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Paris, France
Ce blog est celui de la conversation libre. Autour des arts, des livres, de la télévision ou de tout autre sujet de culture mais aussi - n'est-ce pas culturel ? - de la politique. C'est dire, simplement, que sur ce blog on parlera de tout. Je le nourrirai au rythme de mon inspiration, de mes rencontres, de mes visites, de mes lectures, de mes poussées d'admiration ou de colère aussi. Que chacun, ici, intervienne. Que l'on discute les uns avec les autres.. Voilà l'ambition de ce blog. Un mot encore sur le titre. "Mon oeil", c'est ce que je vois, mais c'est aussi, vieille expression, une façon de dire que l'on n'est pas dupe et que l'esprit critique reste le maître contre par exemple le "politiquement correct" et contre les idées reçues, de droite comme de gauche. ************************************************************************************* Pour les amateurs d'art, je signale cet autre blog, plus spécialisé sur l'art et les artistes, les expositions, les formes d'expression d'ici et d'ailleurs, d'hier et d'aujourd'hui: http://monoeilsurlart.blog4ever.com/blog/index-350977.html

dimanche 31 janvier 2010

Visite-tardive-de "Musée haut, Musée bas" de Jean-Michel Ribes

Visite trop tardive. Je l'admets volontiers. Faut-il que je m'en excuse ? -comme on dit en excellent français - ou comme on peut dire aussi et qui est équivalent selon les meilleurs grammairiens : Faut-il que je demande que l'on m'en excuse ? Je m'explique. Quand le film est sorti, en 2008, j'ai fait la fine bouche et j'ai négligé ce spectacle, que j'avais aussi raté au théâtre. Trop de buzz à la télévision, trop de séquences montrées ici ou là - toujours les mêmes- avec les grandes vedettes... J'imaginais une sorte de "Palace" déjanté mais fatigant à force de bons mots et de numéros d'acteurs... J'aurais dû me méfier de l'a-priori et du jugement à l'emporte-pièce. En toute fin de soirée ou en début de matinée - c'est selon - j'ai donc regardé sur Canal + le film de Jean-Michel Ribes. Et je n'ai pas été déçu."Musée haut, Musée bas" est bien un fil déjanté et name-dropper, mais c'est aussi une sorte de chef d'oeuvre. J'aurais pu m'en douter. Jean-Michel Ribes est un fou comme on les aime, et à sa manière un génie. "Musée haut, Musée bas" est à la fois un spectacle de Music Hall et un film... philosophique. Avec son casting de folie il fait exploser en mille saynètes bouffones et parfois désopilantes le reportage sur un musée et ses visiteurs ( c'est le plus immédiat ) , mais dans sa dramaturgie il propose une vision de l'art et de la société qui donne à réfléchir. Et c'est là qu'on est le plus admiratif du talent de Ribes. Déjà le casting. Qui peut se glorifier ( mis à part Jean-Pierre Mocky qui est un autre génie ) d'avoir mis en scène tant de brillantissimes: Michel Blanc en conservateur de Musée contemporain frappé et électrique, Victoria Abril,Pierre Arditi, Josiane Balasko; Jean-Damien Barbin, Urbain Cancelier, Isabelle Carré, Loïc Corbery, Eva Darlan, Françàoi-Xavier Demaison, André Dussolier, Julie Ferrier, Xavier Gallais, Guillaume Galienne, Laurent Gamelon, Annie Gregorio, Patrick Haudecoeur, Gérard Jugnot, Philippe Khorsand, Valérie Lemercier, Michel Lescot, Fabrice Luchini, Valérie Mairesse, Yolande Moreau, François Morel, Chantal Neuwirth, Christian Hecq, Dominique Pinon, Daniel Prévost, Farida Rahouadj, Alexie Ribes, Muriel Robin, Evelyne Bouix, Pierre Lescure, Tonie Marshall, Aurelia Petit, Alexis Rault, Samuel Theis, Samir Guesmi, Saïda Jawad, Marilu Marini, Patrick Ligardes, Grégory Gadebois, Stéphanie Bataille, Dominique Besnehard, Franck de la Personne, Sébéstien Barrio, Simon Abkarian, Alfredo Arias, John Arnold, Sophie Artur, Hélène Babu, Émeline Bavart, Judith Chemla... Il faut le citer tous ces acteurs qui composent par leur apports complémentaires et leurs talents divers un paysage breughelien ou dantesque, un vaudeville beckettien ou ionescien, marxien (comme Groucho ) parfois ( hélas!) un brin marxiste... Mais ce qui frappe le plus, c'est qu'avec ce film on se trouve plus près du surréalisme de la bonne époque et des pamphlets antireligieux de Bunuel ( avec les quinze Saintes Vierges qui se rencontrent au musée, la "Mise au tombeau" qui n'en est pas une... ) que du côté de Patrick Sébastien. Et l'on conservera, comme images prophétiques, ces visions d'apocalypse, avec les invasions de grenouilles, de cafards, de corbeaux ( et cette sole découverte dans les réserves!!! ) .... qui prennent possession du Musée.... c'est à dire de la Civilisation. Et pendant ce temps, les plantes, les arbustes, la végétation gagne. La Nature reprend ses droits et l'eau, partout, monte engloutissant dans une catastrophe universelle, dans un Déluge méta-historique tout ce que l'Homme a conçu de plus intéressant et de plus beau. Ribes n'a pas osé la Fin tragique qui est en filigrane et s'en tire, nous en tire par une jolie et amusante pirouette, celle du Radeau, mais il nous a flanqué une belle trouille. Une trouille pascalienne. Et sans réponse.

