acrobates, les boxeurs de Roger de La Fresnaye. Ou plus près de nous les baigneurs de David Hockney, "Le Footballeur et la Princesse" de Didier Chamizo, l'unes des toiles de la grande exposition organisée autour du Mondial de Football en 1998 par Enrico Navarra dans sa galerie de l'avenue Matignon.

Le thème du sport, à proprement parler, avait en son temps intéressé Fernand Léger dont on se rappelle le tableau, réalisé à New York, " Cyclistes et plongeurs" de 1944. " Il s'incorpore, écrivait le peintre dans une série d'intention dynamique qui m'a été suggérée par le sujet même. ( Après un premier dessin d'étude de plongeurs réalisé à Marseille ) Il n'a pu être fait qu'après observation ( à New York) du mélange des formes humaines produit par un nombre considérable de corps tombant dans tous les sens comme il est courant dans ce pays. En France 6 ou 10 personnes plongent. A New York, ils sont 50 et le choc usuel est décuplé, centuplé par le nombres qui réalisent un dynamisme infiniment plus violent. Ce sont des fragments accumulés qui tombent dans l'espace sans savoir si logiquement la tête appartient aux bras ou aux jambes. Si l'on veut raisonnablement dessiner les proportions humaines tout s'arrête, et rien ne bouge plus, rien ne tombe plus." Le sport comme inspirateur. Comme détonateur.

Questionné par Alain Berland pour Post, feuille périodique consacrée à l'actualité de l'art contemporain, Frédéric Coupet, dont les oeuvres étaient exposées au Frac Champagne-Ardennes de Reims cet été, raconte comment dans son travail il a un temps utilisé son corps pour qu'il devienne " symbole " au même titre qu'une affiche, une toile etc. " J'ai commencé en 1991, lorsque j'ai converti la galerie Pailhas à Paris en salle de musculation et que je m'y suis entraîné tous les jours de 16h à 18h, pendant six semaines.L'intérêt n'éyait pas de passer pour un culturiste mais de me conformer au titre de l'exposition: "art, action de fortifier le corps ".

De longue date, le jeune peintre Vincent Corpet s'est attelé à une exploration des mille et une variations sur le corps. Déjà, voilà quelques années, son exposition au Beaux arts, quai Malaquais à Paris, de sa série d'une centaine de dessins inspirés des "Cent vingt journées de Sodome" du Marquis de Sade entrait magistralement dans cette voie. Plus récemment sa série de portraits en pied de grands nus ( exposés chez Daniel Templon ) creusait le sillon.

Georges Condo, artiste américain né en 1957, installé à Paris, a récemment présenté, avenue Matignon, à la galerie Jérôme de Noirmont, sa toute récente série de tableaux: " Abstraction Physionomique ". Le corps règne. C'est une ré-appropriation ironique de l'histoire de la peinture et sa transcription dans un langage pictural très personnel. Et à travers les personnages dont le corps est parfois transformé en celui de mannequins métaphysiques, s'installe un discours qui renvoie à l'absurde et à la dérision. Un thème éminemment contemporain mais dédramatisé par le sourire et le questionnement qu'introduit la référence à l'imagerie populaire de la B.D et des extra terrestres.

Le corps, le sexe, s'imposent aussi centralement dans la peinture de Stéphane Pencréac'h une des découvertes de l'artiste Fabrice Hybert. " Il s'agit d'une peinture qui met l'accentnon pas sur un sujet supposé original, mais revendique au contraire l'expression d'affects universels- amour, sexe, violence, mort- au moyen d'un système formel issu d'une étude approfondie de l'histoire des formes " en écrit Richard Leydier. Le corpds en mouvement et pour Pencréac'hun moyen exponentiel et inépuisable de découvertes de formes. L'homme en est l'enjeu primordial et pou aller au bout de son expression l'artiste n'hésite pas à dépasser jusque sur le mur les limites de sa toile, à la planter de clous, à la découper, à la percer de coups de poignards et même à la parfumer. Une violence créative au service d'une recherche inquiète. C'est dans ces alentours que se situent les nus enfouis dans leur gangue somptueuse d'Eugène Leroy, ceux de Luc Rigal explosant en pleine nature, ceux de Serge Gisquière, Gis, à la sensualité exacerbée...



A l'opposé voici le domaine de la contemplation. L'exposition par la Fondation Cartier pour l'art contemporain des photographies d'Alair Gomes, philosophe et critique d'art brésilien né en 1921 à Valença, mort en 1992 à Rio de Janeiro éclaire doublement un des chemins de l'art du corps. A la fois par le choix, en 2001, des responsables de la Fondation Cartier de mettre cette oeuvre en évidence et de la glorifier et aussi par la décision de l'artiste de se consacrer exclusivement à partir des années 1970 à la photographie de jeunes gens. 170 000 clichés dédiés à une fascination visuelle exclusive. Le tout mis en ligne, mis en scène comme des partitions musicales avec leurs mouvements: symphonies, opus, sonatines...Ses compositions sont rigoureuses, harmonieusement organisées." Dans cette rigueur pointent toujours la poésie, l'attention au détail, la certitude de la nécessité de sens, le refus de l'anecdote qui fondent une oeuvre singulière, écrit Christian Caujolle, critique et directeur-fondateur de l'Agence Vu dans un des textes de présentation du catalogue ( Actes Sud- Fondation Cartier ) Une oeuvre inclassable aussi. Contemporaine d'un Pop Art dont elle connaît bien les foctionnements en série, questionnant la place de la photographie dans le champ des arts visuels, la versant dans le dialogue avec musique et cinéma, fondée sun un désir personnel mais ne revendiquant pas de place particulière ou de reconnaissance pour les homosexuels, elle est à l'abri des étiquettes. Elle se donne pour ce qu'elle est: une cohérence plastique, fondée sur des convictions éthiques et, ce qui est parfaitement exceptionnel, accompagnée d'une réflexion théorique irréprochable."

