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Paris, France
Ce blog est celui de la conversation libre. Autour des arts, des livres, de la télévision ou de tout autre sujet de culture mais aussi - n'est-ce pas culturel ? - de la politique. C'est dire, simplement, que sur ce blog on parlera de tout. Je le nourrirai au rythme de mon inspiration, de mes rencontres, de mes visites, de mes lectures, de mes poussées d'admiration ou de colère aussi. Que chacun, ici, intervienne. Que l'on discute les uns avec les autres.. Voilà l'ambition de ce blog. Un mot encore sur le titre. "Mon oeil", c'est ce que je vois, mais c'est aussi, vieille expression, une façon de dire que l'on n'est pas dupe et que l'esprit critique reste le maître contre par exemple le "politiquement correct" et contre les idées reçues, de droite comme de gauche. ************************************************************************************* Pour les amateurs d'art, je signale cet autre blog, plus spécialisé sur l'art et les artistes, les expositions, les formes d'expression d'ici et d'ailleurs, d'hier et d'aujourd'hui: http://monoeilsurlart.blog4ever.com/blog/index-350977.html

jeudi 31 octobre 2013

Germain Caminade : Au coeur de la couleur


 
Voilà un peintre de ce siècle qui pour donner le jour aux images projetées par sa créativité utilise les moyens les plus classiques et les plus éprouvés de son art millénaire : la peinture. Aujourd'hui, comme voilà quatre ou cinq cents ans les artistes les plus immémoriaux, les Vinci, les Raphael, les Titien…, il va directement aux  pigments et les travaille à l'huile. Germain Caminade n'est pas, mais pas du tout, un adepte de l'acrylique ni des couleurs préfabriquées vendues en tubes ou en bocaux. Il ne court pas après le vite-fait ni l'approximation industrielle. La peinture pour lui est un sacerdoce et une éthique.

Sa palette joue dans les grandes largeurs entre le vif inouï des jaunes, des verts, des orange extrêmes et l'apaisé de teintes plus calmes. Il lui faut donc aller chercher patiemment dans les oxydes, les cristaux, les métaux, les fluos… les éléments colorés  subtils qui correspondent exactement à son désir et qui donnent à son travail sur la toile leur spécificité, leur originalité, leur valeur. Germain Caminade  doit, dans sa recherche quasi alchimique, faire jaillir la teinte la plus exacte et précise. Sa quête de la tonalité juste est une ascèse à laquelle il se livre.
 
Si j'insiste sur la couleur - les couleurs - et la matière des oeuvres de Germain Caminade, c'est parce que pour leur forme on ne peut appréhender d'un seul coup d'œil, d'une seule vue cavalière, les voies majeures qu'emprunte l'artiste, successivement ou paralèllement ou dans la concomitance. C'est aussi ce qui fait la singularité de Germain Caminade.

Pour simplifier la perception que l'on peut avoir du trajet de l'artiste, je définirais trois pistes dans l'ensemble de ses propositions.
La première est celle de la figuration. Visages, scènes composées, groupes de personnes, animaux… constituent ce premier ensemble d'images qui tendent le plus souvent vers l'épure. Elles se définissent en chocs d'espaces peinture/lumière  où le tracé, le « peint » appellent la contribution du spectateur pour qu'il comble ce qui est un vide, mais aussi une invitation à exprimer son propre dessein.
 
La deuxième piste du travail de Germain Caminade est celle de la composition que l'on peut déclarer au premier coup d'œil abstraite. Il s'agit d'assemblages, plus ou moins lâches ou plus ou moins serrés, de formes à la géométrie imparfaite, colorées, en tension l'une envers l'autres, libres ou cernées. Ces ensembles de formes évoquent, si l'on veut, celles qui  trament  les tissus de l'ancienne Amérique, des Indiens du Sud ou de l'Afrique des tribus, comme celles des N'tchak du Congo, ou certains  « wax », ces tissus ornés à l'aide de cire. Par leurs coloris, leur imperfection formelle décidée, ces formes imposent leur présence mystérieuse et, du coup, faisant fuir l'idée première de  l'abstraction et le risque de sécheresse  qui serait impliqué par une méthode trop méthodique, elles se trouvent  chargées d'un fort potentiel émotionnel.
 