vendredi 29 janvier 2010

Trop de morts tue !!!

30 000 morts de trop par an à cause du sel; 66 000 morts pour le tabac; 31 000 pour la pollution de l'air; 300 000 pour le réchauffement de la planète ; 8 000 000 pour manque d'eau potable...; 40 000 morts par jour pour diarhée; 4 000 000 par an pour insuffisance de traitement post natal; 300 000 pour malnutrition; 60 000 pour malaria; 8 000 par jour pour Sida; 3 millions pour excès de glucose dans le sang, dont 960.000 directement à cause du diabète et 2,2 millions en raison de troubles cardio-vasculaires: 1,5 million pour tuberculose... Et toi, ça va ??? A force de chiffre dramatiques puisés comme ceux ci dessus dans de récentes communications.... on a l'impression que tout le monde est mort... Ou presque... Mais si je lis d'autres informations j'apprends que les humains n'ont jamais vécu aussi vieux... Et notamment les Français et les Françaises.... S'il vivent PLUS VIEUX, c'est qu'ils meurent MOINS JEUNES.... Ou alors je comprends rien... Allez, bonne santé...

jeudi 21 janvier 2010

Clovis Trouille : " Voyous, Voyants, Voyeurs "





Vous ne connaissez pas Clovis Trouille ? Parfait ! Vous allez entrevoir du neuf. Vous le connaissez ? Génial ! Alors, vous allez courir à l’Isle-Adam pour admirer les tableaux qu’il nous a laissés et que nous montre le « Musée d’Art et d’Histoire Louis-Senlecq » de l’Isle-Adam jusqu’au 7 mars 2010. Après ce sera le tour du « Musée Arthur Rimbaud » de Charleville-Mézières du 15 mai au 21 septembre puis du « Musée du Vieux Château » de Laval du 16 octobre au 16 janvier 2011.
Pour ma part, j’ai découvert cet artiste incroyable et décoiffant, en décembre 1959, dans la galerie de Daniel Cordier, rue de Miromesnil, où était organisée la VIIIème Exposition intErnatiOnale du Surréalisme. ( vous avez…ce faisant, dans les majuscules, lu Éros ). Clovis Trouille y était représenté par deux tableaux : « Dolmancé et ses fantômes de luxure » ; « Le poète rouge ». André Breton et Marcel Duchamp, en grands organisateur de ce manifeste consacré à l’érotisme, y avaient invité les plus magiques et les plus grands : Max Ernst, Dali, Arp, Matta, Tanguy, Bellmer, Matta, Masson, Molinier, Picabia, Chirico, Giacometti, Rauschenberg, Man Ray pour n’en citer que quelques uns. Et parmi eux donc Clovis Trouille dont les tableaux à la fois peints avec tant de maîtrise et de précision et tellement oniriques et érotiques ne pouvaient que fasciner. De Gaulle régnant, (et avec lui surtout toute une armée et toute une administration de bigots ), la censure des esprits, des images et des mœurs allait bon train et rendait tout dérapage difficile et dangereux. Dans ce palmarès de la provocation, Clovis Trouille faisait déjà figure de Maître. André Breton lui avait même dédicacé ainsi dès 1937 son exemplaire de « L’Amour fou » : « Au grand maître du tout est permis ».
Hélas, on ne voyait guère, à l’époque, d’autres œuvres de ce peintre. Seules quelques revues confidentielles y faisaient parfois allusion. Ou des libraires inspirés comme Éric Losfeld, rue de Verneuil puis rue du Cherche-Midi, Roger Cornaille, au « Minotaure », 2, rue des Beaux-Arts…
En 2000, une autre exposition Clovis Trouille avait eu leu au « Musée des Arts d’Afrique et d’Océanie » à côté du Zoo de Vincennes. Bien moins performante.
