Guillon/Porte et France Inter: analyse politique

Il faut bien comprendre : ni Guillon, ni Porte ... ni aucun des rigolos de service, n'a aucun effet politique. C'est à dire qu'ils ne déplacent ni les uns ni les autres de voix. Dans leur cas, on pourrait imaginer que leur discours - violemment "de gauche"- pourrait convaincre des indécis, des électeurs de droite de basculer à gauche. Ce n'est pas le cas. Au contraire, le discours de ces humoristes tend à crisper les positions électorales des uns et des autres. Le électeurs de droite votant plus fermement pour la droite, les électeurs de gauche, pour la gauche. Autant dire que l'effet politique des "humoristes" est nul. Mais leur effet ségrégant/ségrégateur est puissant. Leur discours est un marqueur. Aussi bien, ces "humoristes" radicaux n'ont-ils pas à s'assurer de place sur le service public. Dont la fonction n'est pas de favoriser la ségrégation, la communautarisation droite/gauche des esprits. C'est même une vertu de gauche de balayer les différences de classe, d'origine, de pensée pour les faire entrer dans le moule de la Nation: École publique, laïque et obligatoire, Service national voire militaire... Ainsi, le licenciement de Porte et Guillon par Jean-Luc Hees apparaît-il dans la pure ligne des pères de la République de gauche comme Jules Ferry, Léon Blum, François Mitterrand... Il ya mauvaise grâce le la part de certains politique du PS de reprocher son action hautement républicaine à Jean-Luc Hees.

Je dis, pour ma part, bravo à Jean-Luc Hees. Mais Je n'interdis pas et ne souhaite pas que l'on interdise à ce Guillon, à l'autre Porte et aux membres de la Cie des bouffons tristes de 1) Penser 2) Écrire 3) Publier ce qu'ils souhaitent... C'est pour moi un fondement absolu et sans doute s'il le fallait me battrais-je ( comme je l'ai fait dans des cas plus douloureux dans les années 50-60 quand on "censurait" et interdisait de publication des journaux ou des livres contre la Torture, " La Gangrène" par exemple , ou des pièces de théâtre comme "Les Paravents" de Jean Genêt: et à l'époque, se battre contre ces censures, ces saisies, ces interdictions comportait quelques risques bien réels.... ) Mais nous n'en sommes pas là. Ce que j"'applaudis c'est que l'on empêche ce Guillon, ce Porte etc... de venir me souiller les tympans par l'intermédiaire de la Radio de Service Public, France Inter, et que ces rigolos soient payés par mes impôts et ceux des autres Français, c'est à dire par la redevance. En outre, je trouve que leur argumentation politique est pitoyable et que leur prétendu humour est à peu près nul...

BRAVO donc à Jean-Luc Hees et à Philippe Val qui montrent qu'un patron doit avoir des couilles et ne pas hésiter à affronter le charivari des bobos et des gogols qui vont protester contre l'éviction de leur roi. Guillon en en faisant des tonnes contre Nicolas Sarkozy et contre sa direction se pensait immunisé. Pour faire bonne mesure il crachait aussi sur Martine Aubry et sur DSK: On n'oserait pas le virer !!! Eh bien si ! Jean-Luc Hees a osé et il a bien fait... Qu'on soit de droite ou de gauche, on ne peut que l'approuver. Il y en avait plus que marre d'entendre les raclures de bidet d'humour, les bubons pestilentiels de rigolade aigre, les monstruosités plates... que nous servait ce pathétique tyran au dents de papier de Guillon. Idem pour le pitre Porte. Ciao le Guillon. Ciao le Porte.... Vive France Inter libérée !!! Quant aux frustrés d'humour... qu'ils aillent lire ou relire ou réécouter Pierre Desproges. Ils comprendront ce qu'étaient les guillonades, ce qu'elles avaient de plat, de vulgaire, de désespérant en comparaison des trouvailles géniales, des illuminations inventives et cultivées de Desproges. Qu'ils aillent écouter Gaspard Proust... Mais Guillon, franchement, y a pas photo...That's all, folks...

That's all? Non. J'ajoute une précision: Le problème n'est pas ce que disent ou pensent ou écrivent ou publient les "humoristes radicaux" et même les plus radicaux des radicaux... je suis tout à fait favorable à leur liberté intégrale d'expression... Mais je soutiens qu'une radio de service public, financée par la redevance, c'est à dire par l'Impôt des Français n'a pas pour mission de violenter ses auditeurs. Et notamment ceux qui ont le droit de ne pas être choqués dans leurs convictions politiques par des "humoristes" auto-proclamés. Seriez-vous d'accord pour qu'un "humoriste d'extrême droite" vienne sur France Inter stigmatiser jour après jour " les Arabes, les Juifs, les Musulmans, les fainéants de la fonction publique ..." ... Je remarque que sur toutes les ondes on n'entend que des "humoristes d'extrême gauche"... Personnellement, d'ailleurs, ça ne me gêne pas. Je suis en effet de ceux qui pensent seule l'information est révolutionnaire. Et je souhaite que l'information, y compris cette fois sur les médias de service public, soit la plus libre et la plus indépendante possible. Il ne m'apparaît pas qu'elle soit actuellement bridée ou brimée..