Dans un mode connexe, Germain Caminade a inventé aussi une figure, une représentation qui lui est personnelle. C'est une icône, apparemment très simple.  Très puissante en réalité. Il s'agit de ses tableaux intitulés « Équilibres/tensions ». Un grand cercle de couleur unie, entouré seulement par le blanc du fond, est largement installé sur la moitié supérieure de la toile. Deux barres larges superposées,  occupent, elles, la moitié inférieure du tableau dont le reste n'est que blancheur. Ces trois éléments sont peints avec liberté, sans règle ni compas,  chacun de couleurs différentes mais qui vibrent indiciblement l'une par rapport à l'autre. Ces éléments  apparaissent même comme en lévitation ou mieux comme tenus à distance l'un de l'autre par une sorte d'effet magnétique ; comme si la loi de gravitation  décrite par Newton et par Einstein leur imposait ici aussi sa règle universelle. Ce qui explique sans doute une part du pouvoir attractif qu'exercent ces œuvres.

Troisième voie enfin chez Germain Caminade, celle de l'abstraction à proprement parler (sans que l'expression banale épuise ici le sujet. C'est plus compliqué).  Je préfèrerais pour ma part accoler à ce champ la qualification d'« informel ». Mais dans cet espace, l'artiste a lui-même donné des titres dynamiques  à trois séries : « Galactiques », « Organiques », « Énergies »…
C'est le lieu où le peintre se donne un maximum de liberté. Mais aussi le maximum de plaisir dans une véritable euphorie picturale. Pour ses «Galactiques », par exemple, il serait trop facile d'aller chercher du côté de Jackson Pollock parce que…  les drippings y ont joué un rôle. Ça n'a à vrai dire rien à voir. La marque du crayon, Caran d'Ache ou Conté,  n'a jamais engagé aucun poète. Nous sommes dans deux mondes différents. Celui de Germain Caminade est une musique où les accords sont savamment calculés pour donner du bonheur à voir ce qui est lancé sur la surface plane. Il en va de même pour ses « Organiques » où d'autres références pourraient être sollicitées, mais à quoi bon, puisque l'énigme du travail de l'artiste, se résout ici et maintenant, sur la toile qu'il maîtrise de A jusqu'à Z. La série « Énergie » pourrait valoir des remarques du même genre qui aideraient à en affirmer l'originalité. Celle-ci réside d'abord dans l'énergie des couleurs et des dispositifs qui mettent celles-ci en jeu, en opposition, en cohabitation, en tension… Tout cela dans une parfaite harmonie du déséquilibre.

J'évoquais un peu plus haut les trois voies empruntées par Germain Caminade pour construire son œuvre. Si l'on veut bien être un tout petit peu plus perspicace et lire sous les lignes ou entre elles ce que nous propose le peintre, on peut dès lors comprendre et voir que ces trois directions sont finalement parallèles, cohérentes, congruantes et que les finalités des unes et des autres, dans un travail acharné de recherche et d'exploration, affirment la suprématie de la couleur et de la peinture. Pour approcher la vérité de l'artiste.

Cette œuvre, d'un peintre d'aujourd'hui, fait l'objet d'une vaste exposition personnelle à la Galerie Estace, 24 rue Beaubourg, du 28 novembre au 28 décembre. 
 Cette galerie parisienne a été la première à montrer le travail de Germain Caminade dès 2007 et à le présenter dans des foires d'art (Slick 2008 et Slick 2010).

