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Paris, France
Ce blog est celui de la conversation libre. Autour des arts, des livres, de la télévision ou de tout autre sujet de culture mais aussi - n'est-ce pas culturel ? - de la politique. C'est dire, simplement, que sur ce blog on parlera de tout. Je le nourrirai au rythme de mon inspiration, de mes rencontres, de mes visites, de mes lectures, de mes poussées d'admiration ou de colère aussi. Que chacun, ici, intervienne. Que l'on discute les uns avec les autres.. Voilà l'ambition de ce blog. Un mot encore sur le titre. "Mon oeil", c'est ce que je vois, mais c'est aussi, vieille expression, une façon de dire que l'on n'est pas dupe et que l'esprit critique reste le maître contre par exemple le "politiquement correct" et contre les idées reçues, de droite comme de gauche. ************************************************************************************* Pour les amateurs d'art, je signale cet autre blog, plus spécialisé sur l'art et les artistes, les expositions, les formes d'expression d'ici et d'ailleurs, d'hier et d'aujourd'hui: http://monoeilsurlart.blog4ever.com/blog/index-350977.html

dimanche 31 janvier 2010

Visite-tardive-de "Musée haut, Musée bas" de Jean-Michel Ribes

Visite trop tardive. Je l'admets volontiers. Faut-il que je m'en excuse ? -comme on dit en excellent français - ou comme on peut dire aussi et qui est équivalent selon les meilleurs grammairiens : Faut-il que je demande que l'on m'en excuse ? Je m'explique. Quand le film est sorti, en 2008, j'ai fait la fine bouche et j'ai négligé ce spectacle, que j'avais aussi raté au théâtre. Trop de buzz à la télévision, trop de séquences montrées ici ou là - toujours les mêmes- avec les grandes vedettes... J'imaginais une sorte de "Palace" déjanté mais fatigant à force de bons mots et de numéros d'acteurs... J'aurais dû me méfier de l'a-priori et du jugement à l'emporte-pièce. En toute fin de soirée ou en début de matinée - c'est selon - j'ai donc regardé sur Canal + le film de Jean-Michel Ribes. Et je n'ai pas été déçu."Musée haut, Musée bas" est bien un fil déjanté et name-dropper, mais c'est aussi une sorte de chef d'oeuvre. J'aurais pu m'en douter. Jean-Michel Ribes est un fou comme on les aime, et à sa manière un génie. "Musée haut, Musée bas" est à la fois un spectacle de Music Hall et un film... philosophique. Avec son casting de folie il fait exploser en mille saynètes bouffones et parfois désopilantes le reportage sur un musée et ses visiteurs ( c'est le plus immédiat ) , mais dans sa dramaturgie il propose une vision de l'art et de la société qui donne à réfléchir. Et c'est là qu'on est le plus admiratif du talent de Ribes. Déjà le casting. Qui peut se glorifier ( mis à part Jean-Pierre Mocky qui est un autre génie ) d'avoir mis en scène tant de brillantissimes: Michel Blanc en conservateur de Musée contemporain frappé et électrique, Victoria Abril,Pierre Arditi, Josiane Balasko; Jean-Damien Barbin, Urbain Cancelier, Isabelle Carré, Loïc Corbery, Eva Darlan, Françàoi-Xavier Demaison, André Dussolier, Julie Ferrier, Xavier Gallais, Guillaume Galienne, Laurent Gamelon, Annie Gregorio, Patrick Haudecoeur, Gérard Jugnot, Philippe Khorsand, Valérie Lemercier, Michel Lescot, Fabrice Luchini, Valérie Mairesse, Yolande Moreau, François Morel, Chantal Neuwirth, Christian Hecq, Dominique Pinon, Daniel Prévost, Farida Rahouadj, Alexie Ribes, Muriel Robin, Evelyne Bouix, Pierre Lescure, Tonie Marshall, Aurelia Petit, Alexis Rault, Samuel Theis, Samir Guesmi, Saïda Jawad, Marilu Marini, Patrick Ligardes, Grégory Gadebois, Stéphanie Bataille, Dominique Besnehard, Franck de la Personne, Sébéstien Barrio, Simon Abkarian, Alfredo Arias, John Arnold, Sophie Artur, Hélène Babu, Émeline Bavart, Judith Chemla... Il faut le citer tous ces acteurs qui composent par leur apports complémentaires et leurs talents divers un paysage breughelien ou dantesque, un vaudeville beckettien ou ionescien, marxien (comme Groucho ) parfois ( hélas!) un brin marxiste... Mais ce qui frappe le plus, c'est qu'avec ce film on se trouve plus près du surréalisme de la bonne époque et des pamphlets antireligieux de Bunuel ( avec les quinze Saintes Vierges qui se rencontrent au musée, la "Mise au tombeau" qui n'en est pas une... ) que du côté de Patrick Sébastien. Et l'on conservera, comme images prophétiques, ces visions d'apocalypse, avec les invasions de grenouilles, de cafards, de corbeaux ( et cette sole découverte dans les réserves!!! ) .... qui prennent possession du Musée.... c'est à dire de la Civilisation. Et pendant ce temps, les plantes, les arbustes, la végétation gagne. La Nature reprend ses droits et l'eau, partout, monte engloutissant dans une catastrophe universelle, dans un Déluge méta-historique tout ce que l'Homme a conçu de plus intéressant et de plus beau. Ribes n'a pas osé la Fin tragique qui est en filigrane et s'en tire, nous en tire par une jolie et amusante pirouette, celle du Radeau, mais il nous a flanqué une belle trouille. Une trouille pascalienne. Et sans réponse.

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