Ici, à l’Isle-Adam, sous la houlette intelligente d'Anne-Laure Sol, Clovis Trouille est montré et démontré. Né en 1889 dans l’Aisne, Clovis Troulle est mort à Paris en 1975. Après les Beaux-Arts ( 1905-1910 ), un passage de deux années comme dessinateur de mode chez Draeger, la guerre, son mariage, il entre chez le fabriquant de mannequins Pierre Imans. Pendant trente cinq, il va maquiller et retoucher des mannequins celluloïd, ce qui lui permet de vivre sans préoccupation matérielle. Et ce qui lui donne la possibilité de développer son art. Dès 1930, il participe, dans le sillage des surréalistes à des expositions du groupe, mais aussi au Salon des Indépendants, au Salon des Surindépendants, au Salon de Mai. Raymond Cordier, en 1963, présente ses créations. En 1969, - année érotique- , l’Eden Theatre de Broadway monte la comédie musicale « Oh ! Calcutta, Calcutta ! » inspiré par une de ses toiles.
De l’inspiration, Clovis Trouille en avait à la pelle. L’Amour d’abord, la Mort aussi et entre les deux pôle de la vie humaine toutes les variations les plus extravagantes. Comme le Marquis de Sade dont les fantaisies et les personnages ( Justine, Dolmancé… ), lui donnait des idées, Clovis Trouille détestait les religions et leurs représentants. Il se moquait d’eux et les fustigeait sévèrement en raillant leurs rites, leurs symboles, leurs idoles…. Il transformait les prélats et le Pape en organisateurs de débauches, les couvents et les monastères en bordels fabuleux… Aucun pouvoir ne résistait à sa férocité : le police en a reçu aussi pour son grade… Mais sous son pinceau précis, les plus immenses vacheries se muaient en scènes oniriques aux couleurs vives alliant la drôlerie au subtil, le grotesque au sublime…
Les toiles de Clovis Trouille sont très difficile à trouver sur le marché de l’art. Le ( précieux ) site « Artprice », qui répertorie l’ensemble des ventes aux enchères, ne relève, sur les vingt dernières années, la mise l’encan que de 17 de ses peintures. La dernières salve d’enchères effectives remonte à avril 2004, la maison de vente Calmels-Cohen adjuge alors « Les musiciens ou Madame Rosa Voyante » une huile sur toile de 1939, pour 30 000 € ; « Le grand poème d ‘Amiens » une huile sur toile peinte entre 1945 et 1963 de 100 cm sur 81 pour 40 000 € ; « Voyeuse » une huile sur toile de 1960 de 46 cm sur 38 pour 155 000 €. Le meilleur prix est atteint par « Religieuse fumant une cigarette » huile sur toile de 51cm sur 46 de 1944. Le tableau atteint les 240 000€. Il avait fait partie, il et vrai, de la collection personnelle d’André Breton. Il faut savoir aussi que l'exposition analyse les emprunts artistiques de Clovis Trouille aux grands ancêtres: Giorgione, Titien, Watteau, Zurbaran et qu'elle est complétée par une vue cavalière et passionnante sur les oeuvres de quelques uns des artistes amis ou épigones de Clovis Trouille :Maurice Rapin ( 1927-2000); Alfred Courmes ( 1898-1995 ) dont les fresques très "front popu" ornent les murs de la salle à manger de l'Ambassadeur de France à Ottawa; Pierre Molinier ( 1900-1976 ); Gérard Lattier ( né en 1957 ); Erro ( né en 1932 ) et Anne Van der Linden; Jean-Pierre Nadau; Bruno Baloup; Francis Marshall; Hervé di Rosa. Le passé, l'avenir, l'Amour, la Mort. On est vraiment chez Clovis Trouille. JB








