Bécassine en Afrique

Avez-vous lu les nouvelles aventures de Bécassine ? Cette fois-ci elle est en Afrique, au Sénégal, où elle est née... Et comme depuis qu'elle est au PS Bécassine sait tout sur tout, elle est allée expliquer aux Africains que , contrairement à ce qu'avait dit à Dakar même, le Président français , les Africains sont bien entrés dans l'Histoire du Monde depuis très très longtemps.... Très longtemps. Très, très longtemps. Oui. D'ailleurs toute l'Humanité vient d'Afrique, non ?? Mais après, quelle part dans l'Histoire du Monde a été celle des Africains avant le XX ème siècle ? On attend le prochain discours de Bécassine. Elle va nous le dire. Pour revenir sur cette contreverse il faut relire la phrase de Nicolas Sarkozy, le 26 juillet 2007, «le drame de l’Afrique,est que l’Homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire»; «le paysan africain ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles». Je lis, je sais lire, "n'est pas ASSEZ entré dans l'Histoire....". Bien sûr qu'il y a une Histoire africaine AVANT le XX ème siècle. Avec ses héros et ses conquêtes, ses guerres et ses paix, l'empire Zoulou, Lat Dior,.. ses contacts avec le monde arabe ( via la vente d'esclaves notamment et le commerce de richesses). Mais cette histoire africaine - localisée, inter-tribale, - n'a pas embrayé alors sur le cours global de la civilisation, de ce que nous appelons la "Civilisation" ( mais c'est une autre affaire ). Elle n'a pas participé aux grands mouvements de diffusion généralisée du savoir comme la civilisation chinoise, grecque, romaine, européenne... Ce n'est pas une question d'intelligence ( les Africains sont aussi intelligents que les autres peuples; ou disons autrement les autres peuples ont la même intelligence que les Africains ), c'est une question de sociologie.

Voici précisément ce qu'a dit Nicola Sarkozy:

" Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l'idéal de vie est d'être en harmonie avec la nature, ne connaît que l'éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles.


Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine, ni pour l'idée de progrès.


Dans cet univers où la nature commande tout, l'homme échappe à l'angoisse de l'histoire qui tenaille l'homme moderne mais l'homme reste immobile au milieu d'un ordre immuable où tout semble être écrit d'avance.


Jamais l'homme ne s'élance vers l'avenir. Jamais il ne lui vient à l'idée de sortir de la répétition pour s'inventer un destin.


Le problème de l'Afrique et permettez à un ami de l'Afrique de le dire, il est là. Le défi de l'Afrique, c'est d'entrer davantage dans l'histoire. C'est de puiser en elle l'énergie, la force, l'envie, la volonté d'écouter et d'épouser sa propre histoire.


Le problème de l'Afrique, c'est de cesser de toujours répéter, de toujours ressasser, de se libérer du mythe de l'éternel retour, c'est de prendre conscience que l'âge d'or qu'elle ne cesse de regretter, ne reviendra pas pour la raison qu'il n'a jamais existé.


Le problème de l'Afrique, c'est qu'elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l'enfance. "