Cette exposition se tiendra dans les 300m2 du 24 Beaubourg, sera la troisième exposition personnelle de Germain Caminade avec la galerie Estace après Organiques en 2010 et Mixdesign en 2012.
Estace-Leipzig présentera une exposition de Germain Caminade en 2014. 
Régis Estace, qui « suit » Germain Caminade depuis de nombreuses années, va permettre ainsi aux amoureux de la peinture de cheminer à nouveau avec le peintre tout au long de ses variations. De son œuvre en marche.

Jacques Bouzerand

Novembre 2013

jeudi 24 octobre 2013

Fiac 2013 : L'hymne à la liberté.


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Des FIAC,  en quarante années, je n’en ai pas manqué beaucoup.  Et seulement parce que mon travail m’avait expédié pour quelques jours à l’un des bouts du monde. C’est dire qu’à la Bastille, au Grand Palais,  Quai Branly, à la Porte de Versailles, à nouveau au Grand Palais… j’en ai vu défiler des artistes, des galeries, des toiles et des installations. J’ai vu des cotes grimper aux lustres puis s’établir au raz du plancher ; j’en ai vu d’autres qui ramaient puis finissaient par s’installer durablement à un bon niveau de reconnaissance. Des collectionneurs ont misé, ont acheté. Certains ont largement gagné. Mais aucun n’a perdu. Acheter de l’art est un jeu très subtil et grisant où entrent en ligne de compte des dizaines de paramètres. C’est un kriegspiel libérateur d’endorphines pour batailles de salons. Un euphorisant  général. Un jeu de société où la passion de fouiner, de choisir, de négocier, de décider, d’annoncer, de montrer paie largement tous les frais de l’aventure. 


L’édition 2013 de la foire parisienne avec 184 galeries de haut niveau est parfaitement fidèle aux canons de ce rendez-vous annuel qui attire des visiteurs du monde entier. La Fiac surprend, elle éveille, elle réjouit, elle étonne et elle ouvre l’appétit.  Car la Fiac, ce sont les galeries qui la constituent. Ce sont elles qui ont l’œil ouvert sur les artistes et leurs créations, les artistes  qui sont là, ceux qui arrivent… Ce sont les galeries qui donnent la température de l’ébullition artistique. Et ce sont elles qui font aussi le marché, c’est à dire la proposition, l ‘étalage, comme au marché, des propositions et qui vendent au public après avoir établi la mercuriale, la liste des prix.  Une foire est faite pour que des transactions s’y produisent. La Fiac est de ce point de vue une réussite.

Lorsqu’on a fait le tour des stands très nombreux au rez-de-chaussée et dans les galeries à l’étage le sentiment qui domine est celui d’une immense liberté.  Les artistes, plus que jamais, s’expriment en mettant à bas toutes les barrières qui pouvaient subsister. Cent ans après « Le nu descendant l’escalier » de Marcel Duchamp, tout est désormais possible dans l’expression plastique. La Fiac, magnifiquement, est le témoin de cette ultime libération.

Entre le « presque rien », l’ineffable tel que défini par  Vladimir Jankélévitch (et parfois le « moins que rien ») et le « plus que tout » de l’outrance absolue, de la démesure,  les artistes d’aujourd’hui occupent toutes les postures. Et toute la place.  Et c’est un bonheur parfait de les voir déployer, au total si diversement, leurs talents, parfois leur génie. C’est bien le moindre mystère de l’art qu’il est capable sous l’impulsio réfléchie, spontanée ou arbitraire de l’artiste de faire naître des icônes. L’artiste, démiurge et prophète, est le prêtre de notre temps.
 Jacques Bouzerand
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EXTRAITS du DOSSIER de Presse
(Claudine Colin Communication)


Au Grand Palais dans la Nef & le Salon d’Honneur
La Nef et le Salon d’honneur accueillent 129 galeries internationales d'art moderne et d'art contemporain.