artprice






vendredi 15 janvier 2010

Canal+, la Maison Blanche et la Presse

Quand on a été journaliste politique, on le reste toujours un peu. On vibre à toutes les évocations de ce métier, dans le temps et dans l'espace. Laurence Haïm, correspondante de Canal Plus et de i-télé à la Maison Blanche a réalisé, avec "Full Access ??", un reportage plein d'enseignements pour les journalistes français et aussi pour les gouvernants. D'abord il montre qu'aux États Unis le respect des pouvoirs pour la presse est considérable. Mais qu'un mur épais, infranchissable aux plus audacieux même, sépare ces deux pouvoirs: le premier, l'exécutif et le quatrième, la presse. Sous Obama, encore un peu plus que précédemment. Mais tout cela se passe dans une harmonie régie par des règles très strictes. Chacun doit savoir quelle est sa lalce. Et son rôle. Revoyons cette image de Barack Obama, assis à côté de Bill Clinton, venus célébrer le 9 septembre 2009; dans l'amphithéâtre du Lincoln Center plein à craquer de journalistes, la mémoire de Walter Cronkite mort en juillet. Obama a rappelé le trois vertus cardinales du journalisme: "Honnêteté, Intégrité, Responsabilité". Puis il a dit: "Nous savons que les temps sont durs pour le journalisme. Tandis que l'appétit pour les nouvelles augmente, les rédactions ferment. Malgré les grands sujets que fournit notre époque, des journalistes sérieux se trouvent sans travail.Trop souvent, nous remplissons ce vide par du commentaire instantané, du bavardage sur les célébrités et les histoires insignifiantes que Walter Cronkite dédaignait, au lieu des nouvelles fortes et du journalisme d'investigation qu'il défendait. Le débat public s'appauvrit. La confiance du public diminue. Nous échouons à comprendre le monde, ou à nous comprendre les uns les autres, comme nous le devrions, et cela a des conséquences sur nos vies, sur la vie de notre pays." Fortes paroles qu'on aimerait entendre chez nous et que les politiques français devraient méditer... J'ai retenu aussi des images intéressantes: celle du speech-writer du Président ( Ben Rodhes ) 26 ans seulement, rédacteur du fort discours du Caire; celle de la plus ancienne journaliste de la Maison Blanche; Helen Thomas, qui assiste toujours aux briefings, vient de publier un livre et reçoit son gâteau d'anniversaire des mains d'Obama venu fêter ses 89 ans dans la salle de presse. Elle a une ligne de conduite, la même depuis 1945; " Dire la vérité et résister " Les présidents successifs ont fait avec elle et sa détermination. Un autre image, celle du journaliste de NBC News, Chuck Todd, ( qui reçoit 600 mails quotidiens ) qui chante, avec tout le monde et le président, l'hymne national américain, la main sur le coeur Encore une séquence, celle du porte-parole d'Obama, déguisé en cosmonaute hilare pour Halloween ( à côté de l'ambassadrice des USA à l'Onu en "Dingo" de Walt Disney ). Merci à Laurence Haim pour ce formidable dépaysement nourri de leçons de comportement et même de philosophie ( que tout le monde, ici, voudra très vite oublier ).

