Quand on compare ces résultats avec ceux d’autres artistes de même talent, de même génie, de même nature on ne peut qu’être choqué par une si faible valorisation. Ainsi en novembre 2006, la toile « n°5 » de Jackson Pollock, peinte en 1948, a été vendue dans une transaction privée pour la somme de 140 millions de dollars et est devenue ainsi des œuvres les plus chères de tous les temps. Qu’a donc fait Mathieu pour être si loin de compte ? Rien qui justifie une telle claque. Cet artiste a tracé sa voie de façon autonome, inventant une façon de peindre typiquement personnelle. Ses œuvres sont souvent magnifiques.
À propos de la toile mise en vente, la critique d’art Caroline Legrand écrit dans « La Gazette de l’hôtel Drouot » : « L’élaboration de l’œuvre passe par la vitesse et le risque, mais insensiblement une structure se dégage, comme un message émergeant de la matière. L’expression profonde de la révolte de l’artiste »
Cette critique d’art cite aussi des phrases d’explication du peintre : « Le signe précède sa signification » comme il l’expliquait à propos d’oeuvres réalisées en 1960 ; « Je voulais un changement radical, un absence totale d’idéologique antérieure » précisait t-il en 1994.
Né le 27 janvier1 1921 à Boulogne-sur-Mer dans une famille de banquiers, Georges Victor Mathieu d'Escaudœuvres, appelé Georges Mathieu, s’oriente en 1942 vers la peinture après avoir fait des études de droit, de lettres et de philosophie. Au Salon des Réalités Nouvelles, en 1947, il expose des toiles où la peinture jaillie du tube s’écrase sur la surface en y traçant des signes à la fois puissants et élégants. Mathieu peint debout des toiles placées verticalement. C’est de la peinture abstraite, qui ne représente pas quelque chose mais qui s’exprime par sa seule présence et sa seule vertu. ( Comme chez Jackson Pollock au États Unis qui pratique le dripping dans les année 40 pour couvrir la toile posée au sol ) . On parlera pour cette innovation de Georges Mathieu d’ »abstraction lyrique ». Mathieu accroche l’œil. Dans les années 1950, il expose aux États-Unis et au Japon. Ses tableaux, il les peint parfois en un temps record au cours de happenings ou de performances devant un public. En 1963, il est une des vedettes de la rétrospective historique au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. « Air France » lui confère une vaste campagne publicitaire qui prend appui sur plusieurs de ses toiles. Il dessine la pièce de 10 francs en bronze qui a circule dans toutes les poches de 1974 à 1987.
Du temps a passé. Mise à part une belle rétrospective au Musée du Jeu de Paume en 2002, Georges Mathieu n’est guère soutenu par nos institutions ou nos penseurs de l’art. C’est plus qu’une erreur une faute contre un artiste français majeur que l’Histoire de l’art reconnaîtra comme un grand et auquel elle accordera une belle place.
Non seulement un artiste exceptionnel et d'exeption mais un gentleman . Rencontre dans le bus entre saint germain et le louvre d'un abord humble et extremement poli.Il a repondu sans fierte a toute notre famille et a insiste a demystifier son travail.Souvenir inoubliable.
RépondreSupprimerMalheureusement, ce maître du XXeme n'est pas estimé à la hauteur de l'énormité de son art, Espérons que l’intérêt actuellement porté autour de la période Pompidou le remettre dans la lumière.
RépondreSupprimersauf erreur de ma part, cet artiste n'a pas son musée, une injustice.
Je caresse un doux rêve...: transformer l'usine (une oeuvre) qu'il a dessiné à Fontenay le comte en musée à son nom et "vulgariser" son oeuvre au grand public.
Comme Dali, il pourrait mettre en couleur son propre musée.
Comment joindre l'artiste ?
wooddy@free.fr
Il faut trouver la liaison via une galerie d'art...
RépondreSupprimerUn génie mal compris car c'est pour moi un peintre du XXIème siècle. Il a ouvert des portes sur la création pure dont il ne peut lui-même pas encore en mesurer les conséquences! Un maître.
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