À noter la présence d'un nombre inégalé de galeries internationales prestigieuses telles que 303 Gallery, Air de Paris, Gavin Brown’s enterprise, Capitain Petzel, Sadie Coles HQ, Paula Cooper, Chantal Crousel, Massimo De Carlo, Gagosian Gallery, Gladstone Gallery, Greene Naftali, Marian Goodman, Bärbel Grässlin, Karsten Greve, Hauser & Wirth, Max Hetzler, Xavier Hufkens, Kukje Gallery / Tina Kim Gallery, kurimanzutto, Yvon Lambert, Lelong, Lisson, Matthew Marks, kamel mennour, Metro Pictures, Victoria Miro, neugerriemschneider, Galerie Perrotin, Eva Presenhuber, Almine Rech, Regen Projects, Thaddaeus Ropac, Andrea Rosen, Esther Schipper, Sprüth Magers, Michael Werner, White Cube, Zeno X, David Zwirner, parmi tant d’autres.
On notera le renforcement de la présence de galeries prescriptrices, parmi lesquelles Catriona Jeffries, David Kordansky, Giò Marconi, Vilma Gold, Vitamin Creative Space, qui rejoignent Art: Concept, Guido W. Baudach, Isabella Bortolozzi, Gavin Brown’s enterprise, gb agency, Greene Naftali, Jan Mot, Meyer Riegger, Franco Noero, ou encore Reena Spaulings Fine Art...
De nombreuses galeries spécialisées en art moderne sont également présentes : Galerie 1900-2000, Raquel Arnaud, Applicat-Prazan, Le Minotaure, Guillermo de Osma, Denise René, Sophie Scheidecker, Natalie Seroussi, Tornabuoni, UBU Gallery, Zlotowski ou encore Waddington Custot.
Plusieurs expositions personnelles seront présentées : Serge Poliakoff chez Applicat-Prazan, Anthony Pearson chez David Kordansky, Nuno Ramos chez Fortes Vilaça, Josef Strau chez House of Gaga, Jean Dupuy chez Loevenbruck, Simon Fujiwara chez Neue Alte Brücke, Ai Weiwei chez neugerriemschneider...
Le Salon d’honneur regroupe 24 galeries prescriptrices, reconnues internationalement pour leur capacité à découvrir et à promouvoir les talents de demain ainsi que pour leur aptitude à les installer fortement et à les accompagner efficacement.
NIVEAU 1
Les trois galeries d’exposition situées au 1er étage accueillent 55 galeries d'art contemporain et de tendances émergentes.
On notera l’arrivée de jeunes galeries « chefs de file » telles que Algus Greenspon, François Ghebaly, hunt kastner, Juliette Jongma, Kraupa-Tuskany Zeidler, Labor, Mendes Wood, mother’s tankstation, Overduin & Kite, Ramiken Crucible, Jonathan Viner... qui rejoignent Marcelle Alix, Bureau, Cherry & Martin, Dependance, Karma International, Peres Projects, Plan B, Rodeo et The Third Line pour ne citer qu’eux.
La FIAC soutient la jeune génération de galeries françaises avec l’arrivée de castillo/corrales et Jérôme Poggi qui rejoignent Martine Aboucaya, Marcelle Alix, Cortex Athletico, Crèvecoeur, Gaudel de Stampa, New Galerie, Semiose, Triple V...
Les nouveaux exposants viennent renforcer un socle de galeries prestigieuses parmi lesquelles on retiendra Bugada & Cargnel, Valentin, Frank Elbaz, Francesca Minini, Office Baroque, Sommer Contemporary, Stigter Van Doesburg...
Plusieurs expositions personnelles seront présentées : Caleb Considine chez Essex Street, E’wao Kagoshima chez Algus Greenspon, Anita Molinero chez Alain Gutharc, Slavs and Tatars chez Kraupa-Tuskany Zeidler, Parker Ito chez New Galerie, Scott Olson chez Overduin and Kite, Tammy Rae Carland chez Jessica Silverman, Servane Mary chez Triple V ainsi que Paulo Nazareth chez Mendes Wood.