mardi 12 janvier 2010

Boltanski chez Emmaüs et l'ennui chez Maud

Boltanski chez Emmaüs et l'ennui chez Maud

Il y a des monuments qu'il ne faut jamais revisiter. J'en ai reçu hier lundi la cruelle et double démonstration. J'ai depuis longtemps pour Christian Boltanski une grande admiration. ( Comparable d'une certaine façon à celle que l'on peut avoir pour Patrick Modiano, une comparaison qu'il trouverait oiseuse. Mais bon... ). Utilisant des éléments très simples comme des boites à biscuits en fer blanc rouillé, de vieilles photographies anonymes, des vêtements vides de présence 'humaine et devenus chiffons, des luminaires improbables ou des bougies vacillantes... Boltanski construisait avec ces quelques riens, d'incroyablement puissantes installations composites. Ainsi, sa belle et poignante "Leçons de Ténèbres" en 1986 à la chapelle de la Salpêtrière ou son exposition si émouvante, "Dernières Années", au Musée d'Art moderne de la Ville de Paris en 1998, Mais voilà qu'au Grand Palais, en attendant sa prestation de représentant de la France à la Biennale de Venise de 2011, Boltanski nous donne, après Anselm Kiefer ( 2007 ) et Richard Serra ( 2008 ) son exposition; " Personnes ", dans le cadre de l'événement "Monumenta", C'est, à mon avis du moins, la pire illustration de la fable de La Fontaine "La grenouille et le boeuf". Dès l'entrée, un mur de boites à biscuits rouillées, numérotées, cache la vue et toute perspective . Derrière ce mur se trouve étalé tout au long de la grande nef, un ensemble impressionnant de tapis de frippes, chacun retenu dans un quadrillage de barres posées à terre. On se croirait dans un centre de tri chez l'Abbé Pierre et ses Compagnons d'Emmaüs tant abondent en ce lieu les vestes ou les pulls plus ou moins sombres ou colorés... Le tout est surplombé par un énorme amoncellement ( plusieurs tonnes ?) de vieux habits, un peu plus clairs, que les machoîres d'une pince de grue viennent fouiller par le dessus Elles en extirpent une bouchée qu'elle recrachent en pluie sur le tas qu'elle reviennent dévorer. Des centaines de battements de coeur enregistrés et diffusés à forte concentration sonore vous rappellent opportunément et très fort qu'ici l'on est dans le Tragique... Eh oui... ce "monumentum" éphémère, c'est pour l'artiste tout le Tragique de l'Humanité: la vie et Dieu qui la donne et la reprend; c'est ( surtout ) la mort qui ne laisse que de tristes épaves et de pauvres souvenirs; ce sont les camps d'extermination; c'est la Shoah et son effroyable cortège d'ombres funèbres. Comment ne pas s'incliner devant ces évocations? Comment ne pas se taire? Le problème est que Boltanski nous l'a déjà fait... En bien mieux. Et pas qu'une fois. Alors là, devant ce soufflé monté sur une et une seule idée, un concept ressassé; on dit, je dis, la barbe. Imaginons un sonnet de Baudelaire transformé en roman-fleuve par Guy Des Cars; un oeuf de Fabergé prenant l'enflure de la façade du Drugstore des Champs Élysées; un portrait du Fayoum affiché en grand sur le journal mural de la gare Montparnasse pour faire la publicité d'une crème à raser... La journée n'était pa terminée qu'une autre épreuve m'attendait: la rediffusion de "Ma nuit chez Maud" du tout juste défunt Éric Rohmer. ( Hommage et paix à son âme ). Quels admirables acteurs: Jean-Louis Trintignant, Antoine Vitez, Françoise Fabian, si belle, Marie Christine Barrault, si jeune... Mais quel texte !!! Quelle tartine de poncifs et quelle philosophie de comptoir... Pascal mis à la sauce d'une terminale faiblarde, le Jansénisme pour les Nuls, l'Amour en formules infatuées... Ca parle et ça parle comme dans un roman de gare pour intellos autodidactes... Il fallait bien ces quatre acteurs là pour donner un semblant de réalité à ce dialogue sans eux totalement inaudible aujourd'hui. J'avais une profonde révérence pour le chef d'oeuvre proclamé "Ma nuit chez Maud" ... sorti en 1969. J'y avais jusque là échappé par miracle. J'ai fait mon devoir. Je l'ai ( enfin ) vu. Ouf! Je ne recommencerai pas...



PS. J'ai entendu, hier jeudi sur Europe 1, Pierre Bénichou, grande plume du Nouvel Observateur s'insurger contre l'instrumentalisation par Boltanski de la Shoah. Je donne raison à 100 % à Bénichou. Il y a une impudence atroce à ainsi représenter avec tant de falbalas le plus grand génocide que l'humanité ait jamais perpétré. Il y a de l'indécence à accepter tant de publicité autour ( "Monumenta" est un "événement Europe 1" (sic) ...

L

jeudi 7 janvier 2010

Trois Académies contre les Bobos...

Les représentants de l'Académie des sciences, l'Académie des technologies, l'Académie de méde­cine, ont récemment déclaré que «réduire l'exposition aux ondes des antennes-relais n'est pas justifié scientifiquement». Le groupe d'experts des trois académies sur ce sujet approuve sans réserve les conclusions du rapport scientifique de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset), rendu public le 15 octobre 2009, qui concluait notamment qu'aucun risque sanitaire lié aux antennes-relais n'avait été mis en évidence.