Les techniques, les moyens d'expression, influent considérablement sur le langage et sur le discours qu'il contient. Deux des poulains de Jacqueline Rabouan-Moussion dont elle présente cette année les trouvailles à la FIAC, porte de Versailles, ou dans sa galerie, rue Vieille du Temple, participent de cette rhapsodie du corps. Avec ses installations vidéo et son personnage gaguesque, lui-même, mis en scène et en difficultés tout au long de piécettes clipées, Pierrick Sorin a su en queques années devenir un des incontournables du panorama artistique. Les institutions et les collectinneurs se l'arrachent. Oleg Kulik, un Ukrainien, né à Kiev en 1961, poursuit, à travers des performances, c'est à dire en jouant avec son corps, une tentative beaucoup plus brutale et parfois dérangeante. Poulet parmi les poulets il s'était ainsi lors de la FIAC 2000 enfermé dans un volière sous l'oeil des visiteurs qui auraient pu lui donner du maïs. On l'a vu aussi, d'autres années, devenir chien , devenir oiseau, député, missionnaire, voler dans les airs suspendu à des cables, ou poisson dans un immense aquarium hanté par les fantasmes d'Alice au Pays des Merveilles et de Lolita. ...Dans chacune de ses expériences Kulik à la fois utilise son corps aux dernières limites et le trangresse dans ses fonctions.

Depuis Courbet et son Origine du Monde le corps dans sa nudité la plus crue, dans sa sexualité, ne fait plus peur à l'artiste. La société a aujourd'hui aisément embrayé sur cette tolérance et même elle en redemande. La publicité dont on a vu fleurir ces derniers temps des bouquets de créations que la presse a qualifiées "porno-soft"a parfaitement compris le message. " Les image corps les plus saississantes du 20 ème siècle n'appartiennent pas au domaine de l'art, celui-ci s'échinerait-il à les imiter? "se demande Paul Ardenne dans son livre. Il serait dommage que les artistes soient incapable de prouver qu'ils sont toujours les pionniers.

( reprise et actualisation d'un texte plus ancien )

Illustration: le tableau de COURBET :L'origine du Monde








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DSK: l'exemple vient de loin...

France Soir a retrouvé et publie une video montrant DSK face à Hervé Gaymard... ( une histoire d'appartement )

Cela vaut son pesant de ketchup....


http://www.francesoir.fr/actualite/politique/quand-dsk-critiquait-train-vie-d-herve-gaymard-105631.html

jeudi 26 mai 2011

Bernar Venet occupe Versailles



Après Koons, Murakami, Bernar Venet est l’invité du Château de Versailles. Dans les Domaines de Versailles et de Marly ce grand artiste qui vit à New-York et au Muy et dont les oeuvres essaiment sur toute la planète présente sept sculptures monumentales, réalisées pour l’événement, la plus haute atteint vingt-deux mètres de hauteur.



Jean-Jacques Aillagon, Président de l'Établissement public du musées et du domaine national de Versailles explique: « En choisissant Bernar Venet, le Château de Versailles souhaite mettre en valeur l’œuvre d’un artiste français dont le travail, intense et rigoureux, ne cesse de poser la question de la relation de l’art avec le paysage et l’architecture et donc également avec le temps et l’histoire. Par ailleurs et pour la première fois, l’Établissement a fait le choix de présenter l’une des œuvres de l’exposition annuelle d’art contemporain dans le domaine de Marly dont il a désormais la responsabilité. »

Réaction de Bernar Venet "Lorsque Jean-Jacques Aillagon m’a proposé d’investir le château de Versailles, j’ai pris l’invitation comme une grande chance d’exposer mes sculptures, mais aussi ma conception de l’espace. Avant même qu’un programme d’exposition d’artistes contemporains n’existe à Versailles, c’est un lieu qui m’attirait beaucoup et, bien avant l’exposition Jeff Koons, j’ai réalisé des photomontages de mes sculptures sur le site. Des projets que j’ai gardés secrets à côté d’un certain nombre de « vues idéales » de mon travail. Durant l’âge d’or de Versailles, on aurait appelé ces montages des « caprices », dans mon cas il s’agissait de « caprices » sculpturaux et non plus architecturaux.


Je vois dans Versailles des espaces ouvertes et immenses, des perspectives à perte de vue. C’est à la fois le lieu idéal pour installer mes sculpteures et un véritable challenge de se retrouver confronté à un paysage sublime et grandiose. Mes Arcs doivent s’y intégrer sans se perdre dans l’espace, pour cela de nombreux paramètres sont à prendre en considération, c’est pourquoi j’ai tenu à réaliser de nouvelles sculptures pour cette exposition, en les adaptant à la typologie et à l’échelle du lieu.

Il était évident que je n’allais pas m’installer à l’intérieur du Château, mes sculptures ne s’y prêtent pas, alors qu’elles trouvent toute leur plénitude dans les allées des jardins de Le Nôtre. Je pense à ces levers et couchers de soleil dont la lumière dorée va mettre en valeur le rouge-brun de l’acier corten. Les courbes de mes sculptures contrasteront avec la géométrie angulaire des jardins tandis qu’elles accompagneront les contours circulaires du bassin d’Apollon et du Grand Canal."



VOIR:

http://monoeil75.blogspot.com/2010/04/bernar-venet-une-piece-unique.html









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