SECTEUR LAFAYETTE ET PRIX LAFAYETTE
La FIAC et son partenaire officiel, le groupe Galeries Lafayette, renouvellent avec le Secteur Lafayette, un programme de soutien aux galeries émergentes inauguré en 2009. Ce programme rassemble 10 galeries sélectionnées pour la qualité de leur programmation prospective et sur la base d'un projet spécifique pour la FIAC comportant un ou deux artistes. Elles sont choisies par un jury composé de conservateurs de musées internationaux : Jean de Loisy (Président du Palais de Tokyo, Paris), Emma Lavigne (Conservatrice au Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris), Scott Cameron Weaver (Curateur au Kunstmuseum, Museum für Gegenwartskunst, Bâle), ainsi que de Guillaume Houzé (Directeur du Mécénat, groupe Galeries Lafayette, Paris).
Ce programme apporte à chaque galerie un soutien financier pour sa participation à la FIAC. Depuis son origine, le Secteur Lafayette a soutenu une cinquantaine de galeries parmi les plus prometteuses de leur génération.
Pour la FIAC 2013, 10 galeries issues de 8 pays ont été sélectionnées :
C L E A R I N G (Brooklyn, Bruxelles) Crèvecoeur (Paris)
Freymond-Guth Fine Arts (Zürich) hunt kastner* (Prague)
Juliette Jongma* (Amsterdam) PSM* (Berlin)
Ramiken Crucible* (New York) Rodeo (Istanbul)
Semiose (Paris)
Martin van Zomeren* (Amsterdam)
* Nouvelles galeries qui rejoignent la FIAC ou qui effectuent leur retour en 2013.
Huit galeries présenteront des expositions personnelles : Korakrit Arunanondchai chez C L E A R I N G, Shana Moulton chez Crèvecoeur, Sophie Bueno-Boutellier chez Freymond-Guth Fine Arts, Eva Kotatkova chez hunt kastner, Ursula Mayer chez Juliette Jongma, Gavin Kenyon chez Ramiken Crucible, Eduardo Basualdo chez PSM, et Anne de Vries chez Martin van Zomeren.
Deux galeries proposeront une présentation conjointe de deux artistes : Shahryar Nashat et Christodoulos Panayiotou chez Rodeo et Aurélien Mole et Julien Tibéri chez Semiose.
Sélectionné par le jury Lafayette parmi les artistes présentés, le lauréat du Prix Lafayette 2013 bénéficiera de l’acquisition d’une œuvre ou d’un ensemble d’œuvres par le groupe Galeries Lafayette, ainsi que d’une exposition dotée d’un budget de production qui se tiendra au Palais de Tokyo courant 2014.

LE PRIX MARCEL DUCHAMP
La FIAC réaffirme son engagement aux côtés de l’ADIAF et du Centre Pompidou en accueillant les projets des quatre artistes présélectionnés pour le Prix Marcel Duchamp 2013 : Farah Atassi, Latifa Echakhch, Claire Fontaine et Raphaël Zarka.
Vendredi 25 octobre, le public est invité à assister à la présentation des artistes par leurs rapporteurs à l’Auditorium du Centre Pompidou.
     -  Suzanne Cotter, Directrice du Musée Serralves de Porto au Portugal, pour Raphaël Zarka
     -  Donatien Grau, Universitaire, pour Claire Fontaine
     -  Marjolaine Levy, Critique d'art et commissaire d'exposition, pour Farah Atassi
     -  Rein Wolfs, Directeur du Art and Exhibition Hall of the Federal Republic of Germany à 
Bonn, pour Latifa Echakhch
L’annonce du lauréat sera faite au Grand Palais samedi 26 octobre à 11h30.