Depuis plusieurs années, la question est posée sur les risques des antennes nécessaires au transit des ondes électromagnétiques des téléphones portables. A la mi 2008, la condamnation judiciaire de Bouygues Telecom l'obligeant à retirer une antenne-relais située à proximité d'habitations à Tassin-la-Demi-­Lune, dans le Rhône, au motif de «l'angoisse ressentie» par les familles avoisinantes a relancé la polémique


Par la suite, une expertise scientifique approfondie menée sous la houlette de l'Afsset, et rendue publique le 15 octobre 2009. était rassurante, estimant que les champs électromagnétiques des antennes-relais «ne sont ni génotoxiques, ni cogénotoxiques, ni mutagènes, n'ont pas d'effet cancérogène ou cocancérogène, n'ont pas d'effet délétère sur le système immunitaire, ne provoquent pas d'augmentation des cancers expérimentaux…». Ces conclusions étaient basées sur l'analyse par plus d'une dizaine d'experts de 97 études, dont 86 ne montraient pas d'effets. Onze autres études mettaient en évidence un effet biologique. Mais selon les académiciens, elles n'ont pas été reproduites et les effets n'ont été observés qu'avec des «niveaux d'exposition 5 000 à 30 000 fois plus élevés que ceux créés par la quasi-totalité des antennes-relais».

Les experts des trois académies ont regretté que Martin Guespereau, directeur de l'Afsset, n'ait pas insisté lors de la présentation publique de ce rapport en octobre 2009 sur les aspects rassurants, mais au contraire sur les onze études rapportant des «effets» biologiques. Les trois académies pointent les contradictions entre le communiqué de presse de l'Afsset, qui commence ainsi : «Le rapport de l'Afsset met en évidence l'existence d'effets des radiofréquences sur des fonctions cellulaires rapportées par une dizaine d'études expérimentales considérées par l'Afsset comme incontestables», et les conclusions du rapport : «Aucune preuve convaincante d'un effet biologique parti­culier des radiofréquences n'est apportée. À ce jour, il ressort de cette analyse que, en conditions non thermiques, les radiofréquences supérieures à 400 MHz ne modifient pas les grandes fonctions cellulaires».

«Notre responsabilité de scientifiques, c'est de donner l'état de la science. Ensuite, les pouvoirs publics peuvent éventuellement prendre des mesures qui tiennent compte des inquiétudes de la population. Mais ces mesures doivent être bien pesées car elles augmentent l'inquiétude et on part alors dans un cercle vicieux terrible, a expliqué le professeur Jean-François Bach, vice-président de l'Académie des sciences. Ce qui nous a préoccupés, dans la présentation du rapport de l'Afsset, c'est que l'on a tenté de faire endosser à des scientifiques des décisions politiques.» Les représentants des trois académies estiment qu'il est techniquement possible de réduire l'exposition aux antennes-relais en les multipliant, mais en risquant d'augmenter sans justification la puissance d'émission des portables des quelque 85 % de Français qui les utilisent. «Des mesures de réduction des expositions ne peuvent aujourd'hui ­relever que d'une décision de gestion politique, soulignent-ils, Une réduction irréfléchie de l'exposition aux antennes-relais pourrait aboutir à un effet inverse pour la grande majorité des Français, sans bénéfice sanitaire pour les autres.» ( D'après les informations publiées par les quotidiens dont Le Figaro )

mercredi 6 janvier 2010

Cantona le prophète...

Il y a des moments où l'on regretterait de ne pas avoir la télévision. Hier soir, Éric Cantona, le footballeur, était invité au Grand Journal de Michel Denizot sur Canal +. Il s'est livré là à une analyse de la société aussi subtile qu''il est déllcat et raffiné. "On vit dans un Etat complètement maffieux. On est racketté, on est racketté tous les jours, je ne parle même pas d'argent.(...) Ils avancent masqués, tous les jours. Ils veulent nous faire avaler des couleuvres, on veut nous terroriser". On peut voir ce morceau de bravoure sur le site: http://player.canalplus.fr/#/305790 . Tout cela ne serait que légèrement croquignolet ( On en a tellement entendu d'autres ) si l'on n'avait entendu tout de suite après le commentaire de Franz-Olivier Giesbert, approuvant à peu près complètement le diagnostic du sportif-intello et ne contredisant pas du tout son discours caverneux.... Bref: le courage physique n'est pas le fort du directeur de la rédaction du Point ( qui devait quand même se bidonner sous cape. Faisons lui ce crédit . ).