Ce mois de juin, après un mai
pluvieux, piteux, désespérant, et avant de s’épanouir en mois des
cerises, sera de mon avis celui de belles affaires dans les ventes publiques.
J’ai pioché avec intérêt dans les catalogues que j’ai reçus depuis une huitaine
et j’y ai trouvé ce qui pourrait faire mon bonheur et celui de quelques autres
amateurs, j’en suis certain.
Conseil avisé. Avant de
partir en vadrouille le nez au vent pour flairer les bonnes occasions, il faut
tout d’abord avoir feuilleté l’indispensable et géniale « Gazette de
l’Hôtel Drouot ». C’est la mise en bouche nécessaire. L’apéritif qui séduit
les yeux et l’esprit. Cet hebdomadaire de Tantale, depuis 1891,- oui, plus de cent vingt ans-, donne tant à rêver qu’il ne peut pas combler,
bien sur, une soif absolue de beautés et de curiosités, mais il ouvre les
voies, les chakras, prépare les chemins, confie des pistes de chasses aux plus
futés des amateurs d’art. . . Sa formule
d’édition a été magnifiquement révisée et enrichie. De grandes et belles
photographies, des listes de ventes et de résultats, des analyses subtiles, des
articles des meilleurs spécialistes. C’est une bénédiction pour les collectionneurs,
les amateurs, les rêveurs de peinture, de sculpture, d’objets d’art.
Quant aux catalogues,
suivons quelques intuitions.
À Versailles, le 2 juin,
chez Perrin, Royère, Lajeunesse, j’ai remarqué une immense table basse de Ron
Arad, « Paved with good intention », de 2005, en acier chromé et
aluminum poli, 347 cm de long, 140 de large estimée de 50 à 70 000 € ; un
miroir d’applique circulaire en lames d’aluminium, de Michel Boyer, de 105 cm
de large, estimé de 800 à 1 400 € ; un curieux buffet de Christophe Talec,
« Coton » de 2013, entièrement recouvert de verre fondu et
thermoformé, estimé de 6 000 à 8 000€ ; au programme aussi, Prouvé,
Perriand, Mategot…
Chez Sotheby’s, 76,
faubourg Saint-Honoré, à Paris, les 5 et 6 juin vont défiler de très belles
œuvres contemporaines. Le5, un grand, un très grand, un immense collier de
verre de Jean-Michel Othoniel de 2007( estimé de 60 à 80 000 €) ; une
toile de Nicolas de Staël, « Marseille », 1954, (estimation : 1,2
à 1,8 millions d’€) ; le 6 juin, une toile de Wassily Kandinsky
« Cercle bleu II » 1925, estimé de 1 à 1,5 million d’€. Le même jour, Marina Picasso, dans le cadre
des causes humanitaires qu’elle défend (au Vietnam pour des enfants et
adolescents, à Nice pour des bébés, à Genève pour des adultes handicapés) met
en vente deux toiles de son grand-père, le génial Pablo Picasso :
« Palette et tête de taureau », 1938 (estimation de 1 à 1,5 million
d’€) et « Femme assise en robe grise », 1943, (estimation de 2,5 à
3,5 million d’€).
Chez Pierre Bergé et
Associés, au Palais d’Iéna, le 6 juin, passe une belle vente d’art moderne et
contemprain. J’y relève, particulièrement attractifs, des dessins ( 4)
d ‘André Masson estimés chacun, de
3 000 à 8 000 € ; un triptyque, lithographie en couleur, de Hans Hartung,
1978, estimé… de 300 à 400 € ; une
gravure de Pierre Soulages, estimée, ele, de 400 à 600 €. Ces deux œuvres,
signées, ( qui vont s’arracher… )
proviennent de la collection de Jean-Paul Ledeur, grand expert, restaurateur
extraordinaire et rédacteur actuel du catalogue raisonné de l’œuvre de Yolande
Fièvre (1907-1983) dont une vingtaine de dessins figurent ( estimation maximum
1000 €) à cette vente.
Même date, même lieu, même
maison de vente. Je signale, parmi 129 numéros, un tableau de Man Ray qui me
paraît significatif, « Mythologie moderne », 1955, (estimé de 45 à 60
000€) ; deux gouaches de Georges Mathieu de 1958, (estimées chacune de 7 à
10 000 €) et un tableau de Jean Miotte, ( 197 x 260 cm), de 1974, estimé de 25
à 30 000 €… Idem et ibidem, à 16 heures, pour la vented d’arts décoratifs et
design, avec au catalogue Royère, Ruhlmann, Lalique, Brandt, Chareau, Adnet,
Roger Capron (bien doté) etc…
On finira, eodem situ, le 6 à 18 heures, par la curieuse vente de la collection conçue autour de la chute du Mur de Berlin, par Sylvestre Verger. Des morceaux du mur, quarante-huit, récupérés et retravaillés par des artistes contemporains comme Arman, Buren, Chilida, Fromanger, Klasen, Sol Lewitt, Kabakov, Robert Longo, Mosset, Bernard Pagès, Takis, Velickovic… seront cédés aux enchères sur des estimations très variées.
On finira, eodem situ, le 6 à 18 heures, par la curieuse vente de la collection conçue autour de la chute du Mur de Berlin, par Sylvestre Verger. Des morceaux du mur, quarante-huit, récupérés et retravaillés par des artistes contemporains comme Arman, Buren, Chilida, Fromanger, Klasen, Sol Lewitt, Kabakov, Robert Longo, Mosset, Bernard Pagès, Takis, Velickovic… seront cédés aux enchères sur des estimations très variées.
Piasa, le 7 juin, propose
une belle liste d’objets haute époque et de curiosités. J’y ai vu une superbe
plaque en marbre sculptée à décors d’entrelacs géométriques se 123 cm x 80,
Italie du Nord, VIII ème-IXème siècle (estimée de 8 à 12 000 €); un Saint
Jean de Calvaire, de l’atelier de Claus de Werve (1396-1439) provenant d’un
groupe de Calvaire avec la Vierge conservée à l’église Saint-Genest de
Flavigny-sur-Ozerain, Côte d’or) et
retrouvée en Écosse où elle était retenue depuis plusieurs générations
(estimation de 70 à 100 000 €).
Artcurial, les 7 et 8
juin, au Rond-Point de Champs Élysées, consacre sa journée aux bandes dessinées
et tout particulièrement à Tintin. Rien n’est au dessus selon moi en matière de
BD (et mon inoubliable rencontre avec
Hergé dans ses studios de Bruxelles, voilà 40 ans, n’est pas pour rien dans mon
appréciation irrévocable). À 11 heures, le 8, d’abord, les figurines de la saga
Tintin : Tintin sur un chameau (1500-2000€) ; dans le cockpit du
requin du « Trésor de Rackham le Rouge » (800-1500€) …
Collections Pixi, Moulinsart, Nostalgie,
Leblon Delienne, Aroutcheff , Nat Neujan ,
Jean- Marie Pigeon, Patrick
Regout… des dizaines de ces petits objets mythiques jusqu’à la Ford T de
« Tintin au Congo ». À 14 h, au profit de « Douleurs sans
frontières », des œuvre originales de Hergé qui pourraient atteindre des
sommets : un dessin à la mine de plomb pour le crayonné de la planche 48 de
« Coke en stock » (140 à 160 000 €) ; une encre de Chine pour la
copie « de sécurité » de »L’étoile mystérieuse » (160 à 200
000 €) ; des albums dédicacés , des éditions précieuses et rares de
tous les titres… C’est la fête à Tintin et Milou. On adore. Il faut y aller.
Jacques Bouzerand
Jacques Bouzerand
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