 NOTES:
Illustrations:
Iron Tree, Ai Weiwei, 2013
iron
628 x 710 x 710 cm; total height including pedestal 690 cm
Courtesy the artist and neugerriemschneider, Berlin. Photo: Ai Weiwei Representé(e) par:neugerriemschneider 

Eduardo Basualdo
Representé(e) par:PSM
Martin Barré
Representé(e) par:Nathalie Obadia

Latifa Echakhch
Representé(e) par:kamel mennour

Kaws
Representé(e) par:Galerie Perrotin

Korakrit Arunanondchai
Representé(e) par:C L E A R I N G

dimanche 13 octobre 2013

Georges Moquay à Casablanca : "Trippin' Morocco"









Il y a des peintres qui marient leurs tableaux avec les brumes d’hiver et des bateaux qui s’éloignent. D’autres qui privilégient l’ambiance triste des gares ou celle, irrémédiable, des natures mortes, vraiment mortes. Il y a des artistes qui poussent leur art jusqu’à la limite dernière du concept pur et sans reproche… C’est leur voie. Loin, très loin de ces cheminements rangés et placides,  avec Georges Moquay on ne court pas les risques de la morosité ou de la monotonie… Tout chez de jeune peintre est engagement, exubérance, vibration. Sa peinture, il la vit, la fait jaillir de ses entrailles et de son cœur. Et il la développe sur sa toile en des myriades de signes, de formes et de couleurs. Il déchire, comme disent (disaient ?) les « djeuns »…

Chacun des  tableaux  de Georges Moquay est une fête exubérante de la vie multiple. Chacun est aussi, sur le trajet du peintre, de l’artiste et de l’humain, un moment de pause contenue, la mémoire frémissante de l’instant où l’énergie se concentre et se pose du bout du pinceau. Comme née d’un arc électrique. Les tableaux de Georges Moquay reçoivent le concentré des forces qui se sont créées à la vitesse de l’éclair dans l’ailleurs de l’artiste. C’est ce qui explique leur puissance, leur attractivité, leur magnétisme communicatifs. Leurs radiations sont bienfaisantes. Elles irradient de leur vitalité. Quelle santé !

Georges Moquay joue en virtuose des signes qui ponctuent ses espaces. Cercles, étoiles, croix, cœurs, fleurs, lettres d’un alphabet personnel, signes d’une cabalistique intime… colorées, chatoyantes, ces marques sont comme les notes d’une musique endiablée qui jazzent la musique de Docteur Whigger, Mr G. White, omniprésent. Ce personnage étrange aux multiples visages –mais bien reconnaissable sous ses métamorphoses et ses déguisements - est pour l’artiste, comme son envoyé spécial, son représentant personnel, son « unique et son double ». Un messager qu’il expédie aux quatre coins d’une planète qui n’est pas ronde mais bosselée, accidentée, surprenante. Au Maroc, Mr Whigger porte la tarbouche, le fez et le voilà marocain. Comme, Georges Moquay,  gagné par l’atmosphère chaleureuse de l’antique Anfa et tout imprégné par la densité des relations familiales.

Georges Moquay expose donc à Casablanca ses dernières toiles. Flashback. Au 38 de la route d’Azemmour, à Aïn Diab, Casablanca, la superbe et immense « Galerie 38 », dirigée par Simo Chaoui, fait partie d’un ensemble de bâtiments hyper-modernes consacré aux arts vivants ; théâtre, cinéma, chant, danse… Simo Chaoui, expert ès arts, galeriste avisé et pile atomique d’énergie positive, a eu l’idée fructueuse de convier le peintre pour une résidence de quelques semaines dans sa ville mythique des bords de l’Atlantique. Là, dans un tsunami  de créativité, Georges Moquay a peint sans relâche et toujours avec bonheur des dizaines de tableaux. (Il a aussi, d’ailleurs, composé plusieurs panneaux en se partageant la surface avec le peintre Abdellatif Lasri, 100% marocain/ 100% parisien. Une rencontre riche, étonnante et détonante).  Dans sa retraite marocaine, Georges Moquay  a mis toute sa ferveur, toutes ses couleurs, toutes les histoires et toutes les musiques qu’il voulait délivrer. Le résultat, visible sur les murs de la Galerie 38,  est fascinant.

Jacques